Cancérologie, réanimation, chirurgie digestive : Amiens en sélection nationale, catégorie recherche

Le CHU Amiens-Picardie annonce le financement national de 3 de ses projets dans le cadre des Programmes Hospitaliers de Recherche Clinique. En cancérologie, l'établissement se félicite d'être le seul des Hauts de France a avoir été retenu depuis 2014. Explications

Le CHU Amiens-Picardie annonce le financement national de 3 de ses projets dans le cadre des Programmes Hospitaliers de Recherche Clinique. En cancérologie, l’établissement se félicite d’être le seul des Hauts de France a avoir été retenu depuis 2014. L’étude porte sur un standard de chimiothérapie pour la prise en charge de certains cancers du système immunitaire, comme le lymphome B du patient âgé.
En réanimation, les travaux visent à évaluer un traitement générique existant, en cas d’infections abdominales. En chirurgie digestive, les chercheurs s’attacheront à mieux détecter les occlusions intestinales aiguës.

En détails, les 3 nouveaux projets de recherche nationaux financés (PHRC)

1.     Perspective de traitement du lymphome B après rechute chez le patient âgé 
Le Lymphome B diffus à grandes cellules est le sous type le plus fréquent des lymphomes non hodgkiniens. Le nombre de ces lymphomes augmente avec l’âge. De plus, 30 à 40% des patients vont présenter une rechute ou une maladie résistante aux traitements. A l’heure actuelle, il n’existe aucun standard de chimiothérapie pouvant être prescrite pour les patients âgés quand le premier traitement n’a pas fonctionné. Pour palier cette lacune RELYAGE va évaluer la survie sans progression avec maintien de l’autonomie chez les patients âgés de 75 ans et plus. Ces personnes en rechute d’un lymphome B diffus à grandes cellules seront traitées soit par l’association de deux molécules de chimiothérapie standard, soit par l’association d’une molécule couramment utilisée et d’un traitement qui stimule ou freine les réactions du système immunitaire et qui a montré son intérêt dans le traitement des personnes âgées.

Nom projet

RELYAGE

Titre

Etude de phase II randomisée évaluant la survie avec préservation de l’autonomie de Rituximab-Lenalidomide et Rituximab-Chimiothérapie chez des patients âgés en rechute d’un lymphome B diffus à grandes cellules

Porteur

Pr Jean-Pierre MAROLLEAU Chef de service Hématologie Clinique et Thérapie Cellulaire du CHU Amiens-Picardie – Dr CAROLLA CH de Creil Senlis

Financement

PHRC national Cancer (K)

Budget global

385 000 €

Durée du projet

27 mois

Nb patients / analyses

414

2.     Evaluation d’un traitement des infections abdominales en réanimation
Les infections intra-abdominales sont la deuxième cause majeure d’infections sévères chez les patients gravement malades, derrière la pneumonie. Les infections intra-abdominales à levures sont associées à un taux de mortalité plus important que les autres infections. A ce jour, aucune étude n’a été menée pour évaluer l’impact du traitement antifongique sur le taux de mortalité dans les infections intra-abdominales sévères à levures.
Dans les études qui ont pu être conduites, la mortalité observée semble être indépendante du traitement antifongique, probablement en rapport  avec la sévérité de la maladie et à l’importance des conditions sous-jacentes. Les recommandations préconisent l’utilisation des antifongiques dans les infections intra-abdominales sur la seule opinion d’experts, sans réelles données probantes.
L’étude menée par le Pr Dupont, permettra d’évaluer si le traitement antifongique par Caspofungine®, comparé à un placebo, permet d’augmenter la survie des patients graves hospitalisés en réanimation pour candidose intra-abdominale. Elle sera en collaboration avec 32 autres centres hospitaliers.

Nom projet

CASPER

Titre

Prospective multicentre randomized double-blind study comparing caspofungin to placebo for the treatment of ICU intra-abdominal candidiasis

Porteur

PR Hervé DUPONT, Chef du département Anesthésie Réanimation du CHU Amiens-Picardie

Financement

PHRC National

Budget global

1 205 260€

Durée du projet

39 mois

Nb patients / analyses

440

3.     Vers un nouveau diagnostic de l’occlusion intestinale aiguë de l’intestin grêle 
L’occlusion intestinale aiguë de l’intestin grêle ou petit intestin (OAG) est une interruption partielle ou totale du transit intestinal liée le plus souvent à des adhérences générées par des interventions chirurgicales antérieures (brides). Elle se traduit par un arrêt des matières et des gaz. Sa prise en charge est difficile s’il n’existe pas de signe d’une souffrance intestinale, ou en cas de non-reprise du transit intestinal.
Les produits de contraste tels que la Gastrographine® ont été proposés comme test thérapeutique pour l’OAG, mais leur bénéfice n’a pas été montré.
Étant donné l’absence de critères objectifs pour identifier les patients en échec de prise en charge conservative ou nécessitant une chirurgie, l’étude vise à évaluer l’impact d’un algorithme basé sur la procalcitonine (PCT), marqueur potentiel de souffrance intestinale dans la prise en charge des OAG selon les critères textbook outcome (suites idéales).

Nom projet

ALPROC

Titre

Impact d’un algorithme basé sur la procalcitonine (PCT) dans la prise en charge des occlusions grêliques sur brides (OIAG)  non compliquées évalué par les critères textbook outcome : étude multicentrique, randomisée en cluster 

Porteur

Pr Jean-Marc REGIMBEAU Chef du service Chirurgie digestive du CHU Amiens-Picardie

Financement

PHRC National

Budget global

385 667 €

Durée du projet

27 mois

Nb patients / analyses

414

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

Dossier : l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

L’Accident Vasculaire Cérébral touche 150 000 personnes par an. Responsable de 110 000 hospitalisations selon le ministère de la santé, cet arrêt soudain de la circulation sanguin à l’intérieur du cerveau représente la troisième cause de décès chez l’homme et deuxième chez la femme, soit au total 30 000 décès par an. En France, plus de 500 000 Français vivent avec des séquelles suite à un AVC.

AVC : la promesse d’une prise en charge en moins de dix minutes

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Coup d’oeil sur le métier d’infirmière formatrice

Isabelle Teurlay-Nicot est infirmière formatrice auprès des aides-soignants à l’IMS (Institut des Métiers de la Santé) du CHU de Bordeaux. Un métier qui ne se limite pas seulement à la notion d’apprentissage. En juillet dernier, elle a accepté de revenir sur cette profession ou se mêlent expertise médicale et pédagogie.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.