Comment combattre les effets indésirables de la bléomycine, chimiothérapie efficace dans certaines formes de cancer mais présentant un risque de toxicité pour les poumons dans environ un tiers des cas ? Des équipes du service de pneumologie du CHU Dijon Bourgogne et de l’Inserm ont expérimenté un dérivé de cette molécule. Les résultats encourageants de leur évaluation préclinique viennent d’être publiés dans la revue américaine “Science Translational Medicine", en février 2016.
Comment combattre les effets indésirables de la bléomycine, chimiothérapie efficace dans certaines formes de cancer mais présentant un risque de toxicité pour les poumons dans environ un tiers des cas ? Des équipes du service de pneumologie du CHU Dijon Bourgogne et de l’Inserm ont expérimenté un dérivé de cette molécule. Les résultats encourageants de leur évaluation préclinique viennent d’être publiés dans la revue américaine“Science Translational Medicine", en février 2016.
Les patients atteints de lymphome ou de certaines autres formes de cancer reçoivent aujourd’hui un traitement à la bléomycine. L’efficacité de ce protocole ancien est largement reconnue. Cependant, dans plus de 30% des cas, la bléomycine engendre des complications pulmonaires, telle la fibrose, dont la gravité est proportionnelle au temps et/ou au degré d’exposition. Ce risque pourrait disparaître en utilisant un dérivé de la bléomycine : la bléomycine déglycosylée, c’est-à-dire diminuée de sa structure sucrée. Telle est la conclusion de l’évaluation préclinique a été menée par les équipes du CHU Dijon Bourgogne et laboratoire de l’Inserm U866 “Lipides, Nutrition, Cancer”, conduite sous l’égide du Pr Bonniaud et du Dr Garrido du service de pneumologie.
Selon les chercheurs, la bléomycine déglycosylée garantit l’effet anti-tumoral de la chimiothérapie initiale tout en évitant le risque de toxicité pulmonaire.
Selon les chercheurs, la bléomycine déglycosylée garantit l’effet anti-tumoral de la chimiothérapie initiale tout en évitant le risque de toxicité pulmonaire.
Ces résultats sont des plus prometteurs. S’ils étaient confirmés à l’avenir dans le cadre d’une étude clinique, ils permettraient de proposer un traitement nouveau, toujours aussi efficace pour de nombreux cancers, mais sans risque d’effet secondaire toxique pour les poumons. L’équipe mène actuellement des démarches pour produire des quantités suffisantes de bléomycine déglycosylée répondant à des normes de qualité qui lui permettront de mener à bien des essais cliniques.
La sélection de cette étude dans la rubrique recherche en cancérologie de la revue Science Translational Medicine (édition du 17/02/2016) confirme l’intérêt des travaux. Cette publication atteste aussi l’expertise du service de pneumologie en matière de lutte contre la fibrose pulmonaire et sa connaissance hautement spécialisée sur la toxicité pulmonaire des médicaments.