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Diabète : 1ère utilisation d’un pancréas artificiel autonome dans la vie courante

Les 25 et 26 octobre 2011 marquent d'une pierre blanche l'histoire du traitement du diabète insulinodépendant. Pour la première fois, un malade montpelliérain, dont la vie dépend de l’apport permanent d’insuline, s'est rendu le soir au restaurant, a dormi une nuit à l’hôtel, et passé une matinée sans avoir besoin de se piquer le doigt une dizaine de fois pour contrôler sa glycémie (sucre dans le sang). S'il a pu oublier son traitement par l’insuline c'est parce que celui-ci était automatiquement géré depuis un téléphone portable par un pancréas artificiel miniaturisé autonome portable.

Les 25 et 26 octobre 2011 marquent d’une pierre blanche l’histoire du traitement du diabète insulinodépendant. Pour la première fois, un malade montpelliérain, dont la vie dépend de l’apport permanent d’insuline, s’est rendu le soir au restaurant, a dormi une nuit à l’hôtel, et passé une matinée sans avoir besoin de se piquer le doigt une dizaine de fois pour contrôler sa glycémie (sucre dans le sang). S’il a pu oublier son traitement par l’insuline c’est parce que celui-ci était automatiquement géré depuis un téléphone portable par un pancréas artificiel miniaturisé autonome portable.
Durant toute cette période, son taux de glycémie  a été automatiquement maintenu à un niveau très proche de la normale, sans intervention de sa part. Une avancée thérapeutique réalisée dans le cadre d’un consortium de recherche international réunissant l’équipe d’Endocrinologie-Diabète du CHRU de Montpellier dirigée par les professeurs Eric Renard et Jacques Bringer, les Universités de Padoue et de Pavie (Italie), et les Universités de Virginie à Charlottesville et de Californie à Santa Barbara (USA)
L’insouciance retrouvée de Patrick Mas (52 ans)
Diabétique de type 1 (soit insulinodépendant), ce marathonien qui s’est mis au sport "grâce ou à cause du diabète" a expliqué ses motivations « Ce qui m’anime c’est de pouvoir me dire que dans 10 ans tous les diabétiques insulinodépendants pourront bénéficier d’un pancréas artificiel autonome. Pour arriver à ce résultat il faut bien que quelqu’un teste ce matériel. Alors oui ça vaut le coup !".  Et son enthousiasme est communicatif  " Rendez vous compte, j’ai dormi une nuit entière sans penser à ma glycémie. Avec ce nouveau type d’appareil on peut retrouver un peu d’insouciance et l’insouciance n’est pas compatible avec le diabète. »
Le dispositif comprend une pompe à insuline portable, un appareil de mesure continue du glucose sous la peau et un module informatique de contrôle installé dans un téléphone portable. La mesure du glucose automatisée est transmise en permanence au module de contrôle qui ordonne la quantité d’insuline que doit administrer la pompe pour maintenir la glycémie dans une fourchette proche de la normalité. Lors de cette expérimentation,  le malade a été formé à l’utilisation de ce système pendant une journée au Centre d’Investigation Clinique INSERM 1001 du CHRU de Montpellier. Le patient a pu ensuite l’utiliser de façon autonome en dehors de l’hôpital. Grâce à un système de surveillance à distance, le bon fonctionnement du pancréas artificiel pouvait être vérifié à tout moment par l’équipe technique et médicale.
Le CHRU promoteur d’une étude internationale
Ce patient était le premier à participer à une étude clinique promue par le CHRU de Montpellier, financée par la Juvenile Diabetes Research Foundation américaine et menée par l’International Artificial Pancreas Study Group, un consortium de recherche international réunissant l’équipe d’Endocrinologie-Diabète du CHRU de Montpellier dirigée par les professeurs Eric Renard et Jacques Bringer, les Universités de Padoue et de Pavie (Italie), et les Universités de Virginie à Charlottesville et de Californie à Santa Barbara (USA). Cette étude évalue la possibilité d’utilisation dans la vie courante d’un modèle de pancréas artificiel autonome portable.
Cette expérimentation a été réalisée en parallèle chez un malade italien à Padoue avec le même succès. Huit autres malades rejoindront cette cohorte au cours des prochaines semaines à Montpellier et à Padoue, avant d’étendre la durée d’étude dans la vie courante sur plusieurs jours puis plusieurs semaines si les premiers succès sont confirmés.
La réaction spontanée d’Aaron Kowalski, Vice-Président Assistant de la branche Therapies de la Juvenile Diabetes Research Foundation, à l’annonce des résultats du premier essai montpelliérain : "Wow – this is great news! Congratulations and thank you for all of the hard work!", résume l’enthousiasme suscité par la perspective d’un changement radical de la vie des malades diabétiques traités par l’insuline. Un progrès attendu depuis quarante ans, date des premiers essais de pancréas artificiel à l’hôpital menés, entre autres, par l’équipe du professeur Jacques Mirouze à Montpellier.
Une avancée historique
Le pancréas artificiel autonome testé en octobre 2011 représente la 3ème avancée significative du traitement du diabète de type I depuis la découverte de l’insuline il y a 90 ans et la mise au point des premiers pancréas artificiels voici 40 ans.

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