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Congrès américain de cancérologie ASCO 2018 : l’AP-HP à l’honneur

Le congrès américain de cancérologie (American society of clinical oncology annual meeting - Asco), qui s'est tenu à Chicago du 1er au 5 juin 2018, a réuni plus de 25 000 médecins et chercheurs du monde entier. Cette année encore, les équipes de cancérologie de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris y ont présenté leurs travaux de recherche.
Le congrès américain de cancérologie (American society of clinical oncology annual meeting – Asco), qui s’est tenu à Chicago du 1er au 5 juin 2018, a réuni plus de 25 000 médecins et chercheurs du monde entier.  Cette année encore, les équipes de cancérologie de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris y ont présenté leurs travaux de recherche.
Les équipes de cancérologie de l’AP-HP, présentes au 54ème congrès de l’ASCO, ont présenté leurs travaux de recherche, sous forme de communications orales ou de posters.

Carmena : moins de recours à la chirurgie grâce aux nouvelles thérapies ciblées développées dans le cancer du rein métastatique 
Les résultats de l’étude de phase III, Carmena, mise en place et coordonnée par le Pr Arnaud Méjean, chef du service d’Urologie à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), ont été présentés en exclusivité en séance plénière au congrès de l’ASCO. Ils montrent, chez 450 patients atteints d’un cancer du rein métastatique, qu’un traitement médical seul par sunitinib (thérapie ciblée) est aussi efficace sur la survie globale que le traitement de référence qui jusque-là associait chirurgie et sunitinib. Ces données constituent une avancée majeure pour la prise en charge de ces patients. Les résultats de cette étude ont été publiés le 3 juin dans The New England Journal of Medicine. Notons que Carmena, essai académique, prospectif, multicentrique, de phase III randomisé, est mené à large échelle avec l’aide de l’unité de recherche clinique de Necker-Cochin. Au total, 450 patients ont été inclus dans cet essai qui a débuté en 2009. 

Tumeurs cérébrales : des avancées réalisées grâce à la biologie moléculaire pour les gliomes diffus 
L’identification d’anomalies moléculaires particulières qui touchent le gène FGFR3, impliquées dans la croissance tumorale, a conduit plusieurs équipes françaises dont celle du Pr Marc Sanson, chef du service de Neuro-Oncologie à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, à réaliser une étude descriptive de ces formes de gliomes. Avec une incidence de 2500 à 3000 nouveaux cas par an en France, les gliomes diffus sont des tumeurs cérébrales qui constituent une maladie très hétérogène. L’objectif de cette étude était de rapporter les caractéristiques cliniques, moléculaires et radiologiques des gliomes présentant un nouveau gène issu de la fusion de deux fragments de gènes (gène de fusion). Le séquençage de 1112 gliomes a permis d’identifier 50 tumeurs porteuses de ce gène de fusion. L’identification de ce gène chez les patients atteints de gliome permet d’envisager des essais cliniques évaluant l’intérêt de thérapies ciblées spécifiques. 

Leucémie Myéloïde Chronique : peut-on arrêter le traitement ? 
Les thérapies ciblées développées dans la Leucémie Myéloïde Chronique (LMC) ont transformé le pronostic de cette maladie. Chez les patients traités avec succès pendant plusieurs années avec une réponse moléculaire profonde, la question de l’arrêt du traitement se pose. Pour en débattre, l’ASCO a invité le Dr Delphine Réa, qui travaille au sein du Pôle Hématologie Oncologie Radiothérapie  à l’hôpital Saint-Louis et le Pr Jorge Cortes, hématologue au MD Anderson Cancer Center.

Traitement des leucémies aigues myéloïdes : des progrès significatifs dans les CBF-LAM 
L’incidence des leucémies aigues myéloïdes (LAM) en France est d’environ 3000 nouveaux cas par an. Le Pr Nicolas Boissel, chef du service clinique des maladies du Sang et des unités Adolescents et Jeunes Adultes, à l’hôpital Saint-Louis a dressé un état des lieux sur le traitement de certaines formes de LAM, les LAM CBF. Récemment, le gemtuzumab ozogamicine, anticorps monoclonal couplé à une chimiothérapie, a été développé avec succès en France dans une étude de phase III randomisée (ALFA-0701), en association à la chimiothérapie de référence. Ce médicament a obtenu une AMM européenne.

Cancer colorectal : intérêt d’une résection chirurgicale des métastases hépatiques, même en cas de mutation de BRAF 
Les métastases hépatiques liées à un cancer colorectal avec mutation du gène BRAF sont rares. L’étude multicentrique française, que le Pr Stéphane Benoist, chirurgien dans le service de Chirurgie Digestive et Oncologique à l’hôpital Bicêtre et président du groupe FRENCH, a coordonné, a évalué l’intérêt de la chirurgie chez 66 patients qui présentaient des métastases hépatiques isolées d’un cancer colorectal avec une mutation BRAF. Il s’agit à ce jour de la plus grosse série mondiale rapportée dans ce contexte. Le risque de récidive après chirurgie chez ces patients apparaît comparable à celui rapporté dans une population témoin qui ne présentait pas de mutation de BRAF. Chez les patients ayant des métastases hépatiques d’un cancer colorectal avec une mutation de BRAF, ces données suggèrent que la chirurgie reste à ce jour le meilleur traitement pour réduire le risque de progression de la maladie. 

Mésothéliome pleural malin : une association bénéfique sur la survie globale sans impact délétère sur la qualité de vie 
Les premiers résultats de l’étude MAPS dont le Pr Gérard Zalcman, chef du service d’oncologie thoracique de l’hôpital Bichat est le coordinateur, avaient démontré en 2015 une amélioration de la survie globale avec l’association d’un antiangiogénique, le bévacizumab, à la chimiothérapie, traitement de référence du mésothéliome pleural malin. Cette année, les données de qualité de vie présentées par le Pr Virginie Westeel (CHU de Besançon) ont confirmé et validé l’intérêt de cette stratégie thérapeutique. 

L’immunothérapie dans le carcinome de Merkel 
Le carcinome de Merkel, tumeur rare de la peau avec moins de 500 nouveaux cas par an en France, a fait l’objet de deux communications qui concernent des études auxquelles le Pr Céleste Lebbé, chef de service d’oncodermatologie de l’hôpital Saint-Louis et son équipe, ont participé. Un essai qui évalue les effets du nivolumab en néoadjuvant rapporte une réponse pathologique tumorale complète ou majeure chez 61% des patients et une absence de rechute après 1 an de suivi pour 72% des patients. Par ailleurs, l’étude internationale JAVELIN menée avec l’avélumab en seconde ligne chez des patients atteints d’un carcinome de Merkel métastatique et lourdement pré traités montre un taux de survie à 1 an de l’ordre de 50%, jamais observé précédemment. Ces résultats constituent une base solide pour poursuivre le développement des nouveaux traitements d’immunothérapie à différents stades de cette maladie rare, pour laquelle il existe jusque-là peu d’alternatives thérapeutiques en dehors de la chimiothérapie. 

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