Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Greffe hépatique : un foie sauve deux vies

Une équipe de transplantation hépatique de l’AP-HP réalise avec succès à l’hôpital Saint-Antoine un « split » hépatique in situ (division d’un foie « in vivo » en 2 demi-foies) pour greffer deux patients adultes du groupe sanguin rare AB.

Une équipe de transplantation hépatique de l’AP-HP réalise avec succès à l’hôpital Saint-Antoine un « split » hépatique in situ (division d’un foie « in vivo » en 2 demi-foies) pour greffer deux patients adultes du groupe sanguin rare AB.
Le 5 janvier 2011, à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) dans le service de chirurgie hépato-biliaire et de transplantation hépatique, deux patients adultes du groupe sanguin rare AB ont pu bénéficier simultanément d’un même greffon grâce à la séparation « in vivo » en 2 demi foies d’un foie entier prélevé chez un donneur en mort encéphalique, par le Pr Olivier Soubrane, le Dr Olivier Scatton et le Dr Fabiano Perdigao ainsi que leurs collaborateurs.
Cette technique dite du « split », mot anglais qui signifie diviser, consiste à partager un greffon hépatique en deux greffons partiels qui correspondent respectivement à la partie gauche (environ 1/3 du foie) et à sa partie droite. Elle est utilisée, dans l’immense majorité des cas, pour permettre une transplantation hépatique chez un enfant qui reçoit la partie gauche et un adulte qui reçoit la partie droite, le partage étant le plus souvent réalisé « ex vivo », après le prélèvement, car techniquement et logistiquement plus simple.
Les chirurgiens de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) ont réalisé le partage du greffon directement chez un donneur décédé à l’hôpital Henri Mondor (AP-HP) et en collaboration avec les chirurgiens de cet hôpital (Pr Alexis Laurent). Ce partage du foie chez un donneur décédé nécessite un ensemble de conditions favorables et des équipes chirurgicales très entraînées, puisqu’il prolonge l’intervention et ne peut s’envisager qu’avec l’accord de toutes les autres équipes de prélèvement. Cette technique assure une meilleure hémostase des vaisseaux, un raccourcissement de la période d’ischémie en réduisant la durée de conservation du foie. Elle offre par conséquent une qualité de greffons bien supérieure contribuant au succès de la greffe.
Cette bipartition des greffons hépatiques pour deux receveurs adultes a un intérêt certain, notamment en raison de la rareté des greffons, mais reste très peu employée du fait des difficultés techniques, notamment d’implantation du greffon gauche et des contraintes logistiques. En France, moins de 5 % des greffes sont réalisées avec une procédure de foie partagé. Cette avancée ouvre donc des perspectives nouvelles dans le domaine de la transplantation hépatique chez l’adulte alors que l’accessibilité à la greffe hépatique en France n’est que de 50% (sur 1900 malades inscrits au registre, on ne dénombre que 1000 greffes par an). Les progrès techniques du split pour deux adultes pourraient aussi avoir des conséquences favorables sur les greffes hépatiques effectuées à partir de donneurs vivants familiaux.
Les patients greffés sont en bonne santé.
Contacts presse – AP-HP :
Eve Aulong – Aude Chaboissier – Anne-Cécile Bard
Tél : 01 40 27 37 22  – Fax : 01 40 27 57 01 –  href= »mailto:service.presse@sap.aphp.fr » 

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”