Cancer du sein : petite révolution dans la détection des métastases

Depuis le mois de mai 2008, le service d'Anatomie et Cytologie Pathologiques du CHU de St-Etienne utilise une technique innovante et encore peu développée en France pour la détection des métastases des carcinomes mammaires au niveau du ganglion sentinelle. Il s'agit d'un test de biologie moléculaire en extemporanée : OSNA (One step Nucleic Acid Amplification).

Depuis le mois de mai 2008, le service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques du CHU de St-Etienne utilise une technique innovante et encore peu développée en France pour la détection des métastases des carcinomes mammaires au niveau du ganglion sentinelle. Il s’agit d’un test de biologie moléculaire en extemporanée : OSNA (One step Nucleic Acid Amplification).

L’utilisation de cette technique en routine, limitée pour le moment à moins de trois structures hospitalières et centres anti-cancéreux en France, a succédé à une phase d’apprentissage et à une étude multicentrique à laquelle le CHU de Saint-Etienne a activement participé.

Le bénéfice pour la patiente atteinte d’un cancer du sein est considérable. Lors de l’ablation du ganglion sentinelle, le service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques effectue immédiatement une analyse par biologie moléculaire du prélèvement. Trente minutes après, le chirurgien qui a poursuivi l’opération au niveau du sein reçoit les résultats. Si les résultats sont positifs (métastase ganglionnaire), l’intervention chirurgicale est prolongée avec l’ablation des autres ganglions (curage axillaire).
La patiente n’a plus à attendre une quinzaine de jours pour connaître les résultats de la première intervention ni à subir une 2e opération. Cela signifie beaucoup de stress et un acte chirurgical invasif en moins !

« Même si le temps d’analyse est un peu plus long que les examens extemporanés classiques, cela permet pendant ce temps de réaliser la tumorectomie et une analyse plus fine des marges, aussi le bénéfice pour les patientes est indéniable » s’est félicité le Dr Ahmad Mehdi, chirurgien gynécologue dans le service de Gynécologie Obstétrique du Pr Pierre Seffert.

« Depuis l’utilisation de ce test en routine en mai 2008, 24 patientes ont pu éviter un rappel pour curage axillaire à distance garantissant ainsi une meilleure prise en charge » nous a indiqué le Dr Abir Khaddage, anatomo-pathologiste en charge des examens de pièces gynécologiques.

Le service partage son expérience de l’innovation
En février dernier, le Pr Michel Peoc’h, chef du service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques et le Dr Abir Khaddage ont accueilli des professionnels de santé, chirurgien et anatomo-pathologiste intéressés par l’implémentation d’OSNA dans leurs pratiques.
Le but de la visite était de rencontrer les différentes équipes impliquées par cette modification dans la prise en charge des patientes atteintes d’un cancer du sein et devant subir une intervention chirurgicale avec exérèse du ganglion sentinelle axillaire, et de rendre compte de l’impact organisationnel tant pour les anatomo-pathologistes que pour les chirurgiens. Ainsi, l’analyse d’un ganglion sentinelle a pu être réalisée en temps réel et il a été démontré la simplicité et facilité du test, et sa réalisation relativement rapide en une trentaine de minutes, par une équipe de médecins et de techniciens bien entrainés.

Par ailleurs, le service du Pr Michel Peoc’h a présenté cette nouvelle technique lors des plus grands congrès mondiaux traitant de pathologies mammaires (notamment 2008 à Berlin et 2009 à Saint-Gallen).

Bien entendu le service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques souhaite poursuivre cette technique et acquérir l’appareil qui lui permet désormais de vérifier l’existence de métastases ganglionnaires du carcinome mammaire en temps réel.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.