Léopold Sédar Senghor et Per-jakez Hélias croisent leurs regards au CHU. Durant le mois de mars patients, visiteurs et personnels sont invités à découvrir photos et masques africains… Un parcours commenté sur fond de musique traditionnelle. L’exposition « Regards Croisés » se déroule dans le cadre de la Semaine Africaine. Elle a été mise en place par la Fédération d’Initiatives Panafricaines.
Chantre de la Négritude et défenseur de la Francophonie, Léopold Sédar Senghor incarne à la fois l’homme politique, le poète, l’écrivain, le premier président du Sénégal et l’Académicien de la langue française.
Né à Joal en 1906, il se rendra à Paris en 1928 et se liera d’amitié avec Damas et Césaire avec lesquels il établit les fondements de la Négritude (reconnaissance du fait d’être noir et l’acceptation de ce fait, de son histoire et de sa culture).
En 1935, il devient le premier agrégé africain et débute sa carrière de professeur de lettres avant de partir au combat pour la France pendant la seconde guerre mondiale. De retour en Afrique, il sera élu secrétaire d’état à la présidence du conseil en 1955 avant de devenir le premier président du Sénégal de 1960 à 1980. Il continue à mener ses activités littéraires en parallèle, affirmant l’identité africaine qu’il défend avec vigueur. Son oeuvre s’attachera ainsi à réhabiliter les valeurs culturelles africaines à travers les rythmes issus des traditions orales africaines.
En 1983, sa carrière littéraire sera consacrée par son élection à l’Académie française. Il mènera alors un combat culturel permanent, favorisant le dialogue des cultures et s’attachant à montrer leur fraternité
Ecrivain, poète, folkloriste, collecteur de contes en breton, homme de théâtre et de radio, en langues bretonne et française, Per-jakez Hélias est né au sein d’une famille d’ouvriers exclusivement bretonnants. Il apprendra le français à l’école et se prendra d’affection pour cette langue, sans renier sa langue maternelle. Professeur de lettres classiques de 1946 à sa retraite en 1975, il participera aux émissions de radio et aux émissions télévisées en langue bretonne. Il publiera également une rubrique hebdomadaire dans le journal La Bretagne à Paris et le Ouest France. Célèbre auteur de poésies et de l’ouvrage Le Cheval d’Orgueil adapté au cinéma par Claude Chabrol, il sera décoré de l’Ordre de l’Hermine en 1991.
En août et septembre 1958, il est chargé par la ligue d’enseignement de diriger un stage de culture populaire et des techniques artistiques pour des enseignants africains, désireux de faire de l’animation culturelle dans leurs établissements. Il parcourra ainsi la Mauritanie, le Soudan, Le Niger, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, qui lui rendra hommage en 1996.