Des groupes pour venir à bout des douleurs chroniques rebelles

Le 3 juillet dernier, la Fondation APICIL* a remis un chèque de 100 000 € au Centre de la douleur. Cette somme, qui sera renouvelée chaque année pendant trois ans, va permettre de financer un programme très novateur de prise en charge en groupe des douleurs chroniques rebelles.

Le 3 juillet dernier, la Fondation APICIL* a remis un chèque de 100 000 € au Centre de la douleur. Cette somme, qui sera renouvelée chaque année pendant trois ans, va permettre de financer un programme très novateur de prise en charge en groupe des douleurs chroniques rebelles.

Sous l’impulsion de Dr Malou Navez, coordinatrice du Centre de la douleur, des groupes de 10 à 12 patients vont être constitués en fonction par exemple de leurs pathologies : céphalées, cervicalgies, lombalgies… Certains, comme pour les adolescents, fonctionnent déjà et les résultats sont encourageants. Il s’agit uniquement de patients souffrant de douleurs chroniques résistantes aux traitements ou présentant une problématique difficile. Leur suivi sera assuré par une équipe pluridisciplinaire composé d’un médecin, d’une infirmière, d’une psychologue, d’un kinésithérapeute, d’une psychomotricienne et par la suite d’une assistante sociale.
Cette approche en groupe de la douleur, fortement développée au Canada, est complètement nouvelle en Rhône-Alpes. Elle s’avère complémentaire de ce qui existe déjà et ne vient pas en substitution des prises en charge effectuées à l’hôpital ou en ville. En revanche, elle devrait faciliter la prise en charge des 1 600 nouveaux patients que le Centre de la douleur accueille chaque année (délai moyen d’attente de 4 mois avant la 1e consultation) et permettre à d’autres qui se trouvent un peu « exclus» de bénéficier d’une filière de soins.

Une prise en charge globale
La démarche est très novatrice car elle permet une prise en charge globale du patient, non seulement médicale mais également psychologique et sociale.
Les patients qui souffrent de douleurs chroniques présentent en effet une douleur morale de plus en plus importante et difficile à prendre en charge. L’un des objectifs de la démarche est de stopper la spirale descendante dans laquelle se trouvent parfois les patients. De même, la chronicité de la pathologie aggrave la situation sociale du patient. Pour la 1e fois, cet aspect sera pris en compte afin d’informer et d’orienter le patient le plus tôt possible pour éviter l’impasse. Cette démarche sera accompagnée par l’association Comète qui intervient depuis longtemps en Médecine Physique et de Réadaptation en matière de ré-insertion socio-professionnelle.
L’auto-éducation du patient sera également un volet essentiel du suivi. Des conseils concernant l’hygiène de vie lui seront donnés. D’autres techniques, telles que la relaxation ou la sophrologie, pourront être mises en place. Les groupes seront aussi des groupes de paroles où l’expression permettra de dédramatiser les souffrances et les patients pourront mutualiser leurs expériences. Cet ensemble peut contribuer à diminuer la prise de médicaments et éviter ainsi certains effets secondaires. L’essentiel est de trouver avec le patient des clés lui permettant de moins souffrir et de mieux utiliser son potentiel.

*La Fondation APICIL, reconnue d’utilité publique, s’engage dans la lutte contre la douleur, qu’elle soit physique ou psychique, à tous les âges de la vie. Elle a été créée par le groupe de protection sociale du même nom.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.