COVID-19 : le gouvernement poursuit sa stratégie « préventive et réactive »

Couvre-feu à 18h sur tout le territoire, contrôle renforcé aux frontières, extension de la vaccination aux personnes à haut risque... Le Premier ministre Jean Castex a fait le point de la situation sanitaire, ce jeudi 14 janvier, et annoncé les nouvelles mesures destinées à renforcer la lutte contre la COVID-19.

Couvre-feu à 18h sur tout le territoire, contrôle renforcé aux frontières, extension de la vaccination aux personnes à haut risque… Le Premier ministre Jean Castex a fait le point de la situation sanitaire, ce jeudi 14 janvier, et annoncé les nouvelles mesures destinées à renforcer la lutte contre la COVID-19.
Jean Castex s’est d’abord félicité, en préambule de la conférence de presse, de la stratégie à la fois "préventive et réactive" menée par la France contre la pandémie, qui "nous placent aujourd’hui dans une position comparative plus qu’honorable en Europe, tant au niveau des taux d’incidence que des taux de positivité des tests".

Une situation "maîtrisée mais fragile"

Si la situation apparaît "maîtrisée", stabilisée à une moyenne de 16.000 contaminations par jour, elle reste toutefois "fragile", estime le Premier ministre, car le virus circule encore activement sur le territoire et l’on assiste à l’émergence de nouvelles souches plus contagieuses de ce dernier. Un contexte justifiant selon lui le renforcement des mesures sanitaires. Il est ainsi revenu point par point sur leur mise en oeuvre, invitant à s’exprimer tour à tour les membres du gouvernement concernés. Soit: Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Roselyne Bachelot, ministre de la Culture.

Couvre-feu généralisé à 18h mais pas de confinement prévu

Principale mesure préssentie et confirmée: déjà instauré dans 25 départements, le couvre-feu à 18h va être généralisé dès samedi 16 janvier et jusqu’à la fin du mois à l’ensemble du territoire français. "Cette mesure a fait ces preuves dans les 15 premiers départements dans laquelle elle a été mise en place", souligne Jean Castex avec un nombre de contaminations deux à trois fois plus faible. Le chef du gouvernement estime toutefois que "La situation n’exige pas pour le moment la mise en oeuvre d’un nouveau confinement".
Bars, restaurants, espaces culturels ou de loisirs resteront fermés jusqu’à nouvel ordre mais l’ouverture des établissements scolaires est maintenue. En outre, est annoncé à partir du 25 janvier un retour progressif des travaux dirigés pour les étudiant de première année universitaire.

Un contrôle sanitaire renforcé aux frontières

La menace des deux variants du virus repérés sur le territoire national inquiète les autorités. Le premier, identifié en Angleterre est plus contagieux de l’ordre de 30 à 70% et potentiellement plus contagieux chez les enfants. Il ne donne pas plus de formes graves que celui qui circule actuellement majoritairement. "Pour 100 cas de coronavirus diagnostiqués en France, il y en a environ entre 1 et 1,5% qui correspondraient au variant, c’est-à-dire que chaque jour il y aurait entre 200 et 300 contaminations nouvelles au virus variant sur le territoire national", indique Olivier Véran
Le deuxième variant, d’origine sud africaine apparaît lui aussi plus contagieux . "Mais nous n’avons pas à ce stade de raison de penser qu’il provoque des formes graves", précise le ministre de la Santé, confirmant qu’une femme a été hospitalisée, dans un état très grave, dans un établissement d’Île-de-France, à son retour d’un voyage religieux au Mozambique. Un autre cluster a été identifié à Nantes avec une personne également contaminée lors de ce voyage.
"Nous allons durcir fortement les conditions d’entrée sur le territoire national et renforcer les contrôles aux frontières", a annoncé le ministre de la Santé. À compter de lundi, tous les voyageurs qui souhaitent venir en France, en provenance d’un pays extérieur à l’Union européenne, devront effectuer un test avant de partir. Il leur faudra présenter un test négatif pour embarquer dans un avion ou un bateau. De plus, les personnes concernées devront s’engager sur l’honneur à s’isoler pendant 7 jours une fois arrivées en France, puis à refaire un deuxième test PCR à l’issu cette quarantaine.

Ouverture de la vaccination aux personnes à très haut risque

Concernant le déploiement de la campagne vaccinale, le Premier ministre a confirmé que l’objectif de "un million de personnes vaccinées fin janvier" serait largement réalisé. Il a du reste annoncé l’ouverture de la vaccination aux patients vulnérables à très haut risque à compter du 18 janvier. 800 000 personnes sont ainsi concernées. A savoir, les patients atteints de cancers et de maladies hématologiques malignes en cours de traitement par chimiothérapie, de maladies rénales chroniques sévères (dont les patients dialysés), de poly-pathologies chroniques et présentant au moins deux insuffisances d’organes, de certaines maladies rares et particulièrement à risque en cas d’infection, de trisomie 21 et les transplantés d’organes solides ou par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques.
Faisant suite à cette annonce, ce vendredi 15 janvier, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, présidé par le Pr Alain Fischer, a adressé au ministre des Solidarités et de la Santé une note relative à cet effet. Ces éléments rejoignent l’avis de la Haute autorité de santé sur la possibilité de prendre en compte des facteurs de risque individuel, au-delà du critère d’âge qui demeure prépondérant.
Compte-tenu de la nécessité de s’assurer du respect des critères médicaux, ces patients devront avoir une prescription médicale de leur médecin traitant pour bénéficier de la vaccination sans critère d’âge.
Betty Mamane

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