Présentez-vous !
Je suis Isabelle Teurlay-Nicot, je suis infirmière de formation, arrivée à l’IMS du CHU de Bordeaux au mois d’octobre 2022 et je suis formatrice à l’Institut de formation des aides-soignants (IFAS).
Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai fait des études en STAPS, je me suis pas mal blessée donc je n’ai pas pu continuer dans cette voie-là. J’ai cherché du travail dans le domaine du sport mais je n’en ai pas trouvé. Ma mère travaillant dans l’industrie pharmaceutique, je suis rentrée comme visiteuse médicale chez Sanofi. J’ai adoré ce métier mais au bout de vingt ans, j’ai eu envie d’autre chose. Et je me suis rendue compte que je n’étais jamais autant heureuse que quand je quittais le bureau d’un médecin et que j’avais passé une demie-heure à l’écouter, au lieu de parler de mes produits. J’ai donc profité d’un plan que proposait Sanofi pour reprendre mes études. A quarante ans, j’ai donc passé les concours pour rentrer à l’Institut de formation en soins infirmiers (ISFI) de Charles Perrens. J’ai été remplaçante en soins de suite pendant cinq ans.
Et puis je suis revenue à mon premier amour, l’éducation thérapeutique. J’ai passé mon certificat, j’ai eu la chance de travailler au pôle ETP de Bordeaux en éducation thérapeutique où j’ai fait de la coordination d’ateliers, de l’animation, j’appelais les patients etc. A mi-temps, pour l’ARS, j’essayais de développer l’éducation thérapeutique dans les équipes sur le Nord-Gironde. Après il y a eu 2020, avec le Covid. Je suis partie en renfort pour aider des troupes à Angoulême, à l’hôpital et en maison de retraite, puis à la Maison du Diabète. Et là, j’ai eu envie d’autre chose. J’adore l’éducation thérapeutique mais malgré tout, la formation, c’est ce qui me plait.
Pouvez-vous rappeler ce qu’est un IMS ?
C’est l’Institut des métiers de la santé qui regroupe plusieurs instituts de formation dédiés à la santé, comme son nom l’indique, sauf la médecine qui est gérée différemment.
Quel y est votre rôle ?
Actuellement, je suis formatrice auprès des futurs aides-soignants. On a un rôle pédagogique d’encadrement des élèves avec l’application du référentiel de formation. Il y a un référentiel pour les étudiants infirmiers par exemple et un autre pour les étudiants aides-soignants. On doit beaucoup écouter, entendre les détresses. « Dans quelle mesure je peux accompagner cette personne en respectant son individualité, ses difficultés, pour qu’il puisse ensuite s’intégrer au sein d’une équipe professionnelle ? »
Le 16 mai 2023, vous avez participé aux Olympiades des métiers de la santé. Qu’en retenez-vous ?
Je trouvais l’idée extra. Ça me correspondait complètement. Cette journée off où on fait du sport tous ensemble, où on s’amuse, on fait tomber les étiquettes et on est tous là au même niveau. C’est mon idée de l’environnement du travail. On a tous un même but, on avance tous vers la même chose. Quand on travaille dans un service, on a besoin de tout le monde et c’est important de le montrer. Je ne supporte pas cette hiérarchisation entre les métiers, c’est quelque chose que je trouve insupportable et sur laquelle je veille.
Dans mon parcours professionnel où je n’ai pas été attachée à un service pendant vingt ans, où j’ai bougé, je me suis rendue compte que les équipes qui fonctionnaient étaient liées, où il n’y avait pas de hiérarchie entre les fonctions mais où tout le monde avait son boulot, son rôle en considérant l’autre et en ayant cette même envie. C’est ce qui s’est produit. La coupe a été la cerise sur le gâteau et ça a été une émotion que je ne m’attendais pas à vivre.
Et puis, ce qui est important, c’est que ça a mis l’IFAS en avant. Les aides-soignants souffrent parfois d’un manque de considération. Et que la coupe soit ici, c’est important pour eux. Les aides-soignants ont leur place ici. Ils ont une place entière.
Propos recueillis par Océane Rolland