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COVID-19: le Conseil scientifique prévoit une 2e vague et appelle à un dépistage renforcé

La pandémie COVID-19 n’est pas terminée… «La période actuelle peut être considérée comme "inter-épidémique": c’est une période de vigilance accrue qui nécessite la mise en œuvre combinée de stratégies de diagnostic, de surveillance renforcée et de dépistage, alerte le Conseil scientifique dans son dernier avis de stratégie globale. Cette surveillance devra être réactive en cas de gestion de foyers (clusters) et il faudra prévoir de la renforcer à la rentrée scolaire du fait du risque important de recirculation d’autres virus respiratoires pouvant jouer le rôle de "facteur confondant" (exemple: le rhinovirus), et bien sûr du SARS-CoV-2». Au terme de leur concertation, le 27 juillet, les membres du Conseil ont ainsi livré un état de la situation résumé en 10 points clés.

La pandémie COVID-19 n’est pas terminée… «La période actuelle peut être considérée comme "inter-épidémique": c’est une période de vigilance accrue qui nécessite la mise en œuvre combinée de stratégies de diagnostic, de surveillance renforcée et de dépistage, alerte le Conseil scientifique dans son dernier avis de stratégie globale. Cette surveillance devra être réactive en cas de gestion de foyers (clusters) et il faudra prévoir de la renforcer à la rentrée scolaire du fait du risque important de recirculation d’autres virus respiratoires pouvant jouer le rôle de "facteur confondant" (exemple: le rhinovirus), et bien sûr du SARS-CoV-2». Au terme de leur concertation, le 27 juillet, les membres du Conseil ont ainsi livré un état de la situation résumé en 10 points clés.
1. La France se trouve dans une situation contrôlée mais fragile, avec une recrudescence de la circulation du virus cet été. L’avenir de l’épidémie à court terme est en grande partie entre les mains des citoyens, notamment par leur capacité à assimiler et à respecter l’ensemble des mesures barrières.
2. Le Conseil scientifique insiste sur la nécessité de campagnes d’information renouvelées, rappelant l’importance du port du masque et des mesures barrières durant cette période d’été pour se protéger et protéger son entourage, y compris chez les jeunes.
3. Vu la circulation du virus sur le territoire français depuis le début de l’épidémie, il est attendu que l’immunité collective reste très inférieure au seuil des 50% à 70% requis pour empêcher la circulation active du virus. Il est important d’avoir une mesure évolutive de ces données au niveau national.
4. Il est hautement probable qu’une seconde vague épidémique soit observée à l’automne ou hiver prochain. Le Conseil scientifique envisage un retour du virus en novembre ou plus tard dans l’hiver (venant de l’hémisphère Sud et quand nous allons passer plus de temps dans les espaces confinés que dehors).L’anticipation des autorités sanitaires à mettre en place opérationnellement les plans de prévention, de prise en charge, de suivi et de précaution est un élément majeur.
5. Le Conseil scientifique insiste sur deux points essentiels concernant les tests:
– Définir, clarifier et présenter rapidement une nouvelle doctrine d’utilisation des tests (vision de diagnostic d’une part, vision de dépistage et de santé publique d’autre part, par les autorités de santé.
– Rendre l’accès aux tests plus accessible au «consommateur». Tester de façon large.
6. Demander à l’ensemble des virologues en France de s’organiser et de participer à la mise en place et à la validation de nouvelles stratégies de tests
diagnostiques (prélèvement salivaire, tests à résultat rapide…). A savoir, l’association prélèvement salivaire-test à résultat rapide n’est pas scientifiquement validée en raison d’une sensibilité insuffisante dans leur version disponible actuelle.
7. L’enjeu des «20 grandes métropoles», dans lesquels les risques de propagation du virus sont important, est essentiel. Il est impératif de mobiliser et solliciter les autorités locales des 20 premières villes de France afin qu’elles conçoivent et opérationnalisent des plans locaux d’intervention en cas de menace sanitaire. Un "confinement local" plus ou moins important en fonction de l’épidémie doit faire l’objet d’une préparation dans ces zones à forte densité de population. Le développement de messages de santé publique locaux, combiné à une gestion ciblée de l’épidémie intégrant le soutien aux personnes vulnérables et la prise en compte des inégalités sociales est indispensable.
8. Les risques psychosociaux doivent faire l’objet d’une vigilance des employeurs et des pouvoirs publics, au moment du retour au travail à la rentrée. Des travaux d’enquête pourraient explorer ces conditions inédites de santé au travail, afin d’étudier, de prévenir et d’accompagner les conséquences de l’épidémie et du confinement dans ce domaine.
9. Six mois après le début de la pandémie COVID-19, aucun médicament n’a fait la preuve scientifique de l’efficacité d’une activité anti-virale directe efficace. La prise en charge des formes sévères et graves s’est néanmoins nettement améliorée avec deux types de médicaments qui régulent l’état inflammatoire majeur associé à ces formes.
10. Les autorités sanitaires doivent améliorer les dispositifs en place sur trois points:
– la gouvernance (tant au niveau central qu’au niveau des territoires) : qui décide et prend la direction opérationnelle en cas de scénario défavorable ou difficile?
– la communication, en particulier la stratégie des tests et sur les décisions à envisager lors d’une seconde vague
– les relations avec la société civile qui restent insuffisantes celle-ci doit être mieux associée aux prises de décision.
La reprise de l’épidémie sollicitera de nouveau l’ensemble des citoyens, dans un contexte de meilleure connaissance de l’épidémie et des difficultés qu’elle entraîne d’un point de vue sanitaire et sociétal. Dans cette idée, le Conseil scientifique renouvelle sa demande, répétée à plusieurs reprises depuis début avril, de lamise en place d’un «comité de liaison citoyenne COVID-19». «Le mois de septembre permettrait de mettre en place un dialogue avec la société civile sur les décisions à prendre en cas de seconde vague. Ces décisions seront politiques et sociétales, bien plus que sanitaires», conclut l’avis du Conseil scientifique.

Préparer les hôpitaux à la 2e vague
Durant la période estivale, l’hôpital est confronté à trois enjeux :
– Recontacter les patients dont les soins ont été retardés du fait de l’épidémie du COVID-19 afin de programmer ces soins en fonction de leur urgence relative. Cela concerne non seulement les actes chirurgicaux mais aussi les hospitalisations classiques et les hospitalisations de jour ou de semaine.
– Le maintien des soins liés au cas COVID-19 et aux formes chroniques post-COVID.
– La préparation pour un retour de l’épidémie à la fin de la période estivale.
Concernant les locaux, les unités dédiées COVID-19 doivent être maintenues ou du moins rapidement réactivables pour les établissements de santé situés dans des régions peu touchées actuellement. Les établissements hospitaliers doivent dès maintenant et rapidement assurer la maintenance des locaux de réanimation et de soins intensifs. Ils doivent dans le même temps réfléchir à la mise aux normes de locaux qui pourraient servir à des soins critiques en cas de nouvel afflux de patients.
Concernant les lits, les ARS doivent établir dès cet été un plan de montée en puissance pour l’ouverture des lits au-delà du capacitaire habituel en veillant à une répartition de la charge en soins entre les différents hôpitaux afin de permettre une prise charge optimale des patients COVID + et COVID – dans chaque structure de soins. Les hôpitaux doivent être invités des maintenant à établir une charte de collaboration au sein de la région pour arriver à assurer la prise en charge d’un nouvel afflux de patients.
Les stocks de médicaments, de matériel et d’équipements de protection doivent être reconstitués.
Enfin, il est jugé également essentiel que les ARS mettent en place dès septembre un plan de coordination public-privé au niveau régional.
Betty Mamane

Pour en savoir plus : AVIS n°8 du Conseil scientifique COVID-19 : "Se préparer maintenant pour anticiper un retour du virus à l’automne"

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