Chirurgie mini invasive : Tours acquiert le da Vinci Xi

Précurseur, le CHU de Tours compte à son actif plus de plus de 1 700 interventions robot assistées depuis 2007. Il était donc logique que l'établissement acquiert le tout dernier né des robots, le robot Da Vinci Xi ; un investissment d'envergure de 2 M€. Plus perfectionnée, cette nouvelle version permet d’élargir les indications à des opérations plus complexes en chirurgie urologique, gynécologique, ORL et pédiatriques et de nouvelles spécialités sont en passe de l'adopter.
Précurseur, le CHU de Tours compte à son actif plus de plus de 1 700 interventions robot assistées depuis 2007. Il était donc logique que l’établissement acquiert le tout dernier né des robots, le robot Da Vinci Xi ; un investissment d’envergure de 2 M€. Plus perfectionnée, cette nouvelle version permet d’élargir les indications à des opérations plus complexes en chirurgie urologique, gynécologique, ORL et pédiatriques et de nouvelles spécialités sont en passe de l’adopter. Ainsi, dans les prochains mois, une partie de la chirurgie digestive (chirurgie de l’obésité, du rectum, du colon, du foie) et de la chirurgie thoracique (ablation de tumeurs du thorax poumon ou autre) sera effectuée avec l’assistance du robot. Un gain en qualité, sécurité, suites opératoires allégées pour le patient et une plus grande ergonomie, simplicité et rapidité d’utilisation pour le chirurgien. Explications
La chirurgie robot assistée permet d’introduire des instruments miniaturisés à travers des petites incisions faites sur la peau ou par les orifices naturels. Ces instruments sont manipulés par le chirurgien par l’intermédiaire de manettes qui guident les bras du robot. Grâce à une vision en 3D magnifiée, c’est-à-dire avec une image grossie jusqu’à 10 fois. Le geste est plus précis, moins invasif et le patient se rétablit plus vite.

Six disciplines ont adopté le robot da Vinci Xi 

La chirurgie urologique (référent Pr Franck Bruyère)Les urologues ont réalisé plus de 1200 interventions robot-assistées, notamment pour des prostatectomies pour lesquelles l’utilisation du robot est un véritable atout, améliorant de beaucoup les suites opératoires.
L’aisance acquise par les chirurgiens leur a d’ailleurs permis d’être les premiers à pratiquer une greffe rénal robot-assistée. Et au quotidien, les chirurgies du rein, de la vessie et de la prostate sont effectuées avec le robot.
A l’avenir, grâce à ce nouvel équipement, les chirurgiens vont pouvoir pratiquer au robot des interventions de plus en plus complexes.
La chirurgie gynécologique (référent Dr Thomas Hébert)
De très nombreuses pathologies pelviennes peuvent justifier un traitement chirurgical robot-assisté ; les cancers du col de l’utérus ou de l’ovaire, l’endométriose sont notamment de très bonnes indications. Depuis le début de l’activité de chirurgie gynécologique robot-assistée au CHRU de Tours, plus de 130 cas ont été réalisés par chirurgie robot-assistée avec des bénéfices importants pour les patientes.
Le nouveau robot va permettre des interventions encore plus pointues avec de nouvelles modalités opératoires. La possibilité de travailler dans plusieurs quadrants de l’abdomen va permettre de développer de nouvelles activités avec un fort bénéfice pour les patientes.

La chirurgie ORL (référent Pr Sylvain Morinière)
Le robot chirurgical est une avancée technologique majeure en cancérologie ORL, car il permet d’opérer les tumeurs du pharynx en passant par la cavité buccale. On évite ainsi une grande ouverture cervicale et faciale qui est habituellement indispensable dans la chirurgie « ouverte » classique et le plus souvent il n’y a pas besoin de trachéotomie.
La durée d’hospitalisation postopératoire est diminuée car la récupération de la voix et de la déglutition se fait beaucoup plus vite. Le nouveau robot va permettre de réaliser encore plus d’interventions qu’avec le précédent, comme la chirurgie des syndromes d’apnée du sommeil.

La chirurgie pédiatrique (référent Pr Hubert Lardy)
La chirurgie robot-assistée n’a cessé d’étendre ses indications pour devenir, dans certaines situations, la technique de référence, supplantant pour beaucoup d’indications les interventions à « ciel ouvert », en limitant les délabrements pariétaux et les douleurs post-opératoires et en limitant la durée des séjours hospitaliers.
Depuis 2007, près de 200 intervention ont été réalisées : des ablations de rein, des cures de malformation rénale ou gastrique (reflux), des ablations de tumeurs thoraciques ; et le nouveau robot va permettre d’étendre les indications.

La chirurgie digestive (référent Dr Petru Bucur)
Le robot chirurgical est un développement considérable de la chirurgie digestive mini invasive, en y apportant la vision 3D et les mouvements articulés. Cela permet de réaliser des gestes de dissection fine et précise, de diminuer le traumatisme des structures nerveuses délicates dans des espaces limitées, comme les plexus nerveux pelviens lors de la chirurgie du rectum, et d’éviter les grandes ouvertures abdominales pour la chirurgie du pancréas et du foie.
Le bénéfice pour les patients est immédiat et notable, en termes de récupération post-opératoire et de qualité de vie.

La chirurgie thoracique (référent Dr Pierre Lhommet)
La chirurgie thoracique n’a pas échappé à l’évolution robotique. De nombreuses interventions sont déjà effectuées sous robot. Il devient même un outil incontournable dans la prise en charge de la pathologie thymique associée à la myasthénie. Les lobectomies et segmentectomies pulmonaires sont maintenant régulièrement faites dans certains centres par robot.
Le service de thoracique de Tours est actuellement en train de se former sur ce nouveau modèle et devrait être prochainement opérationnel.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

Dossier : l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

L’Accident Vasculaire Cérébral touche 150 000 personnes par an. Responsable de 110 000 hospitalisations selon le ministère de la santé, cet arrêt soudain de la circulation sanguin à l’intérieur du cerveau représente la troisième cause de décès chez l’homme et deuxième chez la femme, soit au total 30 000 décès par an. En France, plus de 500 000 Français vivent avec des séquelles suite à un AVC.

AVC : la promesse d’une prise en charge en moins de dix minutes

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Coup d’oeil sur le métier d’infirmière formatrice

Isabelle Teurlay-Nicot est infirmière formatrice auprès des aides-soignants à l’IMS (Institut des Métiers de la Santé) du CHU de Bordeaux. Un métier qui ne se limite pas seulement à la notion d’apprentissage. En juillet dernier, elle a accepté de revenir sur cette profession ou se mêlent expertise médicale et pédagogie.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.