Cancer de la prostate, les atouts du nouveau centre de l’Hôpital Tenon

Les patients, investis dans la décision thérapeutique prise en toute connaissance des effets secondaires de chaque traitement, bénéficient des dernières innovations et sont accompagnés par une équipe soucieuse d'éviter les retards diagnostics et les ‘'sur traitements''. Ainsi se définit le nouveau centre de diagnostic et de suivi des hommes à haut risque de cancers de la prostate de l'Hôpital Tenon(AP-HP).

Les patients, investis dans la décision thérapeutique prise en toute connaissance des effets secondaires de chaque traitement, bénéficient des dernières innovations et sont accompagnés par une équipe soucieuse d’éviter les retards diagnostics et les ‘’sur traitements ». Ainsi se définit le nouveau centre de diagnostic et de suivi des hommes à haut risque de cancers de la prostate de l’Hôpital Tenon(AP-HP).

Le traitement de la prostate
Une fois diagnostiqué le cancer de la prostate, différentes options thérapeutiques sont proposées au patient : chirurgie par prostatectomie totale, curiethérapie, radiothérapie conformationnelle mais ces traitements sont susceptibles d’altérer sa qualité de vie de façon irréversible. Aussi, en accord avec le patient, l’équipe peut retarder une thérapie ressentie comme agressive et préférer un suivi actif de l’évolution de la pathologie – une option qui s’éloigne du « tout médical » et laisse davantage de place au respect des priorités de la personne malade.

« Pour le médecin, anticiper le risque de « sur traitement » et pouvoir proposer le traitement le plus adapté à la situation nécessite d’appréhender le patient et sa maladie dans sa globalité. Trois critères apparaissent alors essentiels pour l’évaluation de la situation : les caractéristiques du cancer, le profil médical du patient, les préférences du patient. » précise le Pr François Haab, chef du service urologie de l’Hôpital Tenon (Paris).

L’option thérapeutique peut même se situer entre la surveillance active (qui ne traite pas la maladie, même si elle est minime) et les traitements radicaux. En effet, il est possible de recevoir des soins moins invasifs ou réversibles telles que les thérapies focales ou la modulation du statut hormonal. Ces prises en charge personnalisées reposent sur une approche multidisciplinaire et un choix éclairé du patient.

Un centre pour les hommes à haut risque
Le Centre de diagnostic et de suivi des cancers de la prostate accueille hommes à haut risque individuel ou familial de cancer de la prostate, ou atteints d’un cancer à faible potentiel évolutif.
Placé au coeur du choix thérapeutique le patient est informé des avantages et inconvénients des options thérapeutiques adaptées à son cas.

Plusieurs spécialistes : oncogénéticien, chirurgien urologue, andrologue, cancérologue, radiologue, anatomopathologiste, biologiste et scientifique, impliqués dans les découvertes des marqueurs de risque ou d’agressivité des cancers de la prostate, mettent en commun leurs compétences pour informer, diagnostiquer, conseiller, accompagner et surveiller de façon individualisée chaque patient. « Le Centre émet des recommandations en termes de suivi et peut prendre en charge directement le patient ou collaborer avec les médecins habituels » souligne le Pr Olivier Cussenot, urologue-oncologue, responsable du centre.

Le patient bénéficie d’un suivi personnalisé qui repose sur les moyens les plus récents (imageries, marqueurs sanguins et urinaires, biopsies, traitements peu invasifs) pour diagnostiquer et traiter précocement les cancers de la prostate tout en identifiant les cancers à pronostic favorable qui ne justifient pas de traitement invasif.

Une organisation qui s’inscrit en totale cohérence avec les objectifs de l’Association Nationale des Malades du Cancer de la Prostate (ANAMACAP). « En France, à la différence des Etats-Unis, l’oncologie comme la médecine est compartimentée. Cette organisation peut parfois nuire à un choix thérapeutique éclairé » regrette Roland Muntz, Président de l’ANAMACAP qui apporte son soutien à toute initiative visant à diminuer les « sur traitements » et les séquelles ou invalidités liées aux traitements du cancer de la prostate.

Le Centre de diagnostic et de suivi des cancers de la prostate en pratique
– L’inscription au centre se fait sur demande écrite du médecin référent en accord avec le patient.
– Une consultation est proposée.
– Après un premier bilan incluant un examen clinique et des examens complémentaires, le coordonnateur élabore un schéma personnalisé de suivi qui est expliqué lors d’une consultation.
– Ce schéma de suivi est adapté aux données personnelles et familiales. Il prévoit le rythme et les modalités de la surveillance et les éventuelles alternatives thérapeutiques. Il est régulièrement remis à jour en fonction des données personnelles et des avancées des connaissances scientifiques, et est rediscuté lors des consultations de suivi.
– Le Centre accompagne les patients qui peuvent choisir librement d’effectuer leur consultation de surveillance soit dans le Centre, soit à l’extérieur en relation avec le médecin référent.

Prévalence du cancer de la prostate en France
Chaque année en France, 62 000 nouveaux cas de cancers de la prostate sont diagnostiqués et 10 000 hommes en décèdent encore (1).

Le patient peut se procurer un dossier d’inscription à compléter avec son médecin référent
Téléphone : 01 56 01 61 52 / Fax : 01 56 01 73 06
info.centreprostate@tnn.aphp.fr

(1) Cosset JM, Cussenot O, Haab F. Le cancer de la prostate. Prise en charge de la maladie et de ses séquelles.
John Libbey Eurotext, Paris 2007.

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