Cancer de la plèvre lié à l’amiante : une avancée prometteuse

Une nouvelle combinaison de chimiothérapie améliore le pronostic vital des personnes atteintes du cancer de la plèvre (mésothéliome pleural) selon « MAPS » un essai français proposé par le Pr Gérard Zalcman* conduit sur 440 patients durant 8 ans. La méthodologie a été confiée à la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation du CHU de Caen, dirigée par le Pr Jean-Jacques Parienti. Les résultats d’efficacité associés au cadrage et au suivi rigoureux de l’étude ont permis de diffuser les premiers apports rapidement auprès de la communauté scientifique. La prestigieuse revue médicale internationale « The Lancet » vient de publier ces travaux le 21 décembre 2015.

Une nouvelle combinaison de chimiothérapie améliore le pronostic vital des personnes atteintes du cancer de la plèvre (mésothéliome pleural) selon « MAPS » un essai français proposé par le Pr Gérard Zalcman* conduit sur 440 patients durant 8 ans. La méthodologie a été confiée à la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation du CHU de Caen, dirigée par le Pr Jean-Jacques Parienti. Les résultats d’efficacité associés au cadrage et au suivi rigoureux de l’étude ont permis de diffuser les premiers apports rapidement auprès de la communauté scientifique. La prestigieuse revue médicale internationale « The Lancet » vient de publier ces travaux le 21 décembre 2015. La large valorisation des apports bénéficie en premier lieu aux patients qui pourront disposer très vite des toutes dernières recommandations en matière de traitement du cancer de la plèvre. 
Le cancer de la plèvre (mésothéliome pleural) est un cancer rare lié à une exposition à l’amiante de très mauvais pronostic. Aucun progrès thérapeutique n’avait été accompli pour cette pathologie durant les 10 dernières années. Le traitement de référence en 2015 repose sur la combinaison de deux chimiothérapies anti-cancéreuses (pemetrexed and cisplatine). Malgré ce traitement, le pronostic reste sombre. 
Dans le but d’évaluer le rapport bénéfice-risque d’une nouvelle chimiothérapie, le bevacisumab (AVASTIN®), dans le mésothéliome pleural, le Ministère de la Santé par son Programme Hospitalier de Recherche Clinique National a financé l’étude pilote MAPS. Cette étude de phase 2 a obtenu des résultats très positifs permettant son déploiement à plus grande échelle (phase 3) grâce au soutien financier du CHU de Caen, de la ligue contre le cancer de Normandie, du cancéropôle Nord-Ouest et des laboratoires Hoffmann-La Roche qui commercialisent le produit. 
En huit ans, plus de 440 patients ont ainsi été inclus dans 73 centres spécialisés en France et répartis équitablement en 2 groupes recevant soit le traitement recommandé (pemetrexed and cisplatine), soit l’ajout du bevacisumab au traitement recommandé.  
Survie plus longue des patients recevant le bevacisumab 
Au cours d’une analyse supplémentaire qui n’était initialement pas prévue par le protocole, la survie était significativement plus longue dans le groupe recevant le bevacisumab avec une médiane de survie de 18,8 mois contre 16,1 mois dans le groupe recevant le traitement habituel.
Les effets secondaires étaient plus fréquents dans le groupe recevant le bevacisumab comparé au groupe recevant le traitement habituel, mais sans que cela n’ait d’impact sur la qualité de vie des patients.
Ces résultats, rendus publics précocement grâce au travail rigoureux du comité indépendant de surveillance, des méthodologistes impliqués dans cette recherche et des Editeurs du Lancet, vont avoir une influence sur les recommandations mondiales dans le domaine et contribuent ainsi à améliorer le plus rapidement possible la prise en charge des patients atteints d’un cancer de la plèvre lié à l’amiante. 
Les auteurs
Gérard Zalcman, Julien Mazieres, Jacques Margery, Laurent Greillier, Clarisse Audigier-Valette, Denis Moro-Sibilot, Olivier Molinier, Romain Corre, Isabelle Monnet, Valérie Gounant, Frédéric Rivière, Henri Janicot, Radj Gervais, Chrystèle Locher, Bernard Milleron, Quan Tran, Marie-Paule Lebitasy, Franck Morin, Christian Creveuil, Jean-Jacques Parienti, Arnaud Scherpereel
Dont trois professionnels du CHU de Caen
*Gérard Zalcman, responsable du service de pneumologie du CHU de Caen durant l’étude (aujourd’hui à Hôpital Bichat – Claude-Bernard)
Christian Creveuil, Unité de Biostatistiques et de Recherche Clinique du CHU de Caen
Jean-Jacques Parienti, Président de la Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation du CHU de Caen

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.