Canicule et activité du CHU

La période de forte chaleur qu'a connue la France lors de la première quinzaine d'août n'a pas manqué de provoquer des difficultés au sein du CHU de Poitiers, nécessitant une forte mobilisation de l'ensemble des personnels hospitaliers.

La période de forte chaleur qu’a connue la France lors de la première quinzaine d’août n’a pas manqué de provoquer des difficultés au sein du CHU de Poitiers, nécessitant une forte mobilisation de l’ensemble des personnels hospitaliers.

Les conséquences pour le CHU se sont fait sentir à partir du vendredi 8 août, la situation redevenant progressivement normale à compter du 15 août.


Au service des Urgences adultes,
la moyenne observée en juillet 2003 était de 113 passages par jour. Le nombre de passages a oscillé entre 125 et 145 du 8 au 14 août 2003, générant une augmentation sensible de la durée d’attente.
La part de cette activité directement induite par les conditions climatiques est difficile à quantifier. Cependant, l’augmentation des passages aux urgences apparaît clairement liée au nombre de personnes âgées souffrant de déshydratation et d’hyperthermie ainsi que de pathologies favorisées par la chaleur telles que l’insuffisance respiratoire.

Par ailleurs, sur la période du 8 au 17 août, les appels reçus au SAMU ont été en augmentation d’environ 25% par rapport au chiffre moyen constaté habituellement et, selon le même critère, les interventions SMUR ont connu une hausse d’environ 40%.

L’augmentation de l’activité des urgences a provoqué une hausse sensible du nombre d’hospitalisation de médecine, notamment des hospitalisations de personnes âgées relevant d’une prise en charge en Unité de Gériatrie aiguë et « hébergées » dans d’autres services.
Les difficultés ont culminé dans la journée du 11 août et une dizaine de lits fermés ont été réouverts dans la nuit du 11 au 12 août.

Le ministère de la santé a chargé l’Institut National de Veille Sanitaire de recueillir les informations concernant les décès survenus du 8 au 19 août et de déterminer les cas de décès par coups de chaleur des personnes hospitalisées.

Est défini comme cas de décès par coups de chaleur, le décès d’une personne ayant été exposée à une température ambiante élevée, ayant présenté une température du corps au moins égale à 40,6° et pour laquelle les autres causes d’hyperthermie sont raisonnablement exclues (hémorragie cérébrale, infection urinaire,…).

Sur la période considérée (8 au 19 août), sur les 88 décès constatés sur le site de la Milétrie, 18 correspondent à cette définition. Sur l’hôpital gériatrique Louis Pasteur, sur 23 décès, 9 ont été considérés dans l’enquête INVS comme étant des décès par coups de chaleur.

La mobilisation et le dévouement des personnels de toutes les catégories ont permis de répondre en urgence à la situation.
Une réflexion est actuellement menée, concernant les bâtiments de l’hôpital gériatrique Louis Pasteur, sur l’adaptation les locaux et les équipements aux situations de fortes chaleurs.
Jean-Louis Bonnet, directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation Poitou-Charentes, a rencontré le 15 août les équipes des urgences et du SAMU/SMUR et le lendemain, 16 août, a dialogué avec un gériatre et des agents de l’hôpital Pasteur. Il a salué le dévouement des équipes du CHU.

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