Chirurgie réparatrice : une auxiliaire avec trois dents et une ventouse

L'hirudo medicinalis ou sangsue médicinale en plein soinAspirer le sang du patient quand il stagne dans les veines et contribuer au succès d'une néovascularisation. Tâche délicate qui incombe à une étonnante auxiliaire : l'hirudo medicinalis ou sangsue médicinale ou encore sangsue officinale. Sollicitée lors de souffrance veineuse dans le cadre de réimplantations de doigt ou de lambeaux cutanés à l'occasion d'une chirurgie réparatrice ou reconstructrice, elle opère à jeun (depuis trois mois) et aspire pendant 20 à 30 minutes le sang du patient. Une technique où elle excelle grâce à sa sécrétion anticoagulante : l'hirudine.

Aspirer le sang du patient quand il stagne dans les veines et contribuer au succès d’une néovascularisation. Tâche délicate qui incombe à une étonnante auxiliaire : l’hirudo medicinalis ou sangsue médicinale ou encore sangsue officinale. Sollicitée lors de souffrance veineuse dans le cadre de réimplantations de doigt ou de lambeaux cutanés à l’occasion d’une chirurgie réparatrice ou reconstructrice, elle opère à jeun (depuis trois mois) et aspire pendant 20 à 30 minutes le sang du patient. Une technique où elle excelle grâce à sa sécrétion anticoagulante : l’hirudine.

L’hirudo medicinalis ou sangsue médicinale en plein soinCrédit photo CHU de Rouen

Préférée à la scarification ou à l’application locale de compresses héparinées, la suscion de la sangsue permet souvent d’éviter une reprise chirurgicale. Dans ce cas, pas d’anesthésie ou de bloc opératoire, et par conséquent un moindre coût ! Cependant, cette technique a aussi ses contraintes. Elle nécessite un gros investissement infirmier : il faut attraper la sangsue, la positionner sur le patient, contrôler et surveiller le déroulement du soin, la récupérer lorsqu’elle est repue, et parfois la chercher lorsqu’elle est tombée et qu’elle tente de s’échapper !

Chronophage, elle demande également à l’équipe soignante de prendre le temps d’éduquer le patient. En effet, la réussite de ce soin implique l’adhésion totale de ce dernier. Il faut le convaincre de l’intérêt de ce soin et l’inviter à participer à son traitement en surveillant les sangsues, en les remettant en place si nécessaire, en prévenant quand elles sont repues pour éviter qu’elles ne tombent.

Les sangsues sont généralement repues au bout de 20 à 30 minutes, mais cela peut prendre une heure. À usage unique, elles sont considérées et utilisées comme des médicaments, sur prescription médicale. Les sangsues sont donc stockées à la pharmacie hospitalière, qui en dispose à toute heure du jour ou de la nuit.
Il y a cinq ans, quand le service a commencé l’expérience, il fallait les faire venir de Caen par Chronopost ! Aujourd’hui, il y a en permanence au moins un patient concerné par cette technique dans l’unité de chirurgie plastique.

Appropriation de la technique
L’utilisation des sangsues ne fait pas partie des actes infirmiers référencés. L’apprentissage de l’équipe s’est donc fait sur le terrain. Il a fallu faire face aux réticences des infirmières tant au sujet de la technique que de l’animal lui-même. Les résultats obtenus ont plaidé en faveur de cette auxiliaire, qui existe en fait depuis des siècles et dont on redécouvre les vertus. Aujourd’hui, force est de constater son succès ! Près de la moitié des CHU utilise cette technique qui reste très innovante.

Prix d’achat d’une sangsue : 7 euros
La sangsue a trois dents, pas d’yeux et une ventouse…

D’après un article de Salima Kari, Laurence Langlois (IDE) et Martine Damade (cadre de santé)

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.

Dr Jean-Victor Blanc : « On sort des tabous qui ont trop longtemps englobé les troubles psychiques »

Changer le regard du grand public sur la santé mentale. C’est la mission que s’est donné Jean-Victor Blanc, psychiatre à l’hôpital Saint Antoine à Paris et auteur du livre Pop & Psy. Et pour déstigmatiser et sensibiliser le plus grand nombre aux troubles psychiques, quoi de plus accessible que d’utiliser les films et les séries. Rencontre.