En place pour un déconfinement progressif dans les EHPAD !

Un protocole publié par le ministère des Solidarités et de la Santé présente la conduite à tenir sur les modalités d’application du déconfinement pour les établissements médico-sociaux hébergeant des personnes âgées (Ehpad), certaines mesures s'appliquant aux unités de soins de longue durée (USLD).

Un protocole publié par le ministère des Solidarités et de la Santé présente la conduite à tenir sur les modalités d’application du déconfinement pour les établissements médico-sociaux hébergeant des personnes âgées (Ehpad), certaines mesures s’appliquant aux unités de soins de longue durée (USLD).
Le protocole rappelle tout d’abord que l’ensemble des mesures barrières et préconisations issues des recommandations précédentes doivent être maintenues et renforcées et qu’il appartient aux directrices et directeurs d’établissement de décider des mesures applicables localement, après concertation collégiale avec l’équipe soignante, en particulier les médecins coordonnateurs des Ehpad, en fonction de la situation sanitaire de l’établissement, des moyens dont il dispose et dans le respect des préconisations locales délivrées par les agences régionales de santé.

Limitation de la circulation

Il est aussi recommandé au personnel dirigeant de l’établissement de réévaluer à intervalle régulier les modalités de limitation de la circulation au sein de l’établissement, après concertation collégiale avec l’équipe soignante et en particulier les médecins, en fonction de la situation sanitaire de l’établissement. Ces mesures doivent être strictement proportionnées à la situation sanitaire de l’établissement appréciée par son directeur ou sa directrice en concertation avec l’équipe soignante. En fonction de la zone épidémique et de la situation particulière de l’établissement, le directeur peut décider de la remise en place d’activités collectives en tout petit groupe (toujours le même)  ; de certaines animations, en particulier celles qui mobilisent physiquement les résidents (activité physique adaptée) ou de soins de bien-être (coiffeur, socio-esthéticienne, etc), toujours en veillant à organiser les interventions afin de limiter le nombre d’allées et venues ; de la prise de repas en petit groupe dans le respect des gestes barrières ; des sorties dans le jardin et d’une action de soutien psychologique pour les résidents, les professionnels et les aidants.

Visites extérieures

Les recommandations nationales relatives aux visites extérieures aux résidents des ESSMS pour personnes âgées ainsi qu’aux patients des USLD sont assouplies. Il est désormais fortement recommandé d’ouvrir rapidement les visites à l’ensemble des résidents. Pour définir le dispositif prévu pour l’établissement, il est recommandé de consulter le conseil de la vie sociale (CVS) ou toute forme d’instance de participation 
Les visites pourront être envisagées par la direction à la suite de la demande du résident, ou de sa famille. Il appartient au directeur ou à la directrice, après concertation collégiale avec l’équipe soignante, d’apprécier les possibilités et la pertinence ou non de priorisation des visites au sein de l’établissement.
Les proches remplissent une demande écrite de rendez-vous, qui pourra être dématérialisée. Lors de cette prise de contact, il est pris soin de porter à leur connaissance les règles d’organisation de visite qu’ils doivent formellement s’engager à respecter. Un courrier, email, ou sms de l’établissement définissant la procédure, les conditions, la méthodologie, le jour et l’heure de la visite doit être adressé aux proches en amont de la visite.
Les visiteurs peuvent désormais être mineurs, s’ils portent un masque et sont en capacité de respecter les gestes barrières. Il est souhaité que les mineurs de moins de 15 ans soient accompagnés d’un majeur.
L’ensemble des visites est enregistré dans un registre dédié, intégrant l’identité des visiteurs et leurs coordonnées, le nom de la (des) personne(s) visitée(s) ainsi que le jour et les horaires de visites. Ce registre devra être archivé par la direction de l’établissement.
Les proches signent une charte de bonne conduite par laquelle ils s’engagent à respecter l’intégralité du protocole et des mesures sanitaires. Le contenu de cette charte est adapté selon les contraintes de l’établissement, et porte a minima sur les items suivants : engagement à respecter les règles de sécurité et les gestes barrières (notamment, impossibilité de toucher le résident ; impossibilité d’échanger des objets et denrées) ; rappel du fait qu’en cas de transgression des règles de sécurité et gestes barrières par les proches, leurs visites seront suspendues.

Sécurité de la visite

Deux impératifs doivent être respectés : le respect des gestes barrières et mesures de distanciation physique, le rappel de l’ensemble des consignes avant et au début de la visite et la garantie d’une double circulation : à aucun moment visiteur et résidents ne se croisent dans l’établissement. Les visiteurs ne doivent également pas être amenés à croiser d’autres résidents.
Les consignes suivantes sont émises a minima pour l’arrivée des visiteurs (et peuvent être renforcées selon la situation de l’établissement) : lavage des mains et solutions hydro-alcooliques (SHA) ; auto-questionnaire à remplir par les visiteurs pour confirmer l’absence de symptômes (absence de signe respiratoire, de signe ORL aigu ou de signe digestif au moment de la visite et dans les 15 jours qui la précèdent) ; port de masques chirurgicaux, apportés par les proches ou, si possible, mis à disposition par
les établissements.
Les consignes suivantes sont émises a minima pour le déroulé de la visite (et peuvent être renforcées selon la situation de l’établissement : respect d’un circuit sécurisé de visite avec pour objectif d’éviter tout contact entre le visiteur et les résidents et les personnels de l’établissement (hormis ceux chargés d’accueillir et accompagner les visiteurs) ; le nombre de visites simultanées est fixé en fonction de la capacité de l’établissement ; distance physique d’au moins 1,50m, avec matérialisation si possible (grande table, décoration végétale, éventuellement séparation mobile vitrée ou plexiglass) ; pas d’échange d’objets ou de denrées.
Les consignes suivantes sont émises a minima pour la fin de la visite (et peuvent être renforcées selon la situation de l’établissement : nettoyage des surfaces susceptibles d’avoir été touchées (et aération le cas échéant de la pièce) avant et après chaque visite, avec un produit de désinfection de surface ; respect du circuit des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI).
Pour assurer ces mesures de sécurité, il est nécessaire qu’un professionnel puisse accueillir les proches et rappeler les consignes.

Le déroulement des visites : le lieu des rencontres et leur organisation

Trois possibilités de lieu sont envisageables pour organiser ces rencontres, par ordre de priorité :
– les rencontres en extérieur sont privilégiées pour que les visiteurs ne rentrent pas dans l’établissement : A l’extérieur de l’établissement (terrasse, jardin, cour, parking, selon les spécificités architecturales de l’établissement). 
– dans un espace dédié au rez-de-chaussée de l’établissement, avec entrée indépendante pour les visiteurs : A l’intérieur de l’établissement, dans un lieu ayant nécessairement une entrée indépendante avec l’extérieur (pour l’entrée des visiteurs) et une entrée intérieure (pour l’entrée des résidents, accompagnés des soignants ou bénévoles habilités). Les salons et salles de restaurant des structures sont fermés au public depuis le début du confinement et pourraient notamment constituer des espaces appropriés pour ces rencontres, de même qu’un éventuel accueil de jour.
Dans ces deux premiers cas, les visites de plus de deux personnes à la fois sont autorisées.
– en chambre : Certains résidents peuvent présenter des contre-indications médicales (maladie aiguë grave, fin de vie, etc.), mais aussi des difficultés de mobilité significatives, ou des troubles du comportement ou des troubles cognitifs importants qui pourraient ne pas leur permettre dans certaines situations de se déplacer à l’extérieur de leur chambre. Dans ces cas, deux proches maximum peuvent leur rendre visite directement dans leur chambre. Cela suppose des modalités spécifiques plus strictes que celles détaillées dans le protocole commun, afin de créer un univers structuré et sécurisé.
En dehors de ces cas, des visites en chambre de deux proches maximum peuvent être organisées si la direction d’établissement, en lien avec l’équipe soignante, considère que les conditions de sécurité sont réunies.
Il est mis fin dans les trois hypothèses à la condition de présence continue d’un professionnel aux côtés des proches.

Visites des professionnels et des bénévoles

Les directrices et directeurs d’établissement, en lien avec les soignants et notamment le médecin coordonnateur, peut décider la reprise de davantage de visites médicales et paramédicales, notamment de masseurs-kinésithérapeutes et orthophonistes, en veillant à organiser les interventions afin de limiter le nombre d’allées et venues. Les visites s’effectuent impérativement sur la base de la signature par le professionnel d’une charte de bonne conduite assurant du respect des consignes de sécurité et d’hygiène. Les intervenants libéraux disposent de leurs propres EPI.
Pour soutenir les établissements dans l’organisation des visites des proches, il peut être prévu un retour de bénévoles formés aux gestes barrières et à la distanciation sociale et connaissant les contraintes des établissements (ex : pompiers volontaires, protection civile, Croix-Rouge par exemple).

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