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Cancers de la bouche, de la gorge ou du nez : dépister tôt pour éviter la mutilation « make sense »

Du 23 au 27 septembre 2013, les CHU vont relayer "Make Sense", la 1ère campagne européenne d’information et de dépistage des cancers de la tête et du cou - appelés également cancers de la sphère ORL (oto-rhino laryngée) ou cancers des voies aéro digestives supérieures ( VADS) . L'enjeu : sensibiliser la population aux symptômes d'alerte et aux facteurs de risque de ces cancers car leur diagnostic, souvent posé à un stade avancé, conduit à des interventions mutilantes.

Du 23 au 27 septembre 2013, les CHU vont relayer "Make Sense", la 1ère campagne européenne d’information et de dépistage des cancers de la tête et du cou –  appelés également cancers de la sphère ORL (oto-rhino laryngée) ou cancers des voies aéro digestives supérieures ( VADS) . L’enjeu : sensibiliser la population aux symptômes d’alerte et aux facteurs de risque de ces cancers car leur diagnostic, souvent posé à un stade avancé, conduit à des interventions mutilantes.
A l’origine de la semaine de sensibilisation, la volonté de l’European Head and Neck Society de promouvoir le dépistage. Engagés dans la lutte contre ces cancers, les services de Chirurgie Maxillo Faciale et d’ORL des CHU d’Amiens et de Dijon, le pôle Organes des Sens de Brest répondront aux questions des visiteurs et proposeront un examen gratuit et sans rendez-vous le 25 septembre. 
A Besançon, le CHRU ouvrira les portes de ses services de chirurgie maxillo-faciale et stomatologie, d’addictologie, d’oncologie et de radiothérapie, de pneumologie, d’anatomopathologie et de son unité de lutte contre le tabagisme. Quant aux professionnels de santé, ils sont invités à une table-ronde et à des ateliers dédiés aux techniques d’examen de la cavité buccale. 
A Bordeaux, le service d’Oto-rhino-laryngologie – chirurgie cervico-faciale et d’ORL pédiatrique du CHU assurera une consultation de dépistage, sans rendez-vous le 27 septembre. Des plaquettes d’information seront distribuées dans les consultations d’addictologie du CHU, et des affiches seront visibles sur tous les sites du CHU et de l’Université.
Lille a prévu un point presse autour du parcours du patient souffrant d’un cancer des voies aérodigestives supérieures, en présence des spécialistes du CHRU et  du Centre Oscar Lambret.
L’équipe ORL du centre hospitalier Lyon Sud (Hospices Civils de Lyon) organisera une rencontre avec la presse en présence de deux patients.
A Montpellier, le CHRU rappelle que les patients du Languedoc‐Roussillon bénéficient d’une prise en charge complète et transversale des cancers des voies aéro‐digestives supérieures, grâce à la coordination efficace entre les équipes du CHRU de Montpellier, de l’Institut régional du Cancer (ICM) et de la Clinique Beausoleil. Chirurgiens, oncologues, radiothérapeutes, biologistes, addictologues… travaillent ensemble pour offrir aux patients les meilleurs traitements contre les cancers ORL : le diagnostic et la chirurgie s’effectuent au CHRU et les chimiothérapies et séances de radiothérapie à l’ICM. Les établissements proposent également une offre de soins complémentaire pour accompagner au mieux les patients concernés (addictologie, aide au sevrage et à la réduction des consommations d’alcool et de tabac, nutrition, rééducation, orthophonie…).  
A Nancy, le CHU et l’Institut de Cancérologie de Lorraine Alexis Vautrin proposent une journée de dépistage gratuit et sans rendez-vous le mercredi 25 septembre au service ORL du CHU. Le lendemain les équipes tiendront un point information. 
A Poitiers  l’information sera diffusée le 25 septembre dans le hall d’accueil Jean-Bernard et des consultations seront également proposées.
A Paris, la société française de carcinologie cervico-faciale (SFCCF), présidée par le Pr Béatrice Barry, chef du service ORL de l’hôpital Bichat a mis sur pied une journée d‘informations et de diagnostic précoce à laquelle l’Hôpital de Tenon s’est aussi associé.
Plusieurs signes avant-coureurs doivent alerter surtout s’ils persistent plus de trois semaines : langue douloureuse, aphtes ou plaques blanches ou rouges dans la bouche, mal de gorge, enrouement, problème de déglutition, difficulté ou douleur en avalant, narine bouchée, saignement de nez, ganglion dans le cou.
Trois facteurs de risque sont identifiés : le tabac, l’alcool et le papillomavirus virus (HPV)*
Les cancers de la muqueuse respiratoire haute (bouche, gorge nez) touchent traditionnellement les fumeurs et buveurs. Plus récemment ils ont été diagnosticqué sur des personnes pratiquant le sexe oral en raison du virus HPV déjà responsable de cancers gynécologiques. La tendance remarquée aux USA se confirme en France : 50% des cancers de l’amygdale chez la femme sont HPV+
Le tabac constitue le facteur de risque principal. L’augmentation du tabagisme féminin depuis plusieurs décennies explique la recrudescence de l’incidence de ces cancers chez les femmes. Malgré de nombreuses campagnes d’information des méfaits du tabac, sa consommation reste encore élevée dans la population française.
Une consommation alcoolique régulière constitue un facteur de risque supplémentaire. Il est habituel de considérer qu’une consommation moyenne de plus de 3 verres par jour chez les hommes et 2 verres par jour chez les femmes augmente significativement  le risque de faire un cancer.
Une exposition chronique aux poussières de bois constitue un facteur de risque des cancers des fosses nasales. Le délai de latence est très long. Le cancer peut-être diagnostiqué de nombreuses années après la fin de l’exposition aux poussières de bois. Les travailleurs de notre région dans la filière du bois sont particulièrement concernés. Un dépistage systématique à travers la médecine du travail est actuellement en train d’être organisé dans la région.

Une infection à un virus très fréquent appelé « papillomavirus humain » ou Human Papilloma Virus HPV constitue un nouveau facteur de risque identifié récemment pour les cancers du pharynx. Cette famille de virus comporte plus de 200 types de virus. Certains sont responsables de lésions bénignes (verrues plantaires, condylomes vénériens), d’autres sont responsables de cancers (les cancers du col de l’utérus sont tous dû à une infection ancienne à HPV). L’estimation des personnes contaminées par ce virus est comprise entre 10 et 30 %. 
 Il est probable que la modification des pratiques sexuelles (multiplications des partenaires, pratiques orogénitales) explique la recrudescence actuelle des cancers du pharynx liés à l’HPV. La vaccination des jeunes filles contre HPV avant les premiers rapports sexuels pour la prévention des cancers du col de l’utérus pourrait être étendue aux garçons pour la prévention des cancers du pharynx chez les filles et les garçons. Des études cliniques sont en cours pour justifier une telle recommandation. Ce facteur de risque est particulièrement pervers car l’infection initiale est asymptomatique, dès les premiers rapports sexuels, et le délai de latence entre l’infection et  le cancer est de plusieurs décennies. 
Ces cancers sont souvent diagnostiqués à un stade avancé du fait d’un retard à la consultation chez le médecin généraliste ou spécialiste. Une consultation plus rapide améliorerait  la survie des patients estimée à 50% des patients vivants à 5 ans. Traités précocement ces cancers ont de bons pronostiques, 95% de guérison par exemple pour un cancer des cordes vocales.
Prévalence des cancers orl
Au 5ème rang des cancers les plus fréquents tous sexes confondus, les cancers de la tête et du cou représentent 16 000 nouveaux cas par an en France. Même si les hommes développent deux à trois fois plus de cancers des VADS, l’incidence augmente chez les femmes depuis une dizaine d’année. Par ailleurs, la maladie survient après 40 ans mais elle est en augmentation chez les plus jeunes.
Plus de 90% de ces cancers ont pour origine la muqueuse de la bouche, de la gorge ou du nez. Les localisations les plus fréquentes sont la cavité buccale (42%), le pharynx (35%) et le larynx (24%).

*HPV : le virus du papillome humain est un virus à ADN faisant partie de la famille des Papillomaviridae. Il est responsable des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes puisque l’estimation des personnes contaminées par ce virus est comprise entre 10 et 30 %. La gravité de cette infection est que certains génotypes sont le facteur de cancer.
Télécharger la plaquette de la campagne "Make sense"

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