Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Cancer du pancréas : l’efficacité du Nanoknife à l’étude au CHU de Poitiers

Le CHU de Poitiers lance une étude unique en France pour confirmer les bons résultats du Nanoknife dans le traitement du cancer du Pancréas. En 2012, le CHU de Poitiers s’est doté d’un équipement d’exception* d’un montant de 240 000 euros qui utilise l’électroporation pour cibler et détruire les tumeurs. Le traitement consiste à envoyer un courant de très fort voltage et de courte durée sur les cellules cancéreuses. Son principal atout est de respecter les structures nobles (artères, veines, nerfs…) et de ne pas détruire les tissus environnants, un plus par rapport aux méthodes de destruction des tumeurs par la chaleur ou le froid comme la radiofréquence et la cryoablation. Forte de cette expertise, l’équipe poitevine va approfondir ses bons résultats en conduisant Irecap**, une étude clinique
Le CHU de Poitiers lance une étude unique en France pour confirmer les bons résultats du Nanoknife dans le traitement du cancer du Pancréas. En 2012, le CHU de Poitiers s’est doté d’un équipement d’exception* d’un montant de 240 000 euros qui utilise l’électroporation pour cibler et détruire les tumeurs. Le traitement consiste à envoyer un courant de très fort voltage et de courte durée sur les cellules cancéreuses. Son principal atout est de respecter les structures nobles (artères, veines, nerfs…) et de ne pas détruire les tissus environnants, un plus par rapport aux méthodes de destruction des tumeurs par la chaleur ou le froid comme la radiofréquence et la cryoablation. Forte de cette expertise, l’équipe poitevine va approfondir ses bons résultats en conduisant Irecap**, une étude clinique visant à évaluer l’efficacité de ce traitement novateur sur certains types de cancer du pancréas. Depuis son lancement, l’étude a inclus 13 patients.
Cette recherche est conduite sous l’égide des professeurs Jean-Pierre Tasu, Michel Carretier et David Tougeron et le Dr Guillaume Vesselle. Elle permettra de préciser à quelles conditions cette nouvelle voie thérapeutique représente une alternative avantageuse à la chirurgie ou aux méthodes de thermoablation. 

Des critères d’inclusion stricts

Dans le protocole Irecap, les patients inclus viennent de toute la France, Poitiers étant le seul centre en France à disposer d’un Nanoknife dédié au pancréas. Sont éligibles les patients avec des lésions localement avancées, non opérables et non métastatiques. Les contre-indications à respecter sont l’existence de troubles du rythme cardiaque, d’épilepsie, de port de neurostimulateur ou d’un matériel d’électrostimulation et de grossesse notamment.
Une fois le patient inclus dans Irecap, le protocole est le suivant : après une chimiothérapie de trois mois, un bilan d’imagerie complet est réalisé. « Si la maladie est stable et sans progression métastatique, alors la termoporation est effectuée. » L’objectif de cette étude de phase II est d’évaluer le taux de résection complète après électroporation de malades qui étaient non opérables. En effet, à ce jour, le seul traitement de l’adénocarninome du pancréas reste la chirurgie.

Une méthode porteuse d’espoir

« C’est une technique assez difficile à mettre en œuvre, explique le Pr Tasu. Le placement des aiguilles (six au maximum) se fait sous contrôle par scanner. Toutes doivent avoir la même profondeur et la même distance entre elles, le placement se fait au millimètre. Les aiguilles entourent la cible tumorale, définissant la zone de traitement. L’anesthésie doit être très profonde, avec une curarisation complète du patient afin qu’il n’y ait aucune contraction musculaire. La durée totale d’une électroporation, anesthésie incluse, peut atteindre quatre heures. »
Des effets secondaires de l’électroporation sont possibles : douleurs abdominales et dorsales, pancréatite biologique, troubles du transit essentiellement et des complications plus graves ont été observées (pancréatite nécrosante, perforation d’organes digestifs par exemple).
A ce jour, treize patients, d’une moyenne d’âge de 59 ans, ont été inclus dans le protocole d’étude Irecap. Le taux d’échec technique est nul. « Les premiers résultats semblent encourageants. Nous allons peut-être avoir un gain en termes de survie sur une population sélectionnée, même si les résultats définitifs ne sont pas encore connus. Cette méthode, en association avec d’autres en cours d’élaboration comme l’immunothérapie, est porteuse d’espoir », pointe le Pr Tasu.
* Le financement a été possible grâce au soutien de Sport et Collection
https://www.chu-media.info/article/cancer-le-sport-automobile-soutient-la-recherche-poitevine-depuis-23-ans/
**Irecap est l’acronyme d’électroporation irréversible dans le traitement de l’adénocarcinome du pancréas localement avancé
D’après un article publié dans la Lettre d’information du CHU de Poitiers N° 293 –  1er février 2018

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Violences : fin de l’omerta à l’hôpital

La semaine dernière, la Conférence des Doyens de facultés de médecine a publié un communiqué de presse co-signé avec l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP), annonçant un engagement commun dans la lutte contre les violences au travail. Une déclaration qui fait suite aux récentes accusations de violences morales et sexuelles de Karine Lacombe à l’encontre du médecin urgentiste Patrick Pelloux.

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.