Le Pôle Thorax et Vaisseaux du CHU Grenoble Alpes vient de signer une nouvelle première nationale ! Le professeur Pascal Defaye, responsable du service Rythmologie et Stimulation Cardiaque, a implanté l’un des premiers dispositifs de stimulation endocardique sans fil au monde pour le traitement de resynchronisation cardiaque.
La technologie WISE-CRT conçue par la startup EBR System vise à améliorer la santé des patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Déjà pionnier en France dans les pacemakers sans sonde, l’équipe de Rythmologie et Stimulation cardiaque du CHUGA a franchi une nouvelle étape dans l’histoire de la resynchronisation cardiaque en étant le premier établissement de santé en France et parmi les premiers dans le monde à utiliser cette nouvelle technologie qui fait l’objet d’un projet de recherche clinique international.
La resynchronisation cardiaque est un traitement éprouvé qui réduit la mortalité et améliore les résultats cliniques des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque. Le système de stimulation implantable est capable d’administrer de l’énergie au cœur, grâce à un émetteur à ultrasons, sans utiliser de dérivation (ou fil) de stimulation pour acheminer l’énergie. Il a été conçu pour répondre aux limitations persistantes des systèmes TRC actuels où environ 30 à 40 % des patients recevant un dispositif TRC conventionnel manquent de répondre au traitement ou subissent des échecs liés à la dérivation. Le premier patient français a donc été pris en charge au CHUGA et l’intervention s’est déroulée en deux temps avec l’implantation du dispositif à ultrasons et de la batterie pour commencer puis, quelques jours plus tard, l’implantation dans le ventricule gauche de l’électrode de stimulation.
"Nous avons d’abord implanté une petite batterie sous la peau, au niveau pectoral. La batterie est reliée à un transmetteur au niveau de l’espace intercostal. Ce transmetteur envoie des ultrasons qui vont être transformés en énergie électrique par la petite électrode de 6 mm placée sur la paroi du ventricule gauche quelques jours plus tard lors d’une seconde intervention qui a eu lieu sous sédation et avec la présence de plusieurs techniciens de la startup EBR System." témoigne le Pr Pascal Defaye. Et de conclure : "C’est la première fois qu’on transmet de l’énergie par les ultrasons sur un pacemaker. La vraie avancée réside dans le fait que la petite électrode est fixée de façon définitive et que seule la batterie, facilement accessible, est désormais à changer tous les quatre ans. L’objectif est simple, il s’agit d’améliorer encore la santé des patients insuffisant cardiaque."
Pour les CHU, le spectre de l’impasse financière
Dans un communiqué rendu public ce lundi 2 octobre, la Conférence des Directeurs Généraux de CHU s’alarme de la mauvaise situation financière des CHU français, imputable selon elle aux surcoûts en termes de ressources humaines et aux effets de l’inflation. Et redoute une dégradation rapide si l’Etat ne fait rien.