Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Deux frères siamois séparés avec succès à l’hôpital Necker (AP-HP)

Deux frères siamois, arrivés de Madagascar, ont été séparés mercredi 4 février par l'équipe du Pr Yann Révillon, chef du service de chirurgie viscérale à l'hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP). Ils étaient reliés par le thorax et l'abdomen, avec un foie en commun. Nés le 16 juin 2008, les deux petits garçons, Imahagaga et Imahalatsa, sont actuellement dans un état stable. Ils auront encore besoin de soins importants pour garantir la qualité des suites opératoires. Les images de l'intervention sont en ligne sur le Webzine de l'AP-HP.

Deux frères siamois, arrivés de Madagascar, ont été séparés mercredi 4 février par l’équipe du Pr Yann Révillon, chef du service de chirurgie viscérale à l’hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP). Ils étaient reliés par le thorax et l’abdomen, avec un foie en commun.
Nés le 16 juin 2008, les deux petits garçons, Imahagaga et Imahalatsa, sont actuellement dans un état stable.

Ils auront encore besoin de soins importants pour garantir la qualité des suites opératoires. Les images de l’intervention sont en ligne sur le
Webzine de l’AP-HP.

L’opération a duré 6 heures, mobilisant une équipe d’une vingtaine de personnes comprenant notamment 4 anesthésistes et 6 chirurgiens. Un chirurgien malgache, le Pr Lalatiana Andrianamarivo, a participé à l’intervention avec l’équipe de Necker.

Une expertise spécifique à Necker (AP-HP)

Le choix de l’équipe de l’hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP) pour effectuer cette intervention n’est pas anodin : une équipe chirurgicale avait déjà réussi à séparer deux soeurs siamoises en 2001. Depuis 30 ans, ce service a assuré une quinzaine d’opérations de ce type. Les équipes de l’hôpital ont donc une expérience spécifique dans le domaine, en particulier le service de chirurgie viscérale infantile qui maîtrise bien la chirurgie du foie, une donnée essentielle pour pouvoir séparer un foie en deux.

Il faut également une expertise particulière pour pouvoir, après la séparation des deux bébés, insérer une plaque permettant de refermer la paroi abdominale – cette plaque sera retirée par la suite, quand les tissus se seront reconstitués.

L’équipe chirurgicale était dirigée par le Pr Yann Revillon, et l’anesthésie était placée sous la responsabilité du Dr Caroline Telion, qui avait déjà participé à l’intervention de 2001.

Une prise en charge complète

Arrivés en France vers la fin du mois de janvier, les deux bébés opérés sont actuellement en réanimation. Ils seront ensuite transférés dans un service de soins de suite qui assurera leurs séances de rééducation. L’équipe médicale et soignante qui suivait les enfants à Madagascar a été accueillie à Necker pour garantir la continuité des soins. Ce type de coopération avec l’étranger est assez fréquente pour les équipes de l’AP-HP.

Avant l’intervention, les enfants avaient subi un examen complet, incluant examen clinique, bilans radiologiques et biologiques, une échographie cardiaque, des tests de motricité. Il s’agissait de vérifier que l’appareil digestif était normal et qu’il n’y avait pas d’anomalie particulière (urologique, cardiaque, osseuse) qui aurait remis en cause l’intervention.

« Les enfants ont été vus par une psychologue de l’équipe à l’issue de l’opération », explique le professeur Revillon, « il faudra ensuite surveiller leur devenir psychologique et psychomoteur » et, au plan médical, la croissance de leur thorax et l’absence de déviation de leur colonne vertébrale.

On appelle « siamois » des soeurs ou des frères jumeaux rattachés l’un à l’autre par une zone du corps qui est la même chez les deux. Cette malformation apparaît chez des jumeaux dits monozygotes (issus d’un même oeuf) et monoamniotique (qui se sont développés dans une unique poche de liquide amniotique in utero).

L’existence de frères siamois est rarissime : dans 90% des cas, cette malformation concerne des filles, et dans tous les cas, elle ne concerne pas plus d’une grossesse sur 100 000. Près de 200 séparations de siamois ont été réalisés dans l’histoire de la médecine.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”