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Diabète : Strasbourg aux avant-postes de la télémédecine

En France, plus de 3 millions de patients sont actuellement traités pour un diabète. Une maladie en progression dont la prévalence a plus que doublé en 15 ans*. Quel parcours de soins pour le diabétique ? Quelle offre aujourd’hui, quelles perspectives demain ? Et comment les nouvelles technologies changent-elles la donne ? Telles sont les questions qui se sont tenues au cœur des débats de la journée des "Régionales du diabète" à Strasbourg*.

En France, plus de 3 millions de patients sont actuellement traités pour un diabète. Une maladie en progression dont la prévalence a plus que doublé en 15 ans*. Quel parcours de soins pour le diabétique ? Quelle offre aujourd’hui, quelles perspectives demain ? Et comment les nouvelles technologies changent-elles la donne ? Telles sont les questions qui se sont tenues au cœur des débats de la journée des "Régionales du diabète" à Strasbourg*. 
Entre 2000 et 2013, le nombre de patients diabétiques traités est passé en France de 1,6 à plus de 3 millions de patients diabétiques traités. Avec de fortes disparités régionales. En Alsace le taux de prévalence atteint 8 %, soit un alsacien sur 13. Selon les prévisions, en 2034 notre pays comptera 4,4 millions de diabétiques. 
Inaugurant cette journée des "Régionales du diabète", le 21 novembre dernier, le Pr Michel Pinget, professeur émérite à l’Université de Strasbourg, Président Fondateur du Centre européen d’étude du Diabète, évoque la loi des 4 P : Prédiction, Prévention, Personnalisation et Participation du patient. A l’heure où un patient sur cinq est traité par insuline et où les nouvelles technologies ont pris une place prépondérante dans l’accompagnement des soins… 

La télémédecine face au diabète

Le diabète est un excellent candidat au déploiement de la télémédecine. En effet, les patients diabétiques utilisent déjà au quotidien des outils technologiques tels que les lecteurs de glycémie, les pompes à insuline, les stylos injectables, ou encore les capteurs de mesure en continu du glucose, qui peuvent être connectés, et partager l’information directement avec les professionnels de santé
Grâce à une prise en charge au plus près du lieu de vie des patients, la télémédecine améliore de fait l’accès aux soins, réduit les hospitalisations, et assure un accompagnement personnalisé pour adapter le traitement, sans attendre la consultation biannuelle avec le médecin spécialiste. Les paramètres du patient sont suivis à distance, en continu.
La télé-expertise permet aux professionnels de solliciter l’avis d’un diabétologue en ligne puis d’assurer une traçabilité des échanges. La continuité à distance des consultations classiques entre le patient et son médecin est assurée.
Les supports éducatifs ludiques (audio et vidéo) en ligne, en libre accès ou dans le cadre d’un plan personnalisé, permettent au patient d’approfondir ses connaissances et de les évaluer grâce à des mises en situation et des quizz.
Fort de son expérience clinique et de recherche, le Centre européen d’étude du Diabète élargit son champ d’action en développant un nouvel outil d’accompagnement thérapeutique : la plateforme de télémédecine Plasidia©. L’une des originalités de Plasidia© réside dans sa compatibilité avec la plupart des outils connectés sur le marché.
Le rôle du pharmacien
Le pharmacien est un professionnel intégré à la prise en charge du patient. Il est un appui à la prescription (pharmacie clinique, élaboration d’outils d’aide à la prescription…). Le champ de la pharmacie clinique influence directement la qualité de la prise en charge thérapeutique du patient. Cela concerne six grands domaines : utilisation sûre, efficace, rationnelle des produits de santé, optimisation des traitements médicamenteux des patients, prévention de l’iatrogénie, information sur les produits de santé (professionnels de santé et patients), évaluation clinique et/ou économique des stratégies thérapeutiques, développement des vigilances sanitaires. La majorité des patients est soumise à des traitements médicamenteux dont l’insuline pour un patient sur cinq. C’est dorénavant à partir du parcours de la personne notamment diabétique (patient jeune ou adulte, personne âgée, personne handicapée), que doit s’organiser le système de santé, pour supprimer peu à peu les ruptures dans la prise en charge provoquées par les cloisonnements… 
Les nouvelles recommandations
Les nouvelles recommandations intègrent des connaissances physiopathologiques des conséquences de l’hypoglycémie et la prise en compte des grandes études de sécurité cardiovasculaires. Elles insistent sur le renforcement de l’adhérence du patient par une médecine personnalisée avec une décision médicale partagée, tout en considérant la composante économique du traitement. 

Mieux "vendre l’activité physique" au patient 

Si l’APA est facile à prescrire par le médecin, elle est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre par le patient. D’où la nécessité de convaincre ce dernier de son action  sur l’équilibre de son diabète. Et aussi celle, pour les professionnels de santé (MG, diabétologue, paramédicaux, ETP) de disposer d’un bon argumentaire, adapté à la pratique clinique.
Une fois le diagnostic posé, la pratique d’une activité physique adaptée, régulière, voire quotidienne demeure tout aussi importante que le traitement ! Ses bénéfices sont, en effet, nombreux. Elle diminue la masse graisseuse, responsable de l’insulino-résistance et augmente la masse maigre. Elle augmente la sensibilité de l’organisme à l’insuline, que celle-ci soit sécrétée par  l’organisme ou injectée. Elle permet une meilleure maîtrise de la glycémie, diminue la pression artérielle, le cholestérol et les risques de développer une maladie cardiovasculaire. Elle réduit les risques de récidive de certains cancers (notamment du sein).
La pratique d’une activité physique régulière et modérée (DT2 + DT1) doit s’exercer un minimum de 150 min d’activité physique par semaine ≥ 5j/7. Le bilan et les précautions à prendre sont réduites et quasiment nulles. Il faut juste tenir compte des complications dégénératives existantes (rétine, neuropathie…), et donner des conseils pour éviter hypoglycémies (Diabète insulinotraité, SU). A chaque consultation, le soignant doit rappeler les bénéfices de l’activité physique au patient et les méfaits avérés de la sédentarité. 
Andrée-Lucie Pissondes
*Conférence CHU diabète du 21/11/2017 à Strasbourg

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