Désormais la Picardie dispose d’un laboratoire de thérapie cellulaire

Ouvert fin 2011, le laboratoire de Thérapie Cellulaire du CHU d’Amiens est synonyme d’autonomie pour les patients de Picardie atteints d’un cancer et traités par chimiothérapie ou radiothérapie. Plus besoin de quitter leur région pour effectuer une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Désormais, du diagnostic à la greffe, ils bénéficieront d’une réponse globale au CHU d’Amiens, établissement de recours pour l’ensemble des centres hospitaliers picards. Cet équipement de 2,2 millions d’euros sera également utilisé pour la transplantation de cellules souches allogéniques (allogreffe) et associé aux progrès de la biothérapie et de la reconstruction osseuse dans le cadre de l’Institut Faire Faces.

Ouvert fin 2011, le laboratoire de Thérapie Cellulaire du CHU d’Amiens est synonyme d’autonomie pour les patients de Picardie atteints d’un cancer et traités par chimiothérapie ou radiothérapie. Plus besoin de quitter leur région pour effectuer une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Désormais, du diagnostic à la greffe, ils bénéficieront d’une réponse globale au CHU d’Amiens, établissement de recours pour l’ensemble des centres hospitaliers picards. Cet équipement de 2,2 millions d’euros sera également utilisé pour la transplantation de cellules souches allogéniques (allogreffe) et associé aux progrès de la biothérapie et de la reconstruction osseuse dans le cadre de l’Institut Faire Faces.
La thérapie cellulaire pour reconstituer la moelle osseuse
La chimiothérapie et la radiothérapie utilisées pour  traiter le cancer ont pour but de détruire les cellules  malignes. Ces traitements, parfois administrés à  très fortes doses, sont efficaces sur la maladie, mais  sont également très toxiques pour la moelle  osseuse. Par conséquent, cela entraîne chez le  patient une aplasie très prolongée, voire  permanente, qui se traduit par une diminution de la  production des cellules sanguines dites  hématopoïétiques ou encore cellules souches.  Ce problème peut être contourné en prélevant ces  cellules avant que la chimiothérapie ou la  radiothérapie ne les endommage. Ces cellules  intactes, prélevées chez le patient, vont ainsi  recoloniser la moelle osseuse et relancer la  production des cellules du sang après les  traitements anticancéreux. Faute de donneurs  compatibles, la plupart de ces transplantations sont  réalisées avec les propres cellules du patient. C’est  ce que l’on appelle une autogreffe.  Elle est pratiquée depuis longtemps au CHU  d’Amiens dans de nombreuses indications. Elle  occupe une part importante dans la stratégie de  prise en charge des hémopathies malignes (cancer  du sang), les lymphomes non hodgkiniens et le myélome. Il est important de souligner que cette  activité se déroule dans un cadre réglementaire très  strict.
Le prélèvement par cytaphérèse
Le greffon peut être obtenu soit par un prélèvement médullaire (aspiration de la moelle par seringue), soit par un prélèvement par cytaphérèse. Il s’agit d’un procédé particulier de collection des cellules sanguines. Dans la moelle osseuse, les cellules souches hématopoïétiques se différencient en globules rouges, globules blancs et en plaquettes. Le principe consiste à séparer les cellules mononucléées au sein desquelles se trouvent les cellules hématopoïétiques des autres cellules. Après avoir administré un médicament favorisant le passage de ces cellules de la moelle vers le sang, un cathéter est posé dans une grosse veine du bras. Le sang est dérivé dans une machine de tri cellulaire qui sélectionne et prélève les cellules souches, tandis que le reste du sang est réinjecté. La procédure dure généralement entre 3 à 6 heures.
Plus de 200 prélèvements ont ainsi été effectués depuis 2009.
Le rôle du laboratoire de thérapie cellulaire dans l’autogreffe
Avant le prélèvement par cytaphérèse, le laboratoire est chargé de contrôler la richesse du sang en cellules souches hématopoïétiques afin de déterminer si le patient pourra être prélevé ou non.
Puis, une fois le prélèvement effectué, il est adressé au Laboratoire de Thérapie Cellulaire où est appréciée sa qualité, en particulier sa richesse en cellules souches hématopoïétiques, sa stérilité et sa fonctionnalité. Selon la nécessité, le sang est transformé avant éventuellement congélation ou réinjection.
Dans le cadre de l’autogreffe, le prélèvement est congelé puis stocké jusqu’à utilisation. Il peut ainsi être conservé pendant plusieurs années. Après une chimiothérapie intensive, le greffon est décongelé, lavé puis réinjecté au patient après contrôle de sa qualité (quantification des cellules souches hématopoïétiques et stérilité). Il est à noter que le Laboratoire de Thérapie Cellulaire a pu rapatrier les greffons de 118 patients qui étaient stockés à Lille et va rapatrier prochainement les greffons de 53 patients actuellement stockés à Paris (Hôpital Saint Louis), facilitant l’organisation des autogreffes.
L’allogreffe en perspective
Le service d’hématologie clinique se prépare à réaliser des allogreffes au cours du deuxième trimestre 2012. Cette fois, le prélèvement est obtenu à partir d’un donneur, un frère, une soeur ou une personne inscrite sur un fichier de donneur volontaire français ou étranger.
Dans le cadre de l’allogreffe, différentes transformations peuvent être effectuées pour respecter les règles transfusionnelles de groupe sanguin entre le donneur et le receveur.
L’activité d’allogreffe s’intègrera dans un partenariat très proche avec les centres du G4, Caen, Lille et Rouen, mais aussi avec l’Hôpital Saint Louis (Paris).
A noter qu’aujourd’hui, la demande d’allogreffe est supérieure aux capacités des 42 Centres actuels. Un déficit que le nouveau centre d’Amiens contribuera à combler.
Les multiples applications de la thérapie cellulaire
De nouvelles perspectives s’ouvrent pour le laboratoire de thérapie cellulaire avec des projets de traitement par injection de cellules souches hématopoïétiques de l’artériopathie des membres inférieurs (artérite), sous la direction du Docteur Marie-Antoinette Sevestre.
L’unité de thérapie cellulaire sera également fortement associée au développement de la biothérapie et de la reconstruction osseuse dans le cadre de l’Institut Faire Faces du Professeur Bernard Devauchelle.
Pour favoriser les développements, un laboratoire de transfert de technologie, plus axé sur la recherche sera associé au Laboratoire de thérapie cellulaire.
Financement
Les financements obtenus du Conseil régional de Picardie et les crédits Européens (FEDER), à hauteur de 2,2 millions d’euros ont permis la création et l’équipement du Laboratoire de thérapie cellulaire sur le site de l’Hôpital sud.
Le bâtiment, d’une surface de 340 m², a été conçu par le cabinet parisien Gallois-Dudzik et associés.
Il comprend notamment :
– 3 salles de culture
– 1 salle de centrifugation
– 1 salle de préparation
– 1 salle de comptage des cellules
– 1 pièce de stockage d’azote
– 2 pièces de stockage matériel
Principaux équipements
– 5 cuves d’azote liquide
– 3 incubateurs de CO2
– 1 cytomètre de flux
– 1 compteur automatique de cellules
– 2 laveurs de cellules
– 3 centrifugeuses
– 1 congélateur programmable
– 1 congélateur – 80°
– 5 postes de sécurité biologique

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