Grosses jambes post phlébitiques : un traitement innovant

Pathologie fréquente, appelée aussi thrombophlébite ou thrombose veineuse, la phlébite est un trouble cardiovasculaire qui correspond à la formation d’un caillot de sang dans une veine des jambes. Ce caillot bloque le flux sanguin dans la veine. Quand il se loge dans les veines du mollet un traitement évitera toute complication majeure. Mais son efficacité est limitée sur les veines fémorales ou iliaques. Pour renforcer la circulation sanguine, le service de Radiologie Interventionnelle Vasculaire et Oncologique de l’Hôpital Européen Georges Pompidou a mis au point un nouveau traitement : la re-canalisation. Explications…

Pathologie fréquente, appelée aussi thrombophlébite ou thrombose veineuse, la phlébite est un trouble cardiovasculaire qui correspond à la formation d’un caillot de sang dans une veine des jambes. Ce caillot bloque le flux sanguin dans la veine. Quand il se loge dans les veines du mollet un traitement évitera toute complication majeure. Mais son efficacité est limitée sur les veines fémorales ou iliaques. Pour renforcer la circulation sanguine, le service de Radiologie Interventionnelle Vasculaire et Oncologique de l’Hôpital Européen Georges Pompidou a mis au point un nouveau traitement : la re-canalisation. Explications…

La re-canalisation des veines iliaques ou fémorales se fait de manière peu invasive, par radiologie interventionnelle et par voie percutanée, au moyen de petits guides, ballons de dilatation et stents (ressorts métalliques posés après dilatation). Le guidage se fait sous contrôle radiologique. Le ballon gonflé grâce à une seringue équipée d’un manomètre permet de glisser le stent qui maintient l’élargissement. Le ballon peut être retire et l’ouverture ainsi obtenue améliore le flux circulatoire dans la veine. L’intervention se déroule sous anesthésie locale au cours d’un séjour en hôpital de jour. Avec cette méthode on parvient à réduire les symptômes de près de 90% des patients, qui soulagés peuvent reprendre leurs activités sociales et professionnelles.

Mieux connaître la phlébite
Les phlébites surviennent même chez des patients très jeunes, le cas typique étant une jeune femme ayant eu une phlébite sous pilule qui va garder des séquelles veineuses. La fréquence de cette pathologie rencontrée chez un grand nombre de patients a des retentissements sur leur qualité de vie sociale et professionnelle.
Les facteurs de risque sont bien identifiés : une longue immobilisation, certains actes chirurgicaux, le tabac ou certaine contraception orale mais cette pathologie peut aussi survenir sur des terrains tout à fait normaux Le diagnostic est suspecté sur des douleurs du mollet accompagnées d’un gonflement modéré et d’une petite fièvre. Il est confirmé grâce à un examen d’imagerie médicale : l’écho Doppler.

Le traitement repose sur des anticoagulants en injection avec un relais oral pendant plusieurs semaines, associé à une contention par des bas élastiques. Il aide à la ré-perméabilisation de la veine bouchée par le caillot sanguin Ce traitement permet également d’éviter une complication majeure qui peut être mortelle: l’embolie pulmonaire.
Si les veines du mollet se ré-perméabilisent souvent, il n’en est pas de même pour des veines plus larges comme les veines fémorales et iliaques situées à l’entrée et dans le bassin. Chez la moitié des patients, ces veines sont partiellement recanalisées, avec des parois épaissies, des résidus fibreux ce qui entraîne des troubles secondaires d’une gravité variable. S’ils sont le plus souvent modestes : simples veines saillantes sous la peau ou lourdeurs de jambe, ces séquelles peuvent être plus invalidantes. Ainsi, un œdème de la jambe, des douleurs ou des ulcères veineux risquent d’apparaître après quelques mois ou années d’évolution. D’où l’intérêt d’une re-canalisation.

D’après un article publié dans le webzine de l’AP-HP le 22 mai 2013

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Simuler un attentat ou une tempête pour préparer aux situations d’urgence 

Après l’impressionnant déploiement du “Shelter”, hôpital mobile du CHU de Toulouse, ce fut au tour du projet “SENS” d’être présenté lors de la dernière édition de SantExpo. SENS, ou autrement dit un centre de simulation environnementale et neurosensorielle de 140 m2, ayant la capacité de recréer diverses situations extrêmes pour préparer au mieux les professionnels de l’urgence à des crises majeures. Un projet attendu sur le site de l’hôpital Purpan en 2024.

A Santexpo, des CHU de France en transition(s)

Pour la deuxième année consécutive, les 32 CHU ont affiché leur unité à l’occasion de Santexpo, salon qui a réuni du 23 au 25 mai l’écosystème de la santé. S’il est difficile d’évaluer les retombées réelles pour les établissements, ce rassemblement sur deux stands et une même bannière (CHU de France) aura eu le mérite de faire valoir un certain nombre de thèmes, dont les transitions numérique, écologique ou sociale au sein de l’hôpital. A défaut d’énumérer tout ce que nos caméras ont pu capter d’échanges sur ces trois jours, la rédaction vous propose de revivre dix temps forts.

Vincent Vuiblet : “L’IA va profondément modifier l’ensemble des fonctions hospitalières.” 

Connaissance des maladies, aide aux diagnostics, dépistage précoce, prise en charge des patients, prédiction de l’efficacité des traitements ou encore suivi des épidémies… dans la santé comme dans d’autres domaines, l’Intelligence artificielle est promise partout. Si les perspectives semblent vertigineuses, difficile de saisir ce que cette évolution technologique, que certains appréhendent comme une “révolution”, implique réellement. A l’occasion de SantExpo, nous avons interrogé Vincent Vuiblet, Professeur de médecine au CHU de Reims et directeur de l’Institut d’Intelligence Artificielle en Santé Champagne Ardenne depuis 2020, sur ce sujet particulièrement d’actualité. L’occasion pour lui de nous éclairer, de balayer aussi un certain nombre d’idées reçues et de fantasmes.

Le CHU de Bordeaux aux petits soins avec ses nouveaux internes

Le 15 mai dernier, deux cent six nouveaux internes ont été accueillis au Grand Théâtre, bâtiment phare de la capitale girondine et propriété du CHU de Bordeaux. Un événement en grandes pompes voulu par Yann Bubien, peu de temps après son arrivée en tant que Directeur général.

A saint-Étienne, cette nouvelle clinique soigne les champions comme les sportifs du dimanche

Ouverte depuis novembre dernier, la Clinique Universitaire du Sport et de l’Arthrose (CUSA) accueille dix-sept praticiens travaillant de concert pour soigner les problématiques qui entourent l’appareil locomoteur. Et si son plateau technique de pointe voit défiler les sportifs de haut niveau comme les amateurs, c’est une autre population, touchée par l’arthrose et autres douleurs articulaires, qui prend massivement rendez-vous. Reportage.