Hémovigilance et sécurité transfusionnelle

Le Xe congrès biennal d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle se déroule à Nantes en novembre 2012. L’occasion de rappeler que l’hémovigilance doit rester une préoccupation quotidienne.

Le Xe congrès biennal d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle se déroule à Nantes en novembre 2012. L’occasion de rappeler que l’hémovigilance doit rester une préoccupation quotidienne.
Les scandales liés aux transfusions de sang contaminé ont amené dans les années 90 la création de l’Agence française du sang et la structuration nationale de l’hémovigilance, déclinée dans les établissements de santé par des médecins référents correspondant d’hémovigilance. Quelque vingt ans plus tard, le Dr Jean-Christophe Rigal, anesthésiste et président du comité de sécurité transfusionnelle et d’hémovigilance, insiste sur la nécessité de maintenir le plus haut niveau d’attention pour toute transfusion sanguine : « Le CHU de Nantes est, par sa taille et la nature de ses activités, le plus gros utilisateur de produits sanguins dans la région. Chaque année, 48 000 poches de sang sont transfusées à 6 500 patients. Il se produit une centaine d’incidents transfusionnels par an, dont quatre à cinq pourraient être évités en améliorant l’organisation. »
Chaque événement indésirable est analysé par l’équipe d’hémovigilance du CHU (les Dr Betbèze et Gaillard) et fait l’objet d’une déclaration spécifique auprès du réseau national d’hémovigilance rattaché à l’Affsaps : « Pour ces incidents évitables, il n’y a jamais un seul responsable, mais l’addition de plusieurs défaillances dans le processus de distribution et de soins. Cela pourrait être évité par la sensibilisation et la formation régulière de tous les intervenants ». Toute une chaîne est concernée : médecins et infirmiers bien sûr, mais aussi aides-soignants, coursiers, taxis, agents d’accueil… Chacun doit connaître précisément les procédures, les gestes, les dernières recommandations. »
Déjà, l’hôpital a fait des efforts importants pour limiter le gaspillage de cette denrée précieuse que sont les produits sanguins labiles. Sur l’ensemble de l’établissement, le taux annuel de produits sanguins détruits est passé depuis 2003 de 5 % à 1,8 % et de 13 % à 2 % à l’hôpital Nord Laennec. L’enjeu financier est également important, puisque 14 M€ sont dépensés chaque année en produits sanguins et examens biologiques liés à la transfusion sanguine : «
Le congrès biennal d’hémovigilance et de sécurité transfusionnelle est l’occasion de remettre en lumière l’importance du respect des bonnes pratiques en transfusion. Dernières techniques et outils, recommandations, formations… figurent au menu de ces trois journées.

Plus d’infos
Sur le site de la Société française de vigilance et de thérapeutique transfusionnelle : www.sfvtt.org

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