« Construire ensemble une offre de soins coordonnée, de proximité et de qualité »

"Je veux que le système de santé soit un pilier de l'Etat providence du XXIè siècle", "C'est autour du patient que doit se construire la réponse des soignants, en proximité et coordonnée". Le ton est donné dès les premières phrases par le Président de la République lors de sa présentation, ce mardi 18 septembre, de la stratégie nationale de transformation du système de santé. Il en appelle à chaque acteur et à l'intelligence collective pour bâtir une nouvelle organisation, avec une seule exigence "mettre le patient au centre et garantir à tous les Français une meilleure prévention et un accès à des soins de qualité".

"Je veux que le système de santé soit un pilier de l’Etat providence du XXIè siècle", "C’est autour du patient que doit se construire la réponse des soignants, en proximité et coordonnée". Le ton est donné dès les premières phrases par le Président de la République lors de sa présentation, ce mardi 18 septembre, de la stratégie nationale de transformation du système de santé. Il en appelle à chaque acteur et à l’intelligence collective pour bâtir une nouvelle organisation, avec une seule exigence "mettre le patient au centre et garantir à tous les Français une meilleure prévention et un accès à des soins de qualité".
La nouvelle organisation entend redonner du temps médical aux soignants, "le temps d’être à l’écoute de leurs patients et de les soigner", et garantir aux usagers "une prise en charge continue". Le chef de l’Etat annonce le financement, dès 2019, de 400 postes de médecins généralistes à exercice partagé "ville-hôpital" dans les zones prioritaires et la labellisation, dès 2020, des premiers "Hôpitaux de proximité.

Coordination cruciale et permanence de soin sur les territoires

"Alors que les pathologies chroniques se développent "l’exercice coordonné" doit devenir une référence. Il faut que tous les professionnels de santé d’un même territoire travaillent ensemble, s’engagent et portent une responsabilité collective vis à vis des patients et de la population", a indiqué Emmanuel Macron. Le cadre de cet engagement sera la constitution de 1000 Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qui seront amenées à faire le pont entre les établissements de santé, notamment avec les hôpitaux de proximité, et le secteur médico-social. L’objectif étant que ces communautés professionnelles couvrent tout le territoire d’ici le 1er juillet 2021 en répondant aux besoins de 100 000 à 200 000 patients. Ces communautés, assurant une prise en charge des patients jusqu’à 20 heures, offriront ainisi une permanence de soins de jour sur le territoire, avec entre autres finalités de pouvoir désengorger les urgences, dont la situation actuelle représente un véritable problème de santé publique. Le président encourage dans ce contexte "une vraie coopération des professionnels de santé au delà des frontières de statuts et de positionnement" et annonce une aide au développement de ces communautés sur dix ans.

Labellisation dès 2020 des "hôpitaux de proximité"

Garantir au patient une qualité de soin optimale quelque soit l’endroit où il se trouve passe dès lors par la gradation des soins. "Chaque hôpital devra être concentré sur les soins pour lesquels il est le plus pertinent", explique le président. L’oganisation des activités des établissements s’adaptera dans ce sens selon trois niveaux redéfinis : "soins de proximité", "soins spécialisés", "soins ultraspécialisés". A l’instar de ce que préfigure l’organisation actuelle en GHT et qui devrait inspirer également le secteur privé. Le président s’en remet dans ce contexte à la ministre de la Santé pour "définir un statut moderne et attractif pour les hôpitaux de proximité" et précise que "tous les hôpitaux auront à se repositionner dans le cadre de cette transformation". La labellisation des premiers "Hôpitaux de proximité" devrait être réalisée dès 2020 avec l’objectif de reconnaissance de 500 à 600 établissements.

Indispensable révolution numérique

Autant d’enjeux qui supposent le déploiement "dans les trois prochaines années" d’une véritable offre de services numérique permettant aux patients et aux professionnels de santé de partager l’information médicale de façon sécurisée et d’offrir des outils territoriaux indispensables à la bonne organisation des soins. Le premier jalon sera le dossier médical partagé qui sera déployé en novembre 2018. Et à terme la dotation de tous les assurés d’un espace numérique "patient". "Il ne s’agit pas là seulement d’un changement technique mais d’une révolution profonde de la pratique médicale qui permettra une meilleure répartition des tâches au service d’une médecine personnalisée", a souligné Emmanuel Macron.

Un financement pour une incitation à la qualité

La réforme du système de santé passe enfin par celle de son financement et signe la fin de la T2A au profit d’un financement "au parcours et à la qualité des soins" plutôt qu’à l’activité. Emmanuel Macron annonce à cet effet dès 2019 un financement au forfait pour deux pathologies chroniques : le diabète et l’insuffisance rénale chronique. Ce système de financement devrait être généralisé d’ici 2022 avec à la clé, une plus juste revalorisation du travail des soignants afin de "redonner du sens à leur fonction et à la gestion de leur carrière", ou encore une rémunération des nouvelles pratiques avancées des infirmiers.
Emmanuel Macron annonce enfin la décision de "placer les médecins au coeur de la gouvernance en revalorisant le rôle des CME et de moderniser le métier de praticien hospitalier" dans cet enjeu répété d’une "réorganisation autour de la qualité". Avec pour signe d’ultime engagement du gouvernement une augmentation de 2,5% de l’ONDAM contre 2,3% préalablement annoncé.
Betty Mamane
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