Cancers rares : Tours, Angers, Rennes mettent en commun leurs observations pour valider un traitement

Les services de neurochirurgie des CHU de Tours, Angers et Rennes ont collecté la plus grande série mondiale de tumeurs crâniennes rares et complexes : 130 cas de méningiomes sphéno-orbitaires sur 20 ans. Leurs observations ont fait l'objet d'une publication dans la revue World Neurosurgery*. Un nouveau succès remporté dans le cadre du Groupement HUGO**.
Réunis au sein , les services de neurochirurgie des CHU de Tours, Angers et Rennes ont collecté la plus grande série mondiale de tumeurs crâniennes rares et complexes : 130 cas de  méningiomes sphéno-orbitaires sur 20 ans. Leurs observations ont fait l’objet d’une publication dans la revue World Neurosurgery*. Un nouveau succès remporté dans le cadre du Groupement HUGO**.

Les méningiomes sphéno-orbitaires
envahissent la méninge (membrane entourant le cerveau) et se développant à la fois dans le crâne et dans l’orbite, provoquant des déformations esthétiques importantes. Les signes de découvertes sont le plus souvent un avancement de l’oeil dans l’orbite (exophtalmie) et des douleurs rétro-orbitaires. Plus tardivement ce sont des troubles visuels pouvant aller jusqu’à la cécité ou des paralysies oculo-motrices qui sont révélateurs d’une tumeur alors plus étendue.
Le seul traitement efficace est la chirurgie. Elle impose une exérèse osseuse et méningée de la zone pathologique, une décompression du nerf optique puis une reconstruction de la paroi orbitaire et crânienne. Il s’agit d’une chirurgie délicate en raison de la proximité de la tumeur avec les vaisseaux du cerveau et plusieurs nerfs crâniens. Différentes techniques existent pour cette chirurgie en France et dans le monde.

Dans cette série française, plus de 130 cas opérés sur ces 20 dernières années ont été analysés. Cette étude, initiée par les équipes tourangelles, a permis de dégager plusieurs éléments influant sur la qualité du résultat chirurgical, autant en terme de récupération visuelle qu’en terme d’esthétique faciale. La constitution de cette série met en avant la pertinence de la technique chirurgicale existante et devrait permettre à davantage de patients d’en bénéficier.
Cette collaboration entre trois services hospitalo-universitaires de neurochirurgie témoigne de l’intérêt d’une alliance interCHU dans la constitution de base de données riches et dans la richesse des analyses. L’action conjointe de professionnels hyperspécialisés, au sein d’un CHU et entre établissements de pointe est à l’origine d’avancées de haute technicité au service des patients.
*SPHENO-ORBITAL MENINGIOMAS SURGERY : MULTICENTER MANAGEMENT STUDY FOR COMPLEX EXTENSIVE TUMOR Louis-Marie TERRIER, Florian BERNARD, Henri-Dominique FOURNIER, Xavier MORANDI, Stéphane VELUT, Pierre-Louis HENAUX, Aymeric AMELOT, Patrick FRANCOIS – WORLD NEUROSURGERY | January 2018
**Groupement de Coopération Sanitaire HUGO (Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest) 

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

AVC : COURSE CONTRE LA MONTRE AU CHU DE MONTPELLIER

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.

Dossier : la maladie de Lyme

Dans ce dossier, nous abordons la piqure de tique et la transmission de la bactérie Borrelia, à l’origine de la très médiatisée maladie de Lyme. L’occasion, sur la base de travaux et d’études scientifiques, de démêler le vrai du faux à l’heure où les controverses et fausses informations pullulent sur internet.