Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, la rédaction de Réseau CHU a choisi de partager les messages forts de la semaine. Messages qui témoignent de la gravité et de l’évolution de l’épidémie, des attentes et aussi des espoirs.
Lors de son allocution le 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé le prolongement du confinement en France jusqu’au 11 mai. « Nous n’allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, ça n’aurait aucun sens. Mais toute personne ayant un symptôme doit pouvoir être testée. Les personnes ayant le virus pourront ainsi être mises en quarantaine, prises en charge et suivies par un médecin », a indiqué le chef de l’Etat avant de préciser « J’ai demandé que ces tests soient d’abord pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus fragiles ». Emmanuel Macron a également reconnu que « nous n’étions pas préparés à cette crise (…). Nous n’avons pas pu distribuer autant de masques que nous l’aurions voulu à nos soignants, à nos personnels s’occupant de nos aînés, aux infirmières et aux aides à domicile ».
En reconnaissance des efforts consentis par les soignants, le Premier ministre Edouard Philippe a promis le 15 avril le versement d’« une prime nette de 1500 euros à tous les personnels qui gèrent la crise dans les hôpitaux des départements les plus touchés et au personnel des services ayant accueilli des patients Covid dans les départements moins touchés. Les autres personnels de santé recevront une prime de 500 euros ». Une décision saluée par Frédéric Valletoux, Président de la Fédération hospitalière de France : « Avec la FHF, je l’appelais de mes vœux. Pour le médico-social, il faut que les modalités soient vite fixées afin que les agents en bénéficient en même temps que les hospitaliers. »
Le Collectif InterHôpitaux et l’Interurgences n’ont en revanche pas caché leur déception : « Nous demandons depuis des mois une augmentation de salaires pour tous les personnels hospitaliers les plus mal payés… Le gouvernement répond uniquement par des primes. Y compris aujourd’hui face au Covid-19. Prime = discrimination = injustice ».
Mobilisation pour les EHPAD d’Ile-de-France
Face à la situation sanitaire désastreuse dans les EHPAD, Aurélien Rousseau, Directeur général de l’ARS Ile-de-France a présenté un plan d’action le 14 avril après avoir échangé avec le préfet de la région Île-de-France, préfet de Paris, Michel Cadot, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, la maire de Paris, Anne Hidalgo et les présidents des conseils départementaux. Deux mesures fortes ont été annoncées : près de 1 000 personnes (médecins, infirmiers, aides-soignants, renforts administratifs et logistiques) sont affectées en renfort aux EHPAD depuis le début de semaine et un plan de déploiement massif de tests PCR est également enclenché avec l’appui des collectivités et de l’ensemble des laboratoires publics et privés de la région.
« Excellence et médiocrité »
Retenons également les propos de William Dab, épidémiologiste et ancien Directeur général de la santé qui a estimé le 11 avril dans Le Monde que « De façon générale, dans les mesures adoptées, il y a un mélange d’excellence et de médiocrité ». « L’excellence, ce sont les soins. Des centaines de vie ont été sauvées par l’héroïsme des soignants et des aidants, ainsi que par un effort sans précédent qui a permis de doubler nos capacités de réanimation et de désengorger les hôpitaux saturés. C’est vraiment remarquable. En revanche, en matière de prévention, nous ne sommes pas à la hauteur de l’épidémie ». Le lendemain, William Dab a déploré sur LCI l’insuffisance du travail de terrain. "Pour cela, les maires ont un rôle essentiel, mais on l’a vu encore récemment avec les problèmes de masques, on les empêche d’agir. Nous avons 35.000 maires en France, qui leur donne des instructions claires sur ce qu’ils doivent faire ?"…