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Des urgences plus fluides même avec la bobologie !

Dès l'apparition des premiers symptômes le réflexe n'est plus d'appeler le médecin généraliste mais de se rendre aux urgences désormais perçues comme LA solution à tous les maux. L'extrême angoisse et l'impatience suscitée par la douleur ou la blessure créent une exigence nouvelle chez les consommateurs de soins : le zéro délai. Le recours systématique aux urgences s'explique aussi par l'absence, le manque de disponibilité du médecin traitant.. Résultat : au moins 30% des arrivées ne relèvent pas du Service Accueil Urgences (SAU) et l'attente risque d'être longue, très longue. Comment enrayer cet engorgement ? Le CHU de Montpellier a restructuré l'ensemble du parcours d'urgence en trois filières afin de mieux orienter les patients et de les traiter le plus vite et le mieux possible. Originalité de la méthode : les petites pathologies courantes qui sont le lot du médecin généraliste sont prises en charge aux urgences en 2h00 maximum. Gros plan sur le processus de réorganisation …

Dès l’apparition des premiers symptômes le réflexe n’est plus d’appeler le médecin généraliste mais de se rendre aux urgences désormais perçues comme LA solution à tous les maux. L’extrême angoisse et l’impatience suscitée par la douleur ou la blessure créent une exigence nouvelle chez les consommateurs de soins : le zéro délai. Le recours systématique aux urgences s’explique aussi par l’absence, le manque de disponibilité du médecin traitant.. Résultat : au moins 30% des arrivées ne relèvent pas du Service Accueil Urgences (SAU) et l’attente risque d’être longue, très longue. Comment enrayer cet engorgement ?
Le CHU de Montpellier a restructuré l’ensemble du parcours d’urgence en trois filières afin de mieux orienter les patients et de les traiter le plus vite et le mieux possible. Originalité de la méthode : les petites pathologies courantes qui sont le lot du médecin généraliste sont prises en charge aux urgences en 2h00 maximum. Pari gagné avec une diminution de près de 40% de la présence de patients en zone d’attente. Gros plan sur le processus de réorganisation …

Quand l’accueil devient orientation
Le malade arrivé aux urgences se trouve d’office en zone de transit. A l’accueil, le binôme Infirmière Organisatrice de l’Accueil et médecin « Driver ». L’infirmière réalise un premier examen clinique et évalue les besoins selon une gradation du risque : potentiel, vital ou fonctionnel. En salle de transfert une seconde infirmière place les patients sur brancards. Cette étape permet de catégoriser et de prioriser les malades. Un temps d’attente maximal toléré pour accéder à une filière de soins est établi selon que l’hospitalisé relève de l’urgence absolue, de la filière médico-chirurgicale, de la filière courte, de la psychiatrie ou de la pédiatrie. La zone de transit est placée sous la responsabilité du médecin « driver ». Expert qualifié en médecine d’urgence, maîtrisant les protocoles du service et l’organisation de l’établissement, il coordonne les flux en anticipant les arrivées en boxes, aux plateaux techniques ou dans les services d’hospitalisation. Médecin référent du triage, il est le garant et l’accélérateur de l’ensemble de la prise en charge pour tout patient arrivé aux urgences.

Les différentes filières
Trois voies ont été définies selon les pathologies et la gravité des situations : la filière courte pour la petite traumatologie et la médecine de ville, la filière médico-chirurgicale et la filière des soins intensifs pour les pathologies les plus lourdes.
Particularité du dispositif : la filière courte traite le non-urgent aux urgences
Dirigés dans un espace réservé avec salle d’attente et 4 salles d’examen, la filière courte correspond à un service de consultation avec médecin généraliste. Elle est réservée aux blessés légers, aux cas bénins qui nécessitent des examens rapides : radio, test d’urine, ECG, glycémie. Médecins généralistes et internes remplaceront bientôt les urgentistes pour assurer les vacations dans cette unité. Le patient sortira en 2 heures avec un traitement et une recommandation de suivi par son médecin traitant.

La filière médecine chirurgie
Cette filière longue comprenant une salle d’attente et 9 boxes reçoit les patients nécessitant des soins ou des examens approfondis. Son organisation facilite le turn over : une fois les soins et examens terminés le patient est placé dans une salle d’attente secondaire où il bénéfice d’une surveillance dans l’attente des résultats. Toutes les 2h00, le médecin et le cadre « driver » visitent l’ensemble de la filière et discutent de chaque cas avec le médecin sénior et l’interne responsable du patient. Les suites à savoir les décisions de soins, d’examens et/ou d’hospitalisation seront prises après discussion collégiale et pluridisciplinaire.

La filière urgence vitale
Pour les patients graves, l’équipe réalise les gestes vitaux : examens biologiques et morphologiques, si nécessaire intubation et manoeuvres de réanimation. En première ligne, l’équipes des urgences gère les cas les plus lourds, en collaboration avec les services de réanimation cardiologique, néphrologique… où ils ont été formés.
Un nouveau protocole vient d’être mis au point le SOS Sepsis pour prendre en charge toutes les infections graves sans perte de temps.

Enfin l’unité d’hospitalisation de courte durée des urgences accueille les patents «limite» : traumatisés crâniens, tentatives de suicide par intoxication volontaire … Ils ne relèvent pas spécifiquement de services spécialisés mais qui requièrent une surveillance particulière durant 24heures. Si leur état leur permet, ils pourront ensuite rentrer chez eux ou être hospitalisés dans un des pôles du CHU.

Le centre 15 : le sésame
Même si nombre de patients arrivent aux urgences par leurs propres moyens, le 15 reste la clé rappelle le CHU. Le Samu-Centre 15 a vocation à mettre le « bon malade » au bon endroit. En fonction de la pathologie, le patient sera orienté directement vers un service comme la cardiologie, vers les urgences et pour les soins dits primaires vers les médecins libéraux ou encore vers SOS médecins. Pour lisser ces prises en charges, des collaborations sont instaurées vers les généralistes exerçant en maisons médicales ouvertes le soir et le week-end.

L’enseignement n’est pas oublié
Les internes et étudiants en médecine suivant leur formation aux urgences procèdent à l’examen du patient et établissent un diagnostic encadrés par un médecin senior. A partir du mois de novembre, des étudiants suivant un diplôme d’études spécialisés complémentaires (DESC) renforceront l’équipe et pourront se spécialiser en médecine d’urgence grâce à ce nouveau diplôme.

Les urgences générales adultes du groupe Lapeyronie en chiffres
212 passages par jour
20% d’attente en moins avant l’entrée en salle d’examen grâce à la nouvelle organisation
63% des entrées en hospitalisation proviennent des urgences
4h15 délai total moyen de prise en charge (tous patients hors réorientés et partis en cours)
Entre 10h00 et 22h00 se situe le pic d’arrivée

D’après un article de B. Boutin-Mostefa

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