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Décès de Bernard Daumur, directeur général du CHU de Rouen

Mercredi 28 mai, le CHU de Rouen rendait un hommage institutionnel à son directeur général, Bernard Daumur, décédé le 24 mai 2014, des suites d'une longue maladie. Bernard Daumur était âgé de 51 ans, marié et père de deux enfants.

Mercredi 28 mai, le CHU de Rouen rendait un hommage institutionnel à son directeur général, Bernard Daumur, décédé le 24 mai 2014, des suites d’une longue maladie. Bernard Daumur était âgé de 51 ans, marié et père de deux enfants.
La cérémonie s’est déroulée à la Chapelle de l’Hôpital Charles-Nicolle, en présence d’une partie de sa famille et de ses proches ainsi que Pierre-Henry Maccioni, Préfet de la Région Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, Président de la Région Haute-Normandie, Frédéric Sanchez, Président de la CREA, Yvon Robert, Maire de Rouen, Amaury de Saint-Quentin, Directeur général de l’ARS Haute-Normandie et de Jacques Meyohas, Directeur Général Adjoint, Danièle Dehesdin, Présidente de la CME, Pierre Fréger, Doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, Emmanuèle Jeandet-Mengual, 1ère Vice Présidente de la Région, Adjointe au Maire, Présidente du Conseil de Surveillance et de plusieurs personnalités officielles dont Daniel Moinard, Représentant de la Conférence des Directeurs Généraux de CHU et de la Fédération Hospitalière de France, Jean Debeaupuis, Directeur Général de l’Offre de Soins et Bruno Maquart, Directeur de Cabinet de Madame la Ministre chargée de la Santé.
De très nombreux professionnels de santé du CHU de Rouen étaient présents pour témoigner de leur sympathie pour ce Directeur général hors du commun et apprécié de tous.
Arrivé au CHU en 2010, à seulement 47 ans, Bernard Daumur laisse l’image d’un décideur, dynamique, enthousiaste, résolument ouvert au dialogue social et « viscéralement attaché aux valeurs du service public hospitalier » comme il aimait à le dire de son accent du sud-ouest dont les racines se situaient bien au sud du Pays de Caux, quelque part sur les rives de la Garonne, au pays de l’ovalie.
Bernard Daumur est arrivé en terres normandes avec enthousiasme mais sans naïveté, riche d’une solide expérience de manager au sein de structures hospitalières variées. Directeur du Centre hospitalier de Montauban dont il a redressé la situation particulièrement troublée avant son arrivée à Rouen, il avait débuté sa carrière comme Directeur du personnel à l’Hôpital Bicêtre, situé en banlieue proche de Paris. La Direction Générale de l’AP-HP le sollicite ensuite pour diriger son Service du développement social. C’est là qu’il mettra en place le Forum des conditions de travail, une véritable innovation.
Très remarqué pour son action, il saisit l’opportunité que lui offre le CHU de Toulouse, qui cherche son DRH. Charge qu’il partagera ensuite avec celle toute aussi importante de Responsable des directions de la stratégie et de la de Qualité.
Homme d’ouverture, Bernard Daumur a réussi à fédérer les énergies au CHU- Hôpitaux de Rouen  en interne comme en externe. « Je dis ce que je fais et fais ce que je dis » avait-il coutume de rappeler.
Acteur engagé dans la défense du service public hospitalier. Délégué régional de la FHF Midi-Pyrénées, membre de la Commission Nationale de concertation sur les missions de l’Hôpital présidée par Gérard Larcher, il estimait que l’Hôpital ne devait pas cesser d’évoluer afin d’être capable de répondre aux attentes sociales actuelles  tout en s’adaptant aux contraintes économiques. Il croyait au changement, à la notion de modernité. Pour Bernard Daumur, un hôpital moderne était un hôpital au service de tous les publics, un lieu de haute technologie capable de préserver une dimension humaine, tant dans son fonctionnement que dans sa prise en charge des patients, de leur entourage et ce quel que soit leur problème de santé. 
La Recherche et l’innovation faisaient partie de ses priorités. Il considérait que Rouen avait la chance de posséder un campus hospitalo-universitaire qui favorise la proximité immédiate des laboratoires de recherche et des services cliniques. Grace à cela, il souhaitait développer une politique visant à mettre le patient au cœur du processus de recherche. Cette recherche il la voulait aussi ouverte sur les sciences humaines confirmant ainsi son profond humanisme.
Bernard Daumur a choisi de bâtir les grands projets, tels que le nouvel hôpital Charles Nicolle, la nouvelle vocation de l’hôpital de Bois Guillaume et l’identification d’un pôle de rééducation pour donner toute leur place à ces nouvelles missions de soins, et la reconnaissance de la place de l’hôpital Saint Julien pour répondre aux besoins des populations plus défavorisées de l’agglomération et bien sûr le Projet d’établissement, toute son action était fondées sur les valeurs auxquelles il croyait vraiment : le sens du service, la confiance et l’esprit d’équipe. 
Bernard Daumur a toujours cherché à maintenir l’équilibre financier du CHU en modernisant nos organisations plutôt qu’en envisageant l’emploi comme une variable d’ajustement. Il s’agissait là d’une démarche cohérente avec sa volonté de favoriser le dialogue social et d’améliorer les conditions de travail.

Bernard DAUMUR en quelques dates…
De 1987 à 1992…
Après des études à l’IEP (Toulouse) et l’ENSP (Rennes), Bernard Daumur est nommé Directeur du personnel à l’hôpital Bicêtre (Paris).
De 1992 à 1997…
Au sein de l’AP-HP, il prend la responsabilité de Chef du Département du Développement Social et des Conditions de Travail où il impulse et met en œuvre notamment la politique sociale de l’AP-HP en concertation étroite avec les hôpitaux et les partenaires sociaux.
De 1997 à 1999…
Le CHU de Toulouse lui propose de réorganiser sa Direction des Ressources Humaines. Il relève le challenge et met en place successivement une cellule chargée des relations sociales, un structure dédiée à la GPEC et réorganise parallèlement le suivi budgétaire et la gestion des ressources humaines.
De 1999 à 2003…
La DRH du CHU de Toulouse intègre les questions de Qualité et de Stratégie. Bernard Daumur élabore ainsi le CPOM, met en œuvre la procédure d’accréditation, négocie le protocole d’accord sur le 35 heures et conduit avec le Directeur général adjoint la mise en œuvre des pôles.
De 2003 à 2009…
Homme de réorganisations et de dialogue, il accepte un nouveau défi : prendre la direction du Centre hospitalier de Montauban. Cette mission le conduira à renégocier le Plan Pluriannuel d’Investissement préalablement rejeté par l’ARH et de faire approuver, grâce à un travail collaboratif, le nouveau Projet d’établissement, le CPOM et le PGFP. Parallèlement, Bernard Daumur et son équipe auront procédé à plusieurs restructurations majeures, notamment sur la psychiatrie et les urgences, la mise en place les CREA, la préparation à la nouvelle gouvernance et l’optimisation de la chaîne de facturation. Financièrement, le CH de Montauban est aujourd’hui à l’équilibre.
De 2010 à 2014
Directeur général du CHU-Hôpitaux de Rouen.

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Dimanche 25 mai, Emmanuèle Jeandet-Mengual, présidente du Conseil de Surveillance du CHU-Hôpitaux de Rouen, Jacques Meyohas, Directeur Général Adjoint du CHU-Hôpitaux de Rouen, et Danièle Dehesdin, Présidente de la Commission Médicale d’Établissement du CHU-Hôpitaux de Rouen, faisaient part de leur grande émotion devant la disparition de Bernard Daumur.

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