Donneur vivant de rein : 100e prélèvement par robot chirurgical

Le CHU de Nancy a franchi en 2010 le cap du 100e prélèvement de rein sur donneur vivant effectué avec robot chirurgical. Huit ans après sa première intervention et alors que le nombre d'insuffisants rénaux et de candidats à la greffe augmentent, l'établissement hospitalo-universitaire lorrain maintient son leadership national et européen. Explications sur les bénéfices de cette technique opératoire pour le donneur, le receveur et l'équipe chirurgicale par le Pr Jacques Hubert, chirurgien référent au CHU de Nancy.

Le CHU de Nancy a franchi en 2010 le cap du 100e prélèvement de rein sur donneur vivant effectué avec robot chirurgical. Huit ans après sa première intervention et alors que le nombre d’insuffisants rénaux et de candidats à la greffe augmentent, l’établissement hospitalo-universitaire lorrain maintient son leadership national et européen. Explications sur les bénéfices de cette technique opératoire pour le donneur, le receveur et l’équipe chirurgicale par le Pr Jacques Hubert, chirurgien référent au CHU de Nancy.

Premier centre expert européen en matière de robotique chirurgicale et site pilote pour le prélèvement rénal sur donneur vivant, le CHU de Nancy et ses équipes réalisent deux interventions de ce type par mois. « L’ensemble des donneurs vivants suivis au CHU bénéficie de la technique opératoire avec le robot Da Vinci », précise le Pr Jacques Hubert qui pratique les prélèvements et les transplantations rénales en étroite collaboration avec le service Néphrologie du CHU et son responsable le Pr Luc Frimat et le Pr Michèle Kessler en charge du programme de greffe avec donneur vivant.

En effet, avant d’envisager la greffe, il faut remplir un certain nombre de conditions qui portent notamment sur la nature des liens entre donneur et receveur. « Le cercle des donneurs vivants apparentés a été élargi par la loi de bioéthique de 2004 », explique le Pr Kessler. Peuvent donner : les père et mère, frère et soeur, grands-parents, oncle et tante, cousin(e) germain(e), conjoint du père et de la mère, fils et fille, conjoint et toute personne portant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur.

« Une série de bilans et d’examens psychologiques et cliniques approfondis est ensuite menée par les médecins néphrologues du CHU pour déterminer si oui ou non la greffe est possible, indique le Pr Kessler.

Le couple donneur-receveur est hospitalisé la veille de l’intervention en Néphrologie ; le donneur est installé en salle d’opération le lendemain matin vers 8h et sort du bloc entre 11h et 13h, selon la complexité du cas. Le prélèvement du rein par robot présente de nombreux avantages pour les patients mais aussi pour l’équipe chirurgicale.

« Grâce au robot, le donneur a la garantie d’une cicatrisation plus rapide avec un résultat moins visible et d’une douleur post-opératoire atténuée, assure le Pr Hubert. Son séjour à l’hôpital dure moins d’une semaine et il peut reprendre une activité professionnelle au bout d’un à deux mois. Le robot permet d’obtenir un greffon de grande qualité qui fonctionne quasiment immédiatement, poursuit le chirurgien, si bien que l’arrêt total des dialyses pour le receveur est possible immédiatement après la transplantation. » C’est d’ailleurs la qualité de dissection très fine rendue possible grâce au robot qui intéresse l’équipe médicale. « Le greffon ne nécessite plus de préparation particulière si ce n’est un lavage au produit glacé pour la conservation, explique le Pr Hubert. Ainsi la transplantation rénale est effectuée à deux heures d’intervalle du prélèvement. »

Durées d’hospitalisation raccourcies, utilisation moindre de dispositifs médicaux et autres produits : des points positifs qui vont dans le sens d’une prise en charge améliorée du patient et aussi d’une gestion médico-économique optimisée pour l’établissement. Si la technique est encore peu répandue en France, l’intérêt qui lui est porté dépasse les frontières : l’équipe nancéienne a reçu récemment la visite de chirurgiens hollandais souhaitant développer le prélèvement par robot dans leur établissement de Rotterdam.

En plus de la technique de chirurgie mini-invasive du robot, deux autres méthodes sont actuellement utilisées dans les centres de transplantations français : le prélèvement par chirurgie « à ciel ouvert » et le prélèvement par coelioscopie classique. Dans le cadre du programme STIC (Soutien aux Technologies et Innovations Coûteuses) du Ministère de la Santé, l’équipe du CHU de Nancy va conduire une étude multicentrique comparant ces trois méthodes ; les résultats devraient permettre d’asseoir la plus-value de la robotique chirurgicale pour le prélèvement rénal sur donneur vivant.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.