L’Espace Éthique Azuréen (CHU – Faculté de Médecine) présidé par le Pr Dominique Grimaud a organisé le 3° printemps Éthique dans le but d’informer, d’échanger et de progresser autour du thème « Ethique, technologies et santé ». Praticiens, philosophes ingénieurs ont croisé leurs approches et expériences, vendredi 29 mars 2013 au Campus Saint Jean d’Angély. La rencontre était ouverte à tous.
Les questionnements
La technique a pénétré le quotidien du soin au point d’être devenue un support et une aide incontournables. Elle effraie autant qu’elle séduit et le lien qu’elle crée est tout autant de confiance que de défiance.Tant dans la pratique du soin que dans l’univers médico social, elle est omniprésente, revêt les formes les plus diverses et influe voire guide nos pratiques.
Selon son type : de substitution ou de support face au handicap, exploratoire dans la recherche d’un diagnostic, communicante comme interface intersectorielle ou entre acteurs, elle est bienfaisante mais potentiellement à risque.
Accueillis à Nice, les conférenciers de ce 3e Printemps Ethique, ont abordé le thème : « Ethique, technologies et santé ».
Après la conférence inaugurale de Jean Leonetti, médecin et parlementaire, sur « Autonomie et vulnérabilité », le philosophe Fabrice Gzil a posé la question du vertige possiblement induit par ce pouvoir technologique évoquant la version moderne du mythe de Prométhée.
La réanimation, tant de l’adulte que de l’enfant, est une spécialité hautement technique. Sadek Beloucif, et Yannick Aaujard ont rappelé les problèmes d’éthique, d’autonomie, de vulnérabilité soulevés au quotidien dans les services de soins intensifs.
L’aide, l’assistance, le soin et le lien social sont essentiels pour le citoyen âgé et la technologie peut y participer mais dans quel sens, a interrogé le gérontologue Alain Franco ?
La dépendance de l’humain face aux technologies de l’information ou aux techniques thérapeutiques des maladies chroniques a été développée respectivement par Christian Hervé, éthicien et médecin légiste, puis Bruno Charrat, ingénieur et chercheur.
François Cuzin, généticien et académicien des sciences, confronté à l’évolution de notre société de communication a posé la question de l’éthique dans la diffusion des informations sur la recherche et la science.
Patrick Gaudray, biologiste et membre du Comité National d’Ethique s’est interrogé sur le contrôle de l’évolution des technosciences : est-il possible de les maîtriser ?
Enfin Jean-Yves Quiviger, philosophe a animé le débat final sur les technologies et la santé, entre crainte et adhésion, avant la conclusion de Dominique Grimaud, médecin réanimateur et Président de l’Espace Ethique Azuréen, qui a insisté sur la responsabilité de l’homme dans ces choix : concepteurs, techniciens, utilisateurs, nous avons tous la responsabilité du bon usage de ces techniques qui doivent rester au service de l’homme, citoyen et libre. »