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Cancer et préservation de la fertilité : 4 mesures pour lutter contre les inégalités

L’insuffisance d’information sur la préservation de la fertilité révélé par l’enquête de l'Inca* a conduit la Fédération Française des CECOS à proposer une stratégie pour améliorer l’accès aux procédés de préservation des patients souffrant d'un cancer et devant subir un traitement à risque. Les 4 mesures préconisées portent sur la concentration des moyens sur des plateformes régionales, la formation de tous les spécialistes du cancer ou de médecine de la reproduction, l'information systématique des publics concernés et le développement de la recherche.

L’insuffisance d’information sur la préservation de la fertilité révélé par l’enquête de l’Inca* a conduit la Fédération Française des CECOS à proposer une stratégie pour améliorer l’accès aux procédés de préservation des patients souffrant d’un cancer et devant subir un traitement à risque. Les 4 mesures préconisées portent sur la concentration des moyens sur des plateformes régionales, la formation de tous les spécialistes du cancer ou de médecine de la reproduction, l’information systématique des publics concernés et le développement de la recherche.
La préservation de la fertilité des hommes, femmes, adolescents et enfants en cas de traitement à risque du cancer est une mission importante des plateformes clinico-biologique CECOS qui remonte aux origines de leur création en 1970. Depuis, l’évolution des procédés de congélation des cellules et des tissus et des méthodes d’Assistance Médicale à la Procréation rendent possible la préservation de la fertilité des patients des deux sexes et de tout âge devant subir un traitement présentant un risque de stérilité ou d’insuffisance gonadique. C’est pourquoi la Fédération Française des CECOS plaide pour :

1) Le renforcement ou la création de plateformes régionales pluridisciplinaires clinicobiologiques de préservation de la fertilité associant spécialistes de médecine de la reproduction et spécialistes du cancer en lien avec les associations de patients. Ces plateformes doivent assurer la permanence des soins tout au long de l’année, permettre une équité dans l’accès au soin, oeuvrer à l’information des patients, assurer également le suivi de la fonction gonadique (reproduction, sexualité) des patients après les traitements et faciliter la recherche dans ce domaine. Compte tenu des contraintes économiques il parait assez logique de ne pas disperser les moyens notamment pour la mise en place de la préservation mais surtout pour l’utilisation ultérieure particulièrement dans des domaines encore innovants (tissus germinaux).
2) Une formation réelle de tous les acteurs qu’ils soient spécialistes du cancer ou spécialistes de médecine de la reproduction. Un savoir-faire et un savoir-être spécifiques sont nécessaires notamment pour la prise en charge des adolescents et des enfants. Des coordinateurs de soins spécialisés en préservation pourraient trouver leur place dans les grands centres de traitement du cancer pour aider les praticiens et amener une large information à tous les patients. Les échanges entre sociétés savantes pourraient être renforcés sur ces thématiques.

3) Une information du grand public
Il est important de systématiser l’information des hommes et femmes concernés, dès la consultation d’annonce, sur les risques des traitements du cancer pour la fonction gonadique et leur fertilité ultérieure et sur les possibilités actuelles de préservation de la fertilité, notamment chez les enfants et les adolescents. Les outils modernes d’échanges d’information pourraient être utilisés. Cette information devrait aussi se faire avec l’aide des associations de patients. Certaines études aux Etats-Unis montrent tout l’intérêt de ce travail.
4) Le développement de la recherche dans le domaine des conséquences des traitements du cancer sur la fertilité et sexualité, la gamétogenèse, le génome du gamète mais également sur l’accès à la préservation de la fertilité, l’utilisation des gamètes ou tissus germinaux (techniques innovantes avec peu de recul) est nécessaire. Ces recherches doivent être cliniques, biologiques mais également en sciences humaines. Il est regrettable de voir la rareté des études réalisées en France sur les problèmes concernant l’information sur la préservation de la fertilité comparé à ce qui est publié dans la littérature internationale. Ces recherches doivent être soutenues.
*Préservation de la fertilité : les résultats de l’enquête « la vie deux ans après le diagnostic d’un cancer »  – 10 juin 2014
INCA « la vie deux ans après le diagnostic d’un cancer » enquête conduite par l’Institut national du cancer et l’Inserm et portant sur 4 349 personnes dont le cancer a été diagnostiqué 2 ans avant l’étude. Les résultats montrent que 0,2 % des personnes interrogées se sont plaint d’une perte de leur fertilité (jugée importante ou très importante dans 20 % des cas). Or seuls 15,8 % des hommes ont effectué une autoconservation de sperme avant la réalisation du traitement de leur cancer. Chez les femmes les taux sont encore plus faibles. Au total, 2,2 % des femmes ont bénéficie d’une cryoconservation de tissu ovarien ou d’ovocytes voire d’une FIV en urgence pour congélation embryonnaire avant de débuter leur traitement.
Parmi les recommandations « l’intégration plus formelle de la problématique de la préservation de la fertilité devrait être intégrée plus formellement, par exemple lors des discussions du programme personnalise de soins menées lors des réunions de concertation pluridisciplinaire. Se développent également des consultations spécialisées après-cancer évaluant la fonction de reproduction suite a la chimiothérapie et permettant d’informer précisément les patients sur leur capacité à procréer."
http://www.e-cancer.fr/publications/99-recherche/774-la-vie-deux-ans-apres-un-diagnostic-de-cancer-de-lannonce-a-lapres-cancer

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