Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

TRIBUNE : « La Conférence des doyens de médecine va devoir renoncer à la mise en place des réformes des études médicales en 2020 ! »

Les doyens de médecine montent au créneau sans équivoque, dans un communiqué diffusé ce 8 novembre 2019: face au maintien par le Gouvernement de la réduction effective des moyens financiers pour l’hôpital public, ils s'affirment prêts à renoncer à la réforme des études médicales planifiée pour la rentrée 2020.

Les doyens de médecine montent au créneau sans équivoque, dans un communiqué diffusé ce 8 novembre 2019: face au maintien par le Gouvernement de la réduction effective des moyens financiers pour l’hôpital public, ils s’affirment prêts à renoncer à la réforme des études médicales planifiée pour la rentrée 2020.
La Conférence nationale des doyens de médecine, représentante de la communauté hospitalo universitaire alerte depuis de nombreux mois le Gouvernement sur le déclin de l’hôpital public et plus particulièrement des centres hospitalo-universitaires (CHU). Ce déclin se traduit par une vétusté inacceptable des structures, un sous-équipement chronique, un accès de plus en plus retardé aux innovations diagnostiques et thérapeutiques et une dégradation progressive de la formation. Ce déclin a pour conséquences un déficit critique d’attractivité du CHU pour les soignants paramédicaux, les médecins, et en particulier pour les hospitalo-universitaires. Cette crise, sans précédent, risque d’affaiblir considérablement les CHU qui sont les piliers de la formation et de la recherche de notre système de santé.
La Conférence nationale des doyens de médecine a conscience des enjeux organisationnels et de la contrainte budgétaire qui encadrent la nécessaire transformation de notre système de santé. Dans cet esprit, la communauté hospitalo-universitaire s’est engagée depuis plusieurs mois à travailler à cette transformation avec une réforme des études médicales. Ce travail de réforme, sans précédent, s’est concrétisé par la publication le 5 novembre dernier du décret et des arrêtés d’application de la loi du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et la transformation du système de santé. Alors que la Conférence nationale des doyens de médecine est en action pour garantir la mise en place effective de ces réformes, notre déception est immense de voir, malgré les nombreuses alertes, le maintien par le Gouvernement de la réduction effective et substantielle – environ 800 millions d’euro d’économie supplémentaire – des moyens financiers pour l’hôpital public, dont une part non négligeable conditionne la formation des futurs médecins. Dans ces conditions, la Conférence nationale des doyens de médecine craint de se trouver acculée à renoncer à mettre en place, avec l’ambition souhaitée, la réforme des études médicales pour la rentrée 2020.
La Conférence nationale des doyens de médecine associée aux doyens de santé a transmis à Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé 13 propositions qui pourront contribuer à sauver le modèle de CHU français notamment par la transformation de notre système de formation et de recherche médicale.
Face à cette crise inédite du CHU, le Gouvernement va annoncer des mesures la semaine du 14 novembre. Si ces mesures n’étaient pas suffisantes pour venir au secours de nos CHU, la Conférence nationale des doyens de médecine, appellerait la communauté hospitalo-universitaire à agir.

Pr Jean Sibilia
Président de la Conférence des Doyens
des Facultés de Médecine

Pr Djillali Annane
Vice-Président de la Conférence des Doyens
des Facultés de Médecine

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”