Chirurgie de la femme : une 1ère en France grâce à une collaboration Rennes – New York University

L’appareil urinaire de deux femmes femmes dont l’une âgée d’une soixantaine d’années vient d'être reconstruit en greffant un morceau de leur muqueuse buccale. Il s'agit d'une nouvelle technique opératoire importée des USA et adoptée pour la première fois en France par le CHU de Rennes. Cette innovation chirurgicale offre un nouvel espoir dans le traitement de la sténose de l’urètre, pathologie qui se traduit par des infections urinaires à répétition, une diminution du jet ou encore vidange vésicale incomplète.

L’appareil urinaire de deux femmes femmes dont l’une âgée d’une soixantaine d’années vient d’être reconstruit en greffant un morceau de leur muqueuse buccale. Il s’agit d’une nouvelle technique opératoire importée des USA et adoptée pour la première fois en France par le CHU de Rennes. Cette innovation chirurgicale offre un nouvel espoir dans le traitement de la sténose de l’urètre, pathologie qui se traduit par des infections urinaires à répétition, une diminution du jet ou encore vidange vésicale incomplète.
L’urètre est un conduit partant de la vessie pour évacuer les urines. La sténose de l’urètre est une pathologie bénigne mais rare chez la femme qui se caractérise par le rétrécissement du calibre de l’urètre. Mal connues, ses causes sont présumées être essentiellement iatrogènes, c’est-à-dire survenant dans les suites d’un sondage urinaire, d’une dilatation urétrale ou d’une intervention chirurgicale sur l’urètre. Dans certains cas, elles pourraient être dues à des traumatismes du périnée, des infections urogénitales ou des accouchements traumatiques.
Jusqu’à ce jour cette pathologie n’était pas traitée en France, la seule option thérapeutique proposée étant la dilatation urétrale qui pourrait, en réalité, être l’une des principales causes de sténose en aggravant la fibrose péri-urétrale.
Une technique chirurgicale inédite mise au point aux USA
A l’occasion d’un séjour d’un an à la New York University (New York, USA), le Dr Benoit Peyronnet, urologue au CHU de Rennes, a découvert une nouvelle technique chirurgicale de traitement de la sténose urétrale chez la femme, mise au point par l’équipe d’urologie américaine. Cette technique consiste à reconstruire un urètre de calibre normal en greffant un morceau de tissu prélevé à l’intérieur de la bouche de la patiente (muqueuse buccale). Parfois utilisée chez l’homme elle n’avait, à ce jour, jamais été réalisée en France chez la femme et n’est pratiquée que dans quelques centres dans le monde, essentiellement aux USA et en Angleterre.
Bien que restreintes à quelques études comprenant un nombre limité de patientes, les données disponibles après un an de recul suggèrent des résultats très prometteurs, puisque 100% des patientes intégrées de la série de la New York University reconnaissent une amélioration de leurs symptômes urinaires. 
Une première réalisation en France au CHU de Rennes
Grâce à la collaboration intense entre les services d’urologie du CHU de Rennes et de la New York University établie à l’issue de ce séjour achevé en novembre 2018, cette technique a été importée dans le service d’urologie rennais. Les deux premières patientes ont été opérées au CHU de Rennes ce vendredi 13 septembre 2019 par le Dr Benoit Peyronnet et l’équipe d’urologie fonctionnelle (Dr Juliette Hascoet, Dr Andrea Manunta, Dr Quentin Alimi, Dr Lucas Freton) en présence du Dr Benjamin Brucker, chef de la division d’urologie fonctionnelle et reconstructrice de la New York University, venu spécialement pour l’occasion.L’équipe d’ORL du CHU de Rennes du Pr Franck Jegoux, a également été impliquée dans ces interventions puisque les chirurgiens ORL ont prélevé le tissu de muqueuse buccale utilisé pour la reconstruction urétrale.
Les deux patientes souffrant depuis de nombreuses années de symptômes urinaires – et dont l’une est porteuse d’une sonde de drainage des urines depuis près de deux ans – devraient ainsi pouvoir retrouver une vie « normale » avec seulement une à deux journées d’hospitalisation.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Simuler un attentat ou une tempête pour préparer aux situations d’urgence 

Après l’impressionnant déploiement du “Shelter”, hôpital mobile du CHU de Toulouse, ce fut au tour du projet “SENS” d’être présenté lors de la dernière édition de SantExpo. SENS, ou autrement dit un centre de simulation environnementale et neurosensorielle de 140 m2, ayant la capacité de recréer diverses situations extrêmes pour préparer au mieux les professionnels de l’urgence à des crises majeures. Un projet attendu sur le site de l’hôpital Purpan en 2024.

A Santexpo, des CHU de France en transition(s)

Pour la deuxième année consécutive, les 32 CHU ont affiché leur unité à l’occasion de Santexpo, salon qui a réuni du 23 au 25 mai l’écosystème de la santé. S’il est difficile d’évaluer les retombées réelles pour les établissements, ce rassemblement sur deux stands et une même bannière (CHU de France) aura eu le mérite de faire valoir un certain nombre de thèmes, dont les transitions numérique, écologique ou sociale au sein de l’hôpital. A défaut d’énumérer tout ce que nos caméras ont pu capter d’échanges sur ces trois jours, la rédaction vous propose de revivre dix temps forts.

Vincent Vuiblet : “L’IA va profondément modifier l’ensemble des fonctions hospitalières.” 

Connaissance des maladies, aide aux diagnostics, dépistage précoce, prise en charge des patients, prédiction de l’efficacité des traitements ou encore suivi des épidémies… dans la santé comme dans d’autres domaines, l’Intelligence artificielle est promise partout. Si les perspectives semblent vertigineuses, difficile de saisir ce que cette évolution technologique, que certains appréhendent comme une “révolution”, implique réellement. A l’occasion de SantExpo, nous avons interrogé Vincent Vuiblet, Professeur de médecine au CHU de Reims et directeur de l’Institut d’Intelligence Artificielle en Santé Champagne Ardenne depuis 2020, sur ce sujet particulièrement d’actualité. L’occasion pour lui de nous éclairer, de balayer aussi un certain nombre d’idées reçues et de fantasmes.

Le CHU de Bordeaux aux petits soins avec ses nouveaux internes

Le 15 mai dernier, deux cent six nouveaux internes ont été accueillis au Grand Théâtre, bâtiment phare de la capitale girondine et propriété du CHU de Bordeaux. Un événement en grandes pompes voulu par Yann Bubien, peu de temps après son arrivée en tant que Directeur général.

A saint-Étienne, cette nouvelle clinique soigne les champions comme les sportifs du dimanche

Ouverte depuis novembre dernier, la Clinique Universitaire du Sport et de l’Arthrose (CUSA) accueille dix-sept praticiens travaillant de concert pour soigner les problématiques qui entourent l’appareil locomoteur. Et si son plateau technique de pointe voit défiler les sportifs de haut niveau comme les amateurs, c’est une autre population, touchée par l’arthrose et autres douleurs articulaires, qui prend massivement rendez-vous. Reportage.