A Marseille, les patients insuffisants cardiaques, de retour à leur domicile après une hospitalisation vont bénéficier d’un suivi à distance avec Follow Heart. Au quotidien, le système envoie des informations sous forme de courbes de tendances au service de cardiologie de la Timone et sur demande au cardiologue et médecin traitant du patient.
Pèse-personne connecté, capteur de la fréquence cardiaque et de la saturation en oxygène
En cas de prise de poids rapide enregistrée sur un pèse-personne connecté, de tachycardie brutale, de perturbation du bilan biologique (BNP, fonction rénale…), ou de signes d’inquiétude relevés par l’infirmière libérale lors d’une visite et signalés via une application smartphone dédiée, l’algorithme génère une alerte auprès de l’Unité de Télésurveillance de l’Hôpital Nord ou de l’Hôpital de la Timone. L’information circule sir un réseau sécurisé de protection des données patients.
En réponse, des mesures correctives sont transmises, soit par téléphone, soit par le biais de la programmation d’une consultation avec le cardiologue traitant, le médecin généraliste ou un cardiologue de l’Unité de Télésurveillance.
Le patient qui adopte ce dispositif devra suivre trois séances semestrielles d’éducation thérapeutiques présentielles ou par téléphone. Ces formations sont assurées par les infirmières des Unités de Télésurveillance.
Une expérience patient positive
Les premiers retours de patients ayant testé le dispositif sur d’autres sites sont encourageants. "Ils sont contents de disposer d’une surveillance quotidienne qui les rassure et les réconforte. Quand ils montent sur leur balance, ils ont l’impression d’avoir tout une équipe autour d’eux. Cette connexion compense l’éloignement physique et le fait qu’il est de plus en plus compliqué de disposer d’un suivi régulier et rapproché." reconnait le Dr Jérémie Barraud, praticien hospitalier coordinateur de l’unité de télésurveillance de l’hôpital Nord)
A qui s’adresse Follow Heart ?
Follow Heart est proposé à tout patient ayant été hospitalisé pour une poussée d’insuffisance cardiaque, au cours des 30 derniers jours ou durant l’année précédente et toujours enregistré en classe NYHA* II ou plus avec un taux de peptide natriurétique de type B (BNP)>100 pg/mL ou de NT pro BNP >1000 pg/mL.
Conditions requises
Le patient bénéficiaire de Follow Heart sera pressenti par un des cardiologues des Unités de Télésurveillance au décours d’une hospitalisation pour insuffisance cardiaque ou par son cardiologue ou médecin traitant qui contactera l’une des Unités de Télésurveillance. Le patient qui consent à ce télésuivi doit participer à une réunion d’information au cours de laquelle le matériel lui sera remis.
La télésurveillance a prouvé son efficacité en réduisant le nombre d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque et de la mortalité totale
"En extrapolant les données de l’étude TIM-HF 2**, notre expérimentation prévoit une diminution de 10% des jours d’hospitalisations et de 20 à 30% de la mortalité" commente le Dr Jérémie Barraud qui précise que ces chiffres restent de l’ordre de la projection car les modalités de télésuivi différaient un peu.
Un dispositif agréé par la DGOS
Porté par les Prs. Franck Thuny et Frédéric Franceschi, et le Dr. Michael Peyrol, le programme connecté Follow Heart est un programme simple de télésurveillance des patients insuffisants cardiaques, agréée par la DGOS. Les Unités de Télésurveillance de l’Hôpital Nord ou de l’Hôpital de la Timone figurent parmi les premières unités de télésurveillance des maladies chroniques de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille.
Par ce déploiement, l’AP-HM ambitionne la référence de centre leader en France dans la télésurveillance du patient insuffisant cardiaque.
*New York Heart Association’s classification
**Koehler, F.; Koehler, K.; Deckwart, O.; Prescher, S.; Wegscheider, K.; Kirwan, B.A.; Winkler, S.; Vettorazzi, E.; Bruch, L.; Oeff, M.; et al. Efficacy of telemedical interventional management in patients with heart failure (TIM-HF2): A randomised, controlled, parallel-group, unmasked trial. Lancet 2018, 392, 1047–1057.1(4):391–403.