Pour traiter l’incontinence urinaire, une équipe toulousaine a mis au point une nouvelle technique : l’implantation par voie laparoscopique des trois composants du sphincter urinaire artificiel à savoir la manchette en péri-prostatique, le réservoir en intra-abdominal et la pompe en intra-scrotal. Cette nouvelle approche a été développée par le Docteur Xavier Gamé et le Professeur Pascal Rischmann, service d’Urologie du CHU de Toulouse. Le premier bénéficiaire au monde a été un patient paraplégique complet souffrant une incontinence urinaire sévère. L’intervention s’est déroulée le 11 octobre 2005. Cette intervention a été effectuée au travers de 4 orifices de trocart mesurant respectivement 5mm, 5mm, 10mm et 10mm. Aucun muscle n’a été sectionné ou rétracté. Le patient a pu reprendre ses transferts le lendemain de l’intervention et a pu déambuler dès le deuxième jour post-opératoire et reprendre rapidement ses activités de loisirs et professionnelles habituelles.
L’autre intérêt de la voie laparoscopique est la qualité de la dissection et notamment du passage rétro-prostatique qui en chirurgie ouverte se faisait à l’aveugle et qui sous laparoscopie est réalisé entièrement sous contrôle de la vue et est donc beaucoup plus précis.
Cette première a été publiée dans Urology en 2009 [1]
Pose de sphincter : les limites de la chirurgie ouverte
Un des traitements de l’incontinence urinaire de l’homme est la mise en place d’un sphincter urinaire artificiel qui peut être placé soit autour de l’urèthre bulbaire, en cas d’incontinence d’urine après chirurgie prostatique ou traitement physique du cancer de la prostate, soit autour du col vésical ou de la prostate, chez les patients ayant une incontinence urinaire d’origine neurologique [2]. Dans ce dernier cas, la mise en place du sphincter artificiel imposait une chirurgie ouverte, par laparotomie, qui avait pour conséquence une durée d’hospitalisation prolongée et surtout empêchait une reprise des activités physiques pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, posant problème chez des patients à mobilité réduite, en fauteuil roulant, ne pouvant alors plus faire leurs transferts, perdant temporairement en autonomie et était responsable d’une perte des forces musculaires. De ce fait, ces patients nécessitaient fréquemment un séjour en centre de rééducation fonctionnelle au décours de leur hospitalisation.
1 Gamé X, Bram R, Abu Anz S, Doumerc N, Guillotreau J, Malavaud B and Rischmann P. Laparoscopic insertion of artificial periprostatic urinary sphincter. Urology 2009;73:442 e1-3.
2 Chartier-Kastler E, Ayoub N, Richard F and Ruffion A. Chirurgie prothétique de l’incontinence urinaire d’effort par insuffisance sphinctérienne neurologique. Prog Urol 2007;17:600-8.
A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques
Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.