Des coopérations internationales actives

Les 300 000 habitants de Florianopolis (Brésil) disposeront bientôt d'un service complet d'accueil des urgences et d'un SAMU/SMUR ; aboutissement de quatre ans de coopération entre le CHU de Strasbourg et l'hôpital Gouverneur Celso Ramos Aujourd'hui, le CHU de Strasbourg entretient des relations actives avec 9 pays étrangers dont un pays européen.

En Europe, la mobilité des personnels

En Europe, la coopération est réalisée à partir de programmes financés par la Communauté Européenne. Le but étant d’accroître la mobilité des personnels soignants, techniques ou administratifs. Ainsi, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et le Centre Hospitalier Universitaire de Liège se proposent de créer un réseau de coopération hospitalière transnationale, en partant de collaborations existantes qui peuvent être développées et en en créant de nouvelles.

Dans un premier temps, cette coopération doit engendrer des réflexions et des actions innovantes communes aux deux établissements et par la suite, permettre de développer et d’étendre ce réseau. En dehors de ces programmes, des agents (médecins, infirmiers….) mènent à titre personnel des actions dans de nombreux pays, dans le cadre d’associations humanitaires.

Coopérations internationales : Des apports techniques ou d?organisation pour une autonomie des soignants

Dans le domaine de la coopération internationale (avec des pays non membres de la communauté européenne), l’aide est basée sur l’apport de connaissances. Dans ce cas, l’objectif est de permettre au pays partenaire d’acquérir les compétences lui permettant d’améliorer la prise en charge des patients de son pays.

Partant de l’évaluation des besoins, des actions sont programmées sur place principalement par des médecins. Il arrive aussi que le personnel soignant, administratif ou technique du CHU intervienne dans les domaines d’organisation ou de gestion planifiées.

Mettre en place une coopération durable

Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg sont toujours sollicités par un partenaire. En général, la demande émane d’une ambassade de France, d’une organisation non gouvernementale (les ONG), d’hôpitaux étrangers – avec pour seul pré-requis la maîtrise de la langue française des futurs partenaires ou de leurs représentants. Après les premiers échanges informels, les directeurs généraux des deux établissements signent une « lettre d’intention » qui formalise les secteurs d’intervention et permet de prendre des contacts plus concrets.

Dans un deuxième temps, un » accord de coopération » est conclu. Il engage les deux établissements dans la durée. En effet, pour qu’une action soit efficace, il ne suffit pas de répondre à un besoin ponctuel. Les pays doivent entretenir des relations durables pour que la population bénéficie des résultats escomptés par la création d’un nouveau service ou par l’apport de compétences nouvelles. Cela explique le nombre restreint de coopérations engagées à long terme.
Les différentes actions de coopération sont réalisées grâce à des subventions du Ministère des affaires étrangères, des ambassades de France à l’étranger et souvent par l’intermédiaire d’associations caritatives.

Le CHU de Strasbourg apporte le temps de ses agents et leur savoir-faire*.

Le CHU accueille des délégations étrangères, le plus souvent pour quelques jours. L’établissement reçoit également de nombreux stagiaires étrangers dans ses services de soins, techniques ou plus rarement administratifs, parfois durant plusieurs mois. Le CHU peut aussi décider d’envoyer du personnel pour des missions d’évaluation ou d’enseignement d’une durée moyenne de 15 jours.
* Le matériel est rarement l’objet de coopération. Il est le plus souvent acheté par des donateurs du type Lions, Rotary.
Mais le transfert sur place coûte vraiment cher et les donateurs sont les bienvenus.

Les 8 programmes de coopération

Algérie : CHU de Constantine

La maintenance bio-médicale : envoi d’un ingénieur pour réaliser l’état des lieux. Le rapport de mission fait notamment apparaître des besoins en formation du personnel pour la négociation des contrats de maintenance.
Financement : Ambassade de France

Bosnie Herzegovie

Clinique Universitaire de Tuzla
Dans cet établissement, d’un bon niveau d’équipement, des actions d’actualisation des connaissances sont menées. A terme, 50 stagiaires seront accueillis dans la plupart des services des HUS.
Financement : Médecine France Bosnie (ONG)

Brésil : l’hôpital Gouverneur Celso Ramos de Florianopolis

Mise en oeuvre d’un secours de blessés sur la voie publique, auparavant seules des ambulances privées intervenaient.
Organisation de l’accueil et du tri des blessés à l’hôpital (structuration d’un service d’urgence).
Modernisation de la gestion par la saisie informatique des actes hospitaliers réalisés.
Financement : Ministère des affaires étrangères et Etat de SANTA CATARINA (Brésil).

Cameroun : Hôpital général de Douala (HGD)

Ces actions porteront sur les urgences, le SAMU, l’hygiène et la formation de cadre de santé mais également en radiologie pour améliorer le fonctionnement du scanner.
Financement : Ambassade de France et plan de formation de l?HGD

Chine populaire : Université de Shangaï

L’objet est de former des praticiens chinois à la médecine occidentale. Des faisant fonction d’internes sont accueillis en Gynéco-obstétrique (Pr Brettes) et en réanimation médicale (Pr Sauder). Des professeurs vont également y faire des cours.
Financement : Ministère des Affaires Etrangères.

Laos

C’est un programme national, qui a pour objet en deux ans de former l’ensemble des chirurgiens aux mêmes pratiques afin d’améliorer la communication entre eux.
Des cours sont organisés et des étudiants ont été reçus à Strasbourg, des cadres soignants suivront en 2002.
Financement : multiple, Etats, ONG.

Madagascar : Centre Hospitalier de Majunga

Formation du personnel dans les laboratoires, en salle d’opération, en service d’urgence et en unité de soins intensifs.
Financement : ONG autour de l’Institut Régional de Coopération et de Développement d’Alsace

Vietnam : Institut pédiatrique d’Hanoï

Amélioration de la prise en charge post-opératoire des enfants par l’amélioration des conditions d’hygiène et de Nursing.
2 à 3 missions sur place par an d’infirmières et de médecins. Accueil 4 à 6 de faisant fonction d’internes.
Financement : Ministère des Affaires Etrangères.

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