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Décembre 2010 – Deux nouveaux Palmarès – L’affaire Mediator tourne au désastre sanitaire

Après l'Express (cancer) et le Point (58 pathologies dans 13 spécialités) diffusés le 22 septembre 2010, l'Express revient avec le classement des établissements les plus sûrs le 1er décembre talonné le lendemain par le Nouvel Observateur et son palmarès des hôpitaux et cliniques dans 66 pathologies et 16 spécialités. Question : Les lecteurs réussiront-ils à exploiter cette avalanche de tableaux ?

Après l’Express (cancer) et le Point (58 pathologies dans 13 spécialités) diffusés le 22 septembre 2010, l’Express revient avec le classement des établissements les plus sûrs le 1er décembre talonné le lendemain par le Nouvel Observateur et son palmarès des hôpitaux et cliniques dans 66 pathologies et 16 spécialités. Question : Les lecteurs réussiront-ils à exploiter cette avalanche de tableaux ?

«Classement 2011 des hôpitaux les plus sûrs» titre l’Express du 1 décembre 2010. L’hebdomadaire s’appuie sur le score général 2009 obtenu par les 1 527 établissements de soins dans leur lutte contre les infections nosocomiales. Trois établissements de l’Assistance Publique ? Hôpitaux de Paris arrivent en tête des CHU : l’hôpital Lariboisière, l’hôpital Emile Roux et l’Hôpital Bretonneau. Dans le dossier qui accompagne les 7 tableaux (1 par catégorie d’établissement : CHRU (71 sites), 221 hôpitaux de plus de 300 lits, 320 centres hospitaliers de moins de 300 lits, 20 Centres de lutte contre le cancer, 324 hôpitaux locaux et 327 cliniques), Estelle Saget, Annabel Benhaiem et Pierre Falga rappellent que la plupart des établissements a rejoint la classe A, celle des bons élèves « Un formidable progrès ». Autre enseignement : le risque 0 n’existe pas. Les meilleurs apprennent à combattre les infections nosocomiales car il est impossible de les éradiquer totalement. Les journalistes évoquent la leçon d’humilité vécue à l’Assistances Publique ? Hôpitaux de Marseille confrontée au germe redoutable de l’aspergillus ayant causé trois décès en 2010. « En cas de contamination, c’est la capacité de l’hôpital à tirer les enseignements du drame qui permet d’éviter qu’il ne se reproduise » observent les chroniqueurs? Dans une interview, Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé annonce qu’il veut aller plus loin avec des indicateurs de résultats « Nous pourrions mettre en place des indicateurs portant sur les infections graves causées par les staphylocoques dorés résistants à la méticilline, celles survenant sur le site opératoire ou sur les cathéters veineux. » Ces indicateurs seront testés avant leur généralisation.
A noter que depuis 2004, les hôpitaux et les cliniques ont l’obligation de mesurer les moyens et les actions de prévention des maladies nosocomiales qu’ils ont adoptés et de transmettre ces données au Ministère de la santé qui s’était engagé à les rendre publique le 30 nov 2010. Les indicateurs pris en compte sont : l’indice ICALIN (indicateur composite des activités de lutte contre infections nosocomiales), consommation de solutés hydroalcooliques, d’antibiotiques, surveillance des infections du site opératoire.

Le 2 décembre 2010, le Nouvel Observateur publie à son tour le palmarès national et les tableaux interrégionaux des meilleurs hôpitaux et cliniques ; des classements fondés sur les toutes dernières données issues du Programme de médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI) 2009. Sur le podium, on retrouvera à la première place, le groupe hospitalier Pitié Salpêtrière (AP-HP), à la seconde le CHU de Toulouse suivi du CHU de Bordeaux. Pour Philippe Presles et Mohammed Qafli, ont tenu compte de la nouvelle classification des groupes homogènes de malades qui associe les critères médicaux et économiques et combine une dizaine d’indicateurs : volume d’activité, durée moyenne de séjour, part de l’ambulatoire et de la chirurgie, éventail des cas traités, gravité, technicité, attractivité. Malgré toutes les précautions prises pour traiter les dossiers de plus de 1 600 établissements, « le classement n’est qu’indicatif » préviennent les auteurs. Pour affiner l’analyse, il manque encore des données concernant la qualité du codage, l’importance des consultations externes par rapport à l’ambulatoire, le nombre de chirurgiens par spécialité et l’implication des équipes dans la recherche médicale. Les auteurs reconnaissent aussi qu’un point crucial n’a pu être intégré : les dépassements d’honoraires « 85% des médecins qui exercent dans le privé affichent des tarifs qui excèdent largement ceux du remboursement de la sécurité sociale » et les signataires de préciser que « le service public mérite toujours sa mention spéciale : la plus haute note de solidarité ».

A la Une également
Les vagues de l’affaire du Médiator se transforment en tsunami, en désastre sanitaire, en une crise majeure de santé publique. Ce médicament des laboratoires Servier aurait causé la mort de 500 à 2 000 personnes. Le suivi de pharmacovigilance français, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), «les ministres de la santé successifs sont sur la sellette» écrit Paul Benkimoun dans le Monde.fr du 23 décembre. Le Figaro dénonce le 20 décembre, « l’autorisation de génériques du Mediator en octobre 2009 alors que se multipliaient les études mettant en cause le médicament ». « le Mediator révèle les failles du système du médicament » commente la Tribune du 22 décembre 2010. Le chef de l’Etat a demandé la transparence la plus totale sur cette affaire lors du Conseil des ministres relate le Parisien du 23 décembre et le Figaro de compléter par cette citation « Nous avons vis-à-vis de nos concitoyens un impératif de protection. Notre pays a construit depuis 20 ans un système d’agence sanitaire qui participe à cette protection. S’il s’avère qu’il y a des failles dans ce système (…), elles seront corrigées". Le long combat d’Irène Frachon pneumologue du CHU de Brest dont l’enquête sur ce médicament anorexigène a permis de faire éclater cette affaire est unanimement salué par l’ensemble de la presse et notamment par La Croix le 23 décembre.

L’actualité de décembre retient aussi le discours du Président prononcé lors de sa visite au Centre hospitalier d’Avignon. L’accent est mis sur la nécessité d’un retour à l’équilibre des budgets des hôpitaux, il y va de l’indépendance nationale. La dépêche de l’AFP du 21 décembre est largement reprise dans les médias. « Je ne laisserai pas la France devenir comme d’autres pays qui tendent la main (aux marchés ndlr). Oui, c’est vrai, il faudrait mieux payer les personnels, il faudrait plus d’emplois dans les hôpitaux mais, en même temps, si on ne tient pas les équilibres locaux, on n’est plus un pays indépendant » a expliqué le chef de l’Etat.

En début de mois, plusieurs articles ont également annoncé l’élection d’Alain Hériaud à la présidence de la Conférence des Directeurs Généraux de CHU : AEF du 2 déc, le Figaro du 3 décembre et les Echos et la Tribune.fr du 8 décembre.

A noté aussi la publication d’un dossier sur la maladie d’Alzheimer dans l’hebdomadaire Marianne daté du 1 janvier 2011. Anna Alter interroge les chercheurs « Des raisons d’espérer ? » et présente leurs études en cours. Premiers symptômes, diagnostics précoces, pistes de nouveaux traitements, les 6 pages de cette très riche enquête sont superbement illustrées par les oeuvres du plasticien américain William Utermohlen (1933-2007) diagnostiqué Alzheimer en 1996 et dont la série d’autoportraits raconte la descente aux enfers jusqu’à l’effacement de l’identité.

75 ans et 750 000 sociétaires : la MACSF vous remercie et souhaite une excellente année 2011 Le meilleur de la télévision pour vos patients Relay H, un réseau très hospitalier

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