Hernie discale lombaire : une nouvelle intervention sous scanner

Les douleurs lombaires sont un problème de santé publique majeur. On déclare en France près de 56 300 séjours hospitaliers par an pour hernie discale entraînant la plupart du temps, des arrêts de travail. Face à ce fléau, les traitements s'affinent et deviennent moins agressifs et moins coûteux.

Les douleurs lombaires sont un problème de santé publique majeur. On déclare en France près de 56 300 séjours hospitaliers par an pour hernie discale entraînant la plupart du temps, des arrêts de travail. Face à ce fléau, les traitements s’affinent et deviennent moins agressifs et moins coûteux.

Une douleur qui irradie le membre inférieur au point de ne plus pouvoir marcher ! il y a de fortes probabilités pour que ce soit une hernie discale.

Le diagnostic est d’abord suspecté cliniquement puis confirmé par une IRM ou un scanner réalisé après 1 mois de traitement médical dont le résultat n’est pas satisfaisant.
Ces examens permettent d’analyser de façon précise les rapports de la hernie discale avec les structures nerveuses. C’est ce conflit disco-radiculaire qui est responsable de la douleur irradiant dans le membre inférieur : sciatique ou cruralgie.

Des moyens thérapeutiques existent contre ces douleurs : antalgiques, anti-inflammatoires, rééducation et chirurgie en cas de résistance au traitement.
Depuis quelques années, grâce à l’émergence de technique d’imagerie interventionnelle sous contrôle scanner, des traitements radioguidés se sont développés.
En cas d’échec au traitement médical classique, il est possible de procéder à des infiltrations sous contrôle scanner au niveau de la hernie discale responsable de la douleur. Ces interventions se pratiquent en ambulatoire et nécessite un repos au lit pendant quarante huit heures après le geste. Malgré leur efficacité prouvée, certains patients souffrent encore de leurs sciatiques.

Une nouvelle arme thérapeutique a fait sont apparition au CHU de Nice venant s’ajouter à l’arsenal thérapeutique : la micro-herniectomie sous contrôle scanner.
Cette intervention consiste à réaliser sous anesthésie locale, sous asepsie chirurgicale une extraction de la hernie discale responsable de la douleur.
Le patient est allongé sous un scanner et un arceau de scopie, des repérages dans les 3 plans de l’espace permettent de s’assurer de la justesse du positionnement du matériel.
Une incision de 2 mm seulement permet d’introduire une sonde d’aspiration jusqu’au niveau de la hernie discale.
Enfin, on réalise une aspiration du fragment discal au contact du nerf. La hernie remonte par un procédé mécanique le long de la sonde. Elle est ensuite récupérée pour évaluer la quantité de matériel retiré.

L’intérêt de cette technique innovante réside dans son exécution en temps réel, sous anesthésie locale, indolore, durant en moyenne moins d’une heure et sans aucune cicatrice cutanée.

En cas d’échec de l’intervention, une opération par chirurgie classique pourra éventuellement prendre le relais. Une courte hospitalisation de 24 à 48 heures est nécessaire pour une surveillance post-interventionnelle.
Les résultats obtenus avec un recul de un an et demi sont très encourageants à condition de respecter les critères d’inclusions et les contre-indications .

Six CHU pratiquent cette technique

Cette procédure est réalisée depuis l’année 2004 au CHU à l’hôpital l’archet II par le Dr Amoretti Nicolas et le Dr Grimaud Anne dans le service du Pr Bruneton en imagerie médicale et interventionnelle. Six CHU pratiquent cette technique : Paris (Lariboisiere), Clermont-ferrand, Lille prochainement Strasbourg et Nancy. Le CHU de Nice a été le premier à pratiquer cette intervention (première publication).

La prise en charge des patients est effectuée en étroite collaboration avec les Dr Flory Philippe, Brocq Olivier du service de rhumatologie du Pr Euller-Ziegler.

Pour contacter le service
amoretti.n@chu-nice.fr
tél 04 92 03 63 53.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Simuler un attentat ou une tempête pour préparer aux situations d’urgence 

Après l’impressionnant déploiement du “Shelter”, hôpital mobile du CHU de Toulouse, ce fut au tour du projet “SENS” d’être présenté lors de la dernière édition de SantExpo. SENS, ou autrement dit un centre de simulation environnementale et neurosensorielle de 140 m2, ayant la capacité de recréer diverses situations extrêmes pour préparer au mieux les professionnels de l’urgence à des crises majeures. Un projet attendu sur le site de l’hôpital Purpan en 2024.

A Santexpo, des CHU de France en transition(s)

Pour la deuxième année consécutive, les 32 CHU ont affiché leur unité à l’occasion de Santexpo, salon qui a réuni du 23 au 25 mai l’écosystème de la santé. S’il est difficile d’évaluer les retombées réelles pour les établissements, ce rassemblement sur deux stands et une même bannière (CHU de France) aura eu le mérite de faire valoir un certain nombre de thèmes, dont les transitions numérique, écologique ou sociale au sein de l’hôpital. A défaut d’énumérer tout ce que nos caméras ont pu capter d’échanges sur ces trois jours, la rédaction vous propose de revivre dix temps forts.

Vincent Vuiblet : “L’IA va profondément modifier l’ensemble des fonctions hospitalières.” 

Connaissance des maladies, aide aux diagnostics, dépistage précoce, prise en charge des patients, prédiction de l’efficacité des traitements ou encore suivi des épidémies… dans la santé comme dans d’autres domaines, l’Intelligence artificielle est promise partout. Si les perspectives semblent vertigineuses, difficile de saisir ce que cette évolution technologique, que certains appréhendent comme une “révolution”, implique réellement. A l’occasion de SantExpo, nous avons interrogé Vincent Vuiblet, Professeur de médecine au CHU de Reims et directeur de l’Institut d’Intelligence Artificielle en Santé Champagne Ardenne depuis 2020, sur ce sujet particulièrement d’actualité. L’occasion pour lui de nous éclairer, de balayer aussi un certain nombre d’idées reçues et de fantasmes.

Le CHU de Bordeaux aux petits soins avec ses nouveaux internes

Le 15 mai dernier, deux cent six nouveaux internes ont été accueillis au Grand Théâtre, bâtiment phare de la capitale girondine et propriété du CHU de Bordeaux. Un événement en grandes pompes voulu par Yann Bubien, peu de temps après son arrivée en tant que Directeur général.

A saint-Étienne, cette nouvelle clinique soigne les champions comme les sportifs du dimanche

Ouverte depuis novembre dernier, la Clinique Universitaire du Sport et de l’Arthrose (CUSA) accueille dix-sept praticiens travaillant de concert pour soigner les problématiques qui entourent l’appareil locomoteur. Et si son plateau technique de pointe voit défiler les sportifs de haut niveau comme les amateurs, c’est une autre population, touchée par l’arthrose et autres douleurs articulaires, qui prend massivement rendez-vous. Reportage.