Radiofréquence, micro-ondes, cryothérapie, les traitements mini-invasifs de thermo-ablation percutanée sont de plus en plus fréquents. Leurs indications sont d’ordre curatif, palliatif ou antalgique – même si, soulignent les experts, la chirurgie reste la référence pour la prise en charge de certains cancers. Au CHU Dijon Bourgogne les premières thermo-ablations par cryothérapie ont débuté en avril 2016 sous l’égide du Pr Romaric Loffroy, radiologue interventionnel. La diffusion de ce progrès médical permet aux bourguignons de disposer d’une nouvelle alternative thérapeutique dans leur bassin de proximité santé.
Les indications de la thermo-ablation
Les indications augmentent de manière exponentielle avec la diffusion de cette nouvelle technique. Elles sont à visée curative pour les tumeurs du rein principalement, du foie ou du poumon, à visée palliative antalgique pour les métastases osseuses notamment et à visée antalgique pour certaines tumeurs bénignes douloureuses comme l’ostéome ostéoïde). Parmi ces techniques, la cryothérapie est la dernière méthode de pointe. Développée depuis la fin des années 2000, cette innovation n’est aujourd’hui proposée que dans une dizaine de CHU en France. Pour la région Bourgogne Franche-Comté, le CHU Dijon Bourgogne est désormais le seul établissement à la pratiquer, et le second à l’échelle de l’inter-région Grand Est, aux côtés des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
Réalisée sous contrôle scanographique ou échographique, la cryothérapie permet de détruire une tumeur de petite taille par le froid, en respectant les tissus environnants. Le procédé consiste ainsi à faire pénétrer des aiguilles creuses guidées par imagerie dans la tumeur, afin d’y former une boule de glace. Durant ce traitement (qui dure 1h30), les aiguilles sont refroidies à leur extrémité par un gaz, l’argon, qui abaisse considérablement la température de la pointe de l’aiguille jusqu’à – 100° C.
Au regard des autres techniques de thermo-ablation, la cryothérapie permet de traiter des tumeurs plus volumineuses avec moins de risques pour les structures anatomiques avoisinantes. Au regard de la chirurgie, ses bénéfices sont multiples : temps d’hospitalisation réduit (0 à 1 nuit en fonction du type d’anesthésie), diminution des risques anesthésique (la procédure pouvant être réalisée sous anesthésie locale) et post-opératoire (réduction des complications), amélioration du confort du patient (absence de douleur ou de cicatrice)- le tout pour des résultats tout aussi satisfaisants sur le plan oncologique.
Encore considérée comme une alternative à la chirurgie, la cryothérapie devrait se généraliser à l’avenir pour le traitement de nombreuses tumeurs de petite taille et devenir la référence. Elle apparaît comme une opportunité d’améliorer considérablement le vécu hospitalier de nombreux patients.
A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques
Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.