Conduire malgré un handicap : l’unité d’évaluation de Clermont-Ferrand

Pour la sécurité de la personne au volant, celle des autres automobilistes et usagers de la route, la régularisation du permis de conduire* est rendue obligatoire dès lors qu'une affection grave, un handicap ou une maladie neurologique risque d'altérer les capacités du conducteur. Soucieux d'apporter une aide aux patients traités dans son service de Médecine Physique et de Réadaptation, le CHU de Clermont-Ferrand ouvre une nouvelle unité d’évaluation dotée d'un simulateur
Pour la sécurité de la personne au volant, celle des autres automobilistes et usagers de la route, la régularisation du permis de conduire* est rendue obligatoire dès lors qu’une affection grave, un handicap ou une maladie neurologique risque d’altérer les capacités du conducteur. Soucieux d’apporter une aide aux patients traités dans son service de Médecine Physique et de Réadaptation (MRP), le CHU de Clermont-Ferrand ouvre une nouvelle unité d’évaluation dotée d’un simulateur. L’accompagnement se veut complet avec une offre de réentrainement encadrée par un moniteur et une assistance aux démarches administratives.
Un bilan très utile à la décision préfectorale de régularisation du permis de conduire
L’équipe émet des préconisations d’aménagement du véhicule du patient. Elle apporte  une information précise sur les démarches à effectuer, en Préfecture et vers le service des  inspecteurs de conduite pour l’évaluation de la maîtrise des aménagements. A l’issue des bilans pluridisciplinaires, médicaux, neuropsychologiques, ergothérapiques, conduite écologique… une synthèse rédigée par un médecin est remise au patient. A charge pour ce dernier de le transmettre au praticien agréé de la préfecture, seul décideur de la validation légale.
L’unité d’évaluation à la conduite automobile
En Auvergne, l’unité d’évaluation de la reprise automobile a été créée en 2012 au sein du service de médecine physique et de réadaptation du CHU, avec l’ADAPT et le Centre Hospitalier Etienne Clémentel. L’unité accompagne principalement des patients cérébrolésés, présentant à la fois un déficit sensitivomoteur et une atteinte des fonctions cognitives. 
Elle a un rôle d’information et de suivi du patient et de coordination des différents acteurs de l’évaluation pluridisciplinaire. Elle émet également des préconisations quant aux capacités de reprise de la conduite automobile de ces personnes.
70 personnes ont été prises en charge par l’unité d’évaluation en 2015. L’activité de l’Unité d’évaluation s’est particulièrement développée depuis 2013, avec une augmentation de près de 130 % de son activité. Les patients sont adressés par les services de service de médecine physique et de réadaptation et par les services de Neurologie et de Neurochirurgie. 88,57% des personnes reçues sont cérébrolésées (AVC, Traumatisés crâniens, pathologie neurologique). 61% des personnes reçues en 2015 ont finalisé leur parcours au sein de l’Unité d’évaluation, et les trois quarts d’entre elles peuvent envisager une régularisation. 
En s’équipant d’un simulateur de conduite le service peut désormais proposer de nouvelles prestations et des formations adaptées. Mis à disposition par l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (LADAPT), cet équipement a été financé par la Fondation d’Entreprise Michelin et la Fondation de France.
L’équipe d’évaluation est constituée d’un médecin de MPR, d’un ergothérapeute, d’un neuropsychologue et d’une secrétaire. 
L’évaluation pluridisciplinaire personnalisée est menée en plusieurs temps selon les recommandations de la HAS
– une consultation médicale, des bilans ophtalmologique, neuropsychologique et ergothérapique
une évaluation écologique sur route avec un véhicule adapté avec moniteur d’auto-école et ergothérapeute
Enfin, un temps de synthèse médicale avec l’équipe pluridisciplinaire suivie d’une restitution au patient et à sa famille.
En France près de 300 000 personnes par an sont nouvellement victimes de lésions cérébrales non évolutives pouvant toucher une ou plusieurs fonctions nécessaires à la conduite. Ces déficiences, visibles ou non, doivent être identifiées et leur impact sur les capacités de conduite doit être évalué. 
*La régularisation du permis de conduire est aussi requise par l’assureur selon les dispositions de l’Article R. 412-6 du Code de la route, Arrêté du 31 août 2010, Décret n°2012-886 du 17 juillet 2012.

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