Cancer : un rein partiellement retiré par le nombril à l’aide d’un robot

1ère mondiale aux Hospices Civils de Lyon : le 29 mars 2013, l’équipe d’urologie et de chirurgie de la transplantation de l’Hôpital Edouard Herriot, dirigée par le Pr Xavier Martin, a retiré la partie cancéreuse du rein d’un patient de 46 ans en passant par son nombril,. L’intervention a été réalisée avec le tout nouveau robot chirurgical acquis par le CHU de Lyon début janvier.

1ère mondiale aux Hospices Civils de Lyon : le 29 mars 2013, l’équipe d’urologie et de chirurgie de la transplantation de l’Hôpital Edouard Herriot, dirigée par le Pr Xavier Martin, a retiré la partie cancéreuse du rein d’un patient de 46 ans en passant par son nombril,. L’intervention a été réalisée avec le tout nouveau robot chirurgical acquis par le CHU de Lyon début janvier.

Une fois la tumeur prélevée, le rein a été suturé et réparé. Plus technique qu’une ablation totale du rein, la néphrectomie partielle permet une préservation maximale de la fonction rénale du patient qui conserve ses 2 reins. Le patient est sorti de l’hôpital avec un simple pansement sur le nombril.
« Cette nouvelle approche chirurgicale robotique à travers l’ombilic présente plusieurs avantages pour le patient », explique le Dr Sébastien Crouzet qui a réalisé l’intervention. « Un avantage esthétique évident : une fois refermée, la cicatrice est largement enfouie dans le nombril offrant une chirurgie quasiment sans cicatrice visible. Elle semble également diminuer les douleurs post opératoires et accélérer la convalescence, du fait de la petite taille de la cicatrice et de l’absence de lésion des muscles de la paroi abdominale. »

La technique
Une incision unique de 3 centimètres au niveau de l’ombilic (nombril) permet d’insérer une gaine plastique. Cette gaine possède plusieurs orifices permettant l’introduction d’un système robotique (une caméra et jusqu’à 3 instruments). Le chirurgien est installé sur une console de contrôle d’où il bénéficie d’une vision 3D à l’intérieur du patient grâce au système Haute Définition du robot. Les mouvements du chirurgien sur cette console sont reproduits par le robot à l’intérieur du corps du patient.
Après dissection, la partie cancéreuse du rein cancer est placée dans un sac d’extraction et retirée par l’incision au niveau du nombril. Aucune autre incision abdominale et aucun autre trocart ne sont nécessaires.
L’équipe est fortement impliquée dans le développement des nouvelles techniques mini invasives. Elle a notamment réalisé le premier prélèvement en Europe d’un rein par le nombril chez un donneur vivant en vue d’une greffe, en février 2010.

Voir le déroulé de l’intervention en images
Avec le robot chirurgical de 2ème génération, les HCL investissent dans la chirurgie de demain
En 2003, les HCL faisaient partie des premiers CHU à acquérir le robot chirurgical Da Vinci. 10 ans plus tard, devenus Centre de référence pour la chirurgie robot-assistée, ils s’équipent du nouveau robot Da Vinci de deuxième génération : un effort financier de 2,5 M € consenti par les HCL pour accompagner la forte augmentation d’activité constatée ces 2 dernières années, et investir ainsi dans « la chirurgie de demain ». Par rapport au robot de 1ère génération, le nouvel équipement offre plusieurs avancées :
– Vision en 3D en haute définition pour une meilleure qualité d’analyse et de précision.
– 4 bras robotisés au contact du patient (1 de plus que l’ancien robot) : 1 pour l’optique et jusqu’à 3 pour les instruments.
– Double console permettant la formation des jeunes chirurgiens ou le travail simultané de 2 experts.
– Embarquement de nouvelles technologies utilisées jusqu’ici uniquement en chirurgie ouverte (laser, ultrasons…)

Le Centre de chirurgie robotique des HCL est à la fois un centre de formation et un centre d’innovation technique pour le patient.
La conduite accompagnée pour former les chirurgiens de demain : La double console fait du nouvel équipement un formidable outil d’apprentissage : le chirurgien senior, installé sur la console-maître, et l’apprenti, installé sur la consoleélève, reçoivent la même image. Les gestes de l’élève sont ainsi réalisés sous le contrôle en temps réel du chirurgien expérimenté, qui peut reprendre la main tout moment, selon le principe de la conduite accompagnée. Cet esprit de formation correspond aux missions du Centre Hospitalo-Universitaire qui offre une formation diplômante depuis plusieurs années

Le travail « à 4 mains » sur le même champ opératoire
La double console permet de faire intervenir deux experts pour un meilleur geste opératoire, plus court, moins traumatisant, ouvrant la voie vers de nouvelles opérations.

Un plateau technique partagé
Certains établissements hospitaliers font l’objet d’une convention d’accès au robot avec les HCL : St Luc-St Joseph, cliniques mutualistes, centres hospitaliers de Villefranche, Bourgoin-Jallieu, Vienne, Givors. Les praticiens, formés par nos seniors à la chirurgie robotique, viennent opérer leurs patients au Centre-Hospitalier Lyon-Sud. Ces conventions permettent aux patients provenant d’autres établissements d’accéder aux techniques de chirurgie robotisée.

Les HCL et le robot chirurgical : une activité ponctuée d’innovations techniques
Mars 2013 : Le Dr Sébastien Crouzet, urologue, réalise pour la première fois au monde l’ablation partielle d’un rein tumoral à travers le nombril
Début 2013 : Les praticiens des HCL réalisent la 1000ème intervention au robot chirurgical
2012 : Les HCL acquièrent le robot chirurgical Da Vinci 2ème génération, qui permet une chirurgie toujours moins invasive
2010 : Le robot chirurgical est transféré au Centre Hospitalier Lyon-Sud
2008 : Le Dr Philippe Céruse, ORL, réalise pour la 1ère fois en France une chirurgie du larynx au robot chirurgical
2003 : Les HCL acquièrent le robot chirurgical Da Vinci

Les 92 premières mondiales signées par les CHU

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

AVC : COURSE CONTRE LA MONTRE AU CHU DE MONTPELLIER

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.

Dossier : la maladie de Lyme

Dans ce dossier, nous abordons la piqure de tique et la transmission de la bactérie Borrelia, à l’origine de la très médiatisée maladie de Lyme. L’occasion, sur la base de travaux et d’études scientifiques, de démêler le vrai du faux à l’heure où les controverses et fausses informations pullulent sur internet.