Du bleu dans les yeux

Loïc Raguénès* a été accueilli par l'ensemble de l'équipe soignante du Service de Médecine Interne et Immunologie Clinique, à l'invitation du Fonds Régional d'Art Contemporain (FRAC) de Bourgogne*. Quand l'art rencontre l'hôpital...

Loïc Raguénès* a été accueilli par l’ensemble de l’équipe soignante du Service de Médecine Interne et Immunologie Clinique, à l’invitation du Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) de Bourgogne*. Quand l’art rencontre l’hôpital…


Oeuvre de Loïc Raguenès – salle d’attente du service de médecine interne et immunologie clinique – 2007

Le plasticien a choisi de travailler dans la salle d’attente faisant également office de salle télé, et très souvent d’hôpital de jour par manque de lits disponibles. C’est l’angoisse de l’attente, de l’attente des résultats d’un bilan ou de l’efficacité d’un traitement qui a justifié la transformation de ce lieu. L’artiste évoque la mer, faisant écho aux chambres des patients identifiées chacune par des noms d’îles. Il a créé une bulle de calme ou plutôt une bulle d’eau dans laquelle on peut venir se plonger. Cet endroit est devenu un endroit propice à la détente et à l’évasion dans ce « drôle de lieu de villégiature » que représente l’hôpital et que l’on ne choisit pas.

La technique de Loïc Raguénès laisse l’esprit à la dérive sans imposer une image fixe, délimitée ou découpée. Les dessins sont constitués de points plus ou moins gros et il existe ainsi une sorte de trame dévoilant un dessin tout en nuance. En fonction de la distance que l’on prend par rapport à la peinture, l’image est différente, parfois flottante, jamais imposée. C’est ainsi que le regard peut flotter et s’évader d’un quotidien difficile sans que rien ne soit jamais imposé. Ce rapport à la peinture fait écho à la relation de soins qui propose et se situe en permanence dans l’interaction avec le patient afin d’apporter des soins dans le respect et la liberté de chaque individu.

Un travail artistique une source d’apaisement pour les patients

L’oeuvre fait véritablement partie de l’identité du service. Cette intégration est telle que l’oeuvre déménagera avec le service dans le nouvel hôpital car l’artiste s’est engagé à la reproduire dans les nouveaux locaux. Pour les patients habitués du service de Médecine Interne c’est-à-dire atteints de maladies chroniques et suivis pendant de nombreuses années le travail de Loïc Raguénès restera le seul point de repère pérenne.
Par son action, l’artiste participe au processus de soins au quotidien. Par la sérénité dégagée, il adoucit les conditions de travail des agents…

Le FRAC Bourgogne & le Service de Médecine Interne et Immunologie Clinique : une collaboration pérenne

La collaboration avec le FRAC Bourgogne a débuté en 2002 par l’installation temporaire d’une sculpture de Daniel Firman intitulée Gathering (2000) dans le hall d’accueil du service. Il s’agissait d’une sculpture monumentale représentant un homme debout envahi par les objets de la vie quotidienne. Cette sculpture était une curiosité, un dérivatif ludique, mais aussi un but de promenade pour les patients et leur famille et son lieu d’installation participait à l’étonnement de chacun.

Fort de cette expérience, le Service de Médecine Interne et Immunologie Clinique a demandé au FRAC Bourgogne, en 2004, qu’un projet pérenne soit conçu pour le service. Le Frac Bourgogne a invité Loïc Raguénès, artiste vivant à Dijon, et lui a demandé la production d’une oeuvre pour le service de Médecine Interne et d’Immunologie Clinique de l’hôpital du Bocage. Ce projet a été mené en étroite relation avec l’ensemble du personnel soignant du service.

* Projet mis en place par le Fond Régional d’Art Contemporain (FRAC) de Bourgogne, financé par le ministère de la culture et de la communication (Direction Régionale des Affaires Culturelles – DRAC – de Bourgogne ) et l’ Agence Régionale de l’Hospitalisation – ARH – de Bourgogne, avec le soutien de la société AKZO Nobel – division Trimétal. Le FRAC Bourgogne reçoit le soutien du ministère de la culture et de la communication (Drac Bourgogne), du Conseil Régional de Bourgogne et du Conseil Général de Côte d’Or.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

Dossier : l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

L’Accident Vasculaire Cérébral touche 150 000 personnes par an. Responsable de 110 000 hospitalisations selon le ministère de la santé, cet arrêt soudain de la circulation sanguin à l’intérieur du cerveau représente la troisième cause de décès chez l’homme et deuxième chez la femme, soit au total 30 000 décès par an. En France, plus de 500 000 Français vivent avec des séquelles suite à un AVC.

AVC : la promesse d’une prise en charge en moins de dix minutes

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Coup d’oeil sur le métier d’infirmière formatrice

Isabelle Teurlay-Nicot est infirmière formatrice auprès des aides-soignants à l’IMS (Institut des Métiers de la Santé) du CHU de Bordeaux. Un métier qui ne se limite pas seulement à la notion d’apprentissage. En juillet dernier, elle a accepté de revenir sur cette profession ou se mêlent expertise médicale et pédagogie.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.