Détection précoce du cancer du poumon : un projet européen

Grenoble et Nancy ont été retenus avec 10 autres sites européens pour coordonner un vaste protocole de suivi à long terme de 1 200 patients guéris d'un premier cancer du poumon par chirurgie mais présentant un risque important de développer un deuxième cancer.

Grenoble et Nancy ont été retenus avec 10 autres sites européens pour coordonner un vaste protocole de suivi à long terme de 1 200 patients guéris d’un premier cancer du poumon par chirurgie mais présentant un risque important de développer un deuxième cancer. Ce consortium, qui associe laboratoires et centres hospitaliers universitaires, vient d’être doté d’un crédit de 3 millions d’euros par la Commission européenne. Cette étude est le projet le plus important développé en Europe sur le cancer du poumon.


Composition du Consortium

2 équipes françaises (Grenoble et Nancy)
3 équipes anglaises coordonnées par l’Université de Liverpool
3 équipes Néerlandaises
1 équipe Danoise
1 équipe Italienne
1 équipe Allemande


La détermination des biomarqueurs moléculaires
sera faite sur une banque de tissus européenne avec distribution d’ADN aux différents laboratoires experts membres d’EULCED (European Lung Cancer Early Detection)


Grenoble : centre de référence pour la validation des biomarqueurs moléculaires pour la détection du cancer du poumon

Dans ce réseau d’experts européens, l’équipe INSERM, dirigée par le Pr. Christian Brambilla à Grenoble, dispose de plusieurs atouts : Elle forme un noyau homogène de cliniciens, de radiologues et d’anatomo pathologistes rodés à la recherche clinique et à la recherche biologique moléculaire. Cette équipe dispose notamment de la plus grande banque de tumeurs pulmonaires validée par l’INSERM : plus de 4 000 prélèvements congelés.

Grenoble est aussi le centre coordinateur pour le Cancer du Poumon du projet « Carte d’identité tumorale » de la Ligue Nationale (Pr. Elisabeth Brambilla).

Enfin, Grenoble est également reconnu comme centre de référence pour l’étude des lésions prénéoplasiques bronchiques, le développement de vecteurs et la thérapie génique (Pr Marie Favrot).


Pour plus d’information se connecter sur href= »http://www.roycastle.org/EUColl » target= »_blank »


Repères

Le Cancer du poumon en Europe lié à la forte consommation de tabac
1ère cause de mortalité par cancer chez l’homme, le cancer du poumon tue à lui seul plus de personnes que le cancer du sein, du colon et de la prostate réunis. Selon l’OMS, le tabac est la cause unique la plus importante de maladies évitables et de mort à travers le monde : 80 à 90% des cancers du poumon sont attribuables au tabagisme actif ou passif.
36 % des européens fument. Dans les 15 pays membres de l’Union Européenne, 370 millions de personnes fument. Les fumeurs sont plus nombreux en Europe de l’Est (44%) contre (30%) en Europe occidentale. 1,2 millions de morts sont directement liés au tabac.
Les prévisions font état de 2 millions en 2020 si des mesures drastiques ne sont pas mises en place.
En 1995, l’incidence du cancer du poumon dans la Communauté Européenne était de 79,3 pour 100 000 chez l’homme avec un taux particulièrement élevé en Belgique (122). Chez la femme l’incidence est de 16 pour 100 000 avec un taux de 42,6 au Danemark. « En France la prévalence chez la femme reste la plus basse d’Europe mais on peut craindre de ne pas rester à cette place » déplore Christian Brambilla, pneumologue, département de médecine aiguë spécialisée au CHU de Grenoble.


Un diagnostic souvent tardif

Des symptômes souvent banals, toux, expectorations, expliquent pourquoi le cancer est diagnostiqué trop tard au moins trois fois sur quatre. Moins de 25% des malades peuvent alors être confiés à un chirurgien et les ravages atteignent des couches de population de plus en plus jeunes.
La réduction effective de mortalité par cancer du poumon surtout à court terme ne demande pas que des mesures de prévention primaire comme la suppression du tabagisme car même après l’arrêt du tabac, le risque persiste de nombreuses années ; en effet les anomalies génétiques et moléculaires induites par le tabac sont très longues à disparaître.
Cette période de latence laisse la possibilité de développer des outils de détection précoce avec les biomarqueurs moléculaires ; une chimioprévention peut alors être proposée.

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