Douleurs chroniques : prise en charge collégiale et pluridisciplinaire

Les douleurs chroniques rebelles bénéficient d'une approche concertée, collégiale et pluridisciplinaire grâce à la mise en commun de l'expertise des services de neurochirurgie et de rhumatologie du CHU de Caen et du Réseau Régional Douleur en Basse-Normandie. Une première en France !

Les douleurs chroniques rebelles bénéficient d’une approche concertée, collégiale et pluridisciplinaire grâce à la mise en commun de l’expertise des services de neurochirurgie et de rhumatologie du CHU de Caen et du Réseau Régional Douleur en Basse-Normandie. Une première en France !

Les patients bas-normands atteints de douleurs chroniques rebelles peuvent bénéficier d’une prise en charge pluridisciplinaire dans une consultation du Réseau Régional Douleur en Basse-Normandie. Garantissant l’égal accès à des soins de qualité sur la région, le réseau oriente des patients à partir d’une consultation de proximité et recense les compétences spécifiques locales afin de favoriser leur utilisation. La convention «réunion de concertation pluridisciplinaire régionale douleur chronique» signée le 30 juin 2009 entre le CHU de Caen et le Réseau Régional Douleur en Basse-Normandie va également faciliter l’accès à l’expertise des services de neurochirurgie et de rhumatologie du CHU.

Né de la volonté des professionnels de santé de terrain investis dans le domaine de la douleur, le Réseau Régional Douleur en Basse Normandie est, depuis sa création, encouragé et financé par l’Agence Régionale de l’Hospitalisation de Basse-Normandie.
Dès 1995, des professionnels hospitaliers ont en effet émis le souhait de travailler en réseau pour répondre à des besoins de soins propres à la région (région semi-rurale où la démographie médicale est une des plus basses de France). Cette réflexion, s’inscrivant dans une démarche d’amélioration de la qualité, a été accompagnée de financements spécifiques régionaux. Le réseau a alors été officialisé en juin 2001, avec 13 établissements, pour atteindre 47 membres aujourd’hui.

Chaque établissement adhérant au réseau comporte un binôme référent douleur, composé d’un médecin et d’une infirmière, dont les missions sont intra-hospitalières (développement de la culture douleur, participation au Comité de Lutte contre la douleur (CLUD), conseils), extra-hospitalières (lien avec le milieu libéral), inter-hospitalières (dans le cadre du réseau).

Au sein du réseau, les patients atteints de douleurs chroniques rebelles sont orientés vers les 10 consultations de douleur chronique de proximité, réparties sur l’ensemble du territoire bas-normand : pour la Manche, à Avranches-Granville, Cherbourg et St Lô ; pour l’Orne, à Alençon-Mamers, Argentan et Flers ; et pour le Calvados, à Bayeux, Lisieux, Vire et Caen.

Le suivi de certains patients peut amener la structure de proximité dont il relève à faire appel, pour un avis technique ou chirurgical précis, à des compétences spécifiques. Toutes les activités médicales n’étant pas réalisées dans l’ensemble des établissements hospitaliers membres, en particulier la neurochirurgie et la rhumatologie, le réseau et le Centre Hospitalier Universitaire ont donc décidé d’organiser une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) régionale et un accès aux consultations de ces deux spécialités au sein du CHU pour les patients du réseau, à l’instar des RCP créées dans le cadre du plan cancer.

La réunion régionale de concertation pluridisciplinaire douleur chronique (cancéreuse et non cancéreuse) rassemblera tous les deux mois :
– le service de neurochirurgie du CHU,
– des médecins chirurgiens de neurochirurgie, neuroradiologie et rhumatologues du CHU,
– les coordinateurs des structures douleur chronique rebelle du réseau,
– des médecins libéraux impliqués dans la prise en charge de la douleur chronique,
– les médecins d’unités mobiles de soins palliatifs,
– les étudiants en DESC médecine de la douleur et médecine palliative.
– D’autres disciplines pourront être représentées : oncologues, psychiatres, gériatres, pédiatres…
Elle aura pour objectif d’évoquer les dossiers particulièrement compliqués, qui pourraient bénéficier des techniques neurochirurgicales et des protocoles nationaux et européens en cours au CHU. Le patient sera tenu informé de la décision de la RCP et aura ensuite droit au libre choix.

Les patients pris en charge dans les structures douleur chronique rebelle de proximité selon les modalités habituelles seront alors adressés au CHU en consultation externe :

– dans le service de neurochirurgie, pour avis sur l’indication de certaines techniques neurochirurgicales. Pour faciliter l’accès à des consultations de neurochirurgie spécifiques, mais également adresser les patients qui pourraient bénéficier de ces techniques spécifiques, l’évaluation sera d’abord faite dans les structures douleur, le dossier discuté à la RCP et le patient adressé en consultation pour avis.

– dans le service de rhumatologie, pour avis spécialisé et/ou prise en charge spécifique. Le service de Rhumatologie dégagera deux demi-journées de consultations spécifiques douleurs chroniques rhumatologiques par mois.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

AVC : COURSE CONTRE LA MONTRE AU CHU DE MONTPELLIER

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.

Dossier : la maladie de Lyme

Dans ce dossier, nous abordons la piqure de tique et la transmission de la bactérie Borrelia, à l’origine de la très médiatisée maladie de Lyme. L’occasion, sur la base de travaux et d’études scientifiques, de démêler le vrai du faux à l’heure où les controverses et fausses informations pullulent sur internet.