Endométriose : nouveau traitement par ultrasons, 1ère mondiale lyonnaise

Pour soigner les patientes souffrant l’endométriose avec atteinte digestive, Gil Dubernard, gynécologue à l’Hôpital de la Croix Rousse, a eu l’idée de détourner l’appareil Focal One® de son indication première : le traitement du cancer de la prostate. « Les ultrasons focalisés de l’appareil sont diffusés par voie endorectale sur les lésions endométriosiques. Le traitement ne dure que quelques minutes et remplace l’intervention chirurgicale de plusieurs heures. L’objectif est de dévitaliser la lésion endométriosique » explique-t-il. Les patientes sont hospitalisées la veille et ressortent le lendemain au lieu des 7 à 10 jours d’hospitalisation dans le cas du traitement conventionnel.
Pour soigner les patientes souffrant l’endométriose avec atteinte digestive, Gil Dubernard, gynécologue à l’Hôpital de la Croix Rousse, a eu l’idée de détourner l’appareil Focal One® de son indication première : le traitement du cancer de la prostate. « Les ultrasons focalisés de l’appareil sont diffusés par voie endorectale sur les lésions endométriosiques. Le traitement ne dure que quelques minutes et remplace l’intervention chirurgicale de plusieurs heures. L’objectif est de dévitaliser la lésion endométriosique » explique-t-il. Les patientes sont hospitalisées la veille et ressortent le lendemain au lieu des 7 à 10 jours d’hospitalisation dans le cas du traitement conventionnel. Elles peuvent reprendre leur activité alors qu’auparavant un arrêt de travail de 1 à 3 mois leur était prescrit. Enfin, les ondes n’entraînent aucun problème pour uriner, ne causent de stomie, le risque de fistule est moindre et le traitement est sans danger pour leur fertilité. A ce jour, 4 patientes ont expérimenté avec succès le traitement par ondes HIFU. L’essai clinique se poursuit actuellement.
L’endométriose touche deux Françaises sur dix en âge d’avoir des enfants. Elle provoque d’intenses douleurs pendant les règles, voire en dehors de la période du cycle, et handicape certaines femmes jusqu’à les clouer au lit pendant une semaine. La maladie se caractérise par la présence de muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus, et dans 1 cas sur 5, l’atteinte se situe aussi vers le rectum, ce qui engendre des diarrhées/constipation, d’impétueux besoins d’aller à la selle, des douleurs lors des rapports sexuels. 
Le traitement usuel préconisé était une chirurgie lourde et mutilante. Au cours d’une intervention de 4 à 6 heures le chirurgien coupe ou rase les lésions. Ces opérations généralement mutilantes n’étaient pas sans séquelles. La patiente pouvait rencontrer des problèmes pour uriner ou d’autres complications comme un risque important de fistule. Et dans près d’1 cas sur 2, il fallait poser un anus artificiel pour quelques mois.
Une réussite qui se développera dans toute la France
La procédure est pour le moment évaluée dans le cadre d’un protocole de recherche clinique accessible à 10 patientes. 4 ont déjà été traitées avec succès : diminution significative de la symptomatologie douloureuse sans aucun traitement médical (hormonal ou autre) depuis la procédure. Aucune complication n’a été constatée sur les 4 premières patientes avec un délai médian de 14 mois.
La société EDAP TMS, qui a développé Focal One® avec les HCL et l’INSERM, réfléchit au développement d’une sonde plus compatible avec la morphologie féminine. Cette innovation pourrait concerner 2/3 des femmes atteintes d’endométriose digestive
Plus d’information http://www.chu-lyon.fr/fr/une-nouvelle-arme-non-invasive-contre-lendometriose

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