La confidentialité est un droit fondamental du patient. Nommer un patient à haute voix, parler d’un examen ou échanger à propos d’un traitement est nécessaire à l’activité de soins. Pour concilier cette nécessité avec le devoir de confidentialité, le CHU de Montpellier réalise une campagne en interne sur le thème « La confidentialité, c’est aussi notre métier ».
Une enquête en interne
En 2003, le département qualité et gestion des risques du CHU de Montpellier a réalisé une enquête interne sur la notion de confidentialité. Plus de 850 personnes (médecins, soignants et administratifs) ont répondu à ce questionnaire qui avait été distribué avec le journal interne.
Pour 88 % des personnes, la confidentialité devrait être une priorité pour l’établissement et pour 74 % c’est une priorité pour les professionnels. 52 % des personnes déclarent qu’il arrive souvent que l’identité des patients soit divulguée de manière orale dans les salles d’attente et les lieux d’accueil. Ils sont 47 % à penser que la confidentialité est le plus souvent respectée tandis que 42 % pensent qu’elle ne l’est que rarement. Enfin, à la question « Considérez vous que la confidentialité est suffisamment respectée au CHU pour accepter d’y être vous-même hospitalisé ? » 53 % des personnes répondent oui et 41 % répondent non.
Ces principaux résultats démontrent que la confidentialité est une préoccupation importante de tous, avec un très haut niveau d’exigence. Même si, dans la pratique, il est souvent difficile de concilier nécessité de communiquer et d’échanger les informations avec devoir de confidentialité. Il reste des progrès à faire pour que son respect total passe dans les habitudes quotidiennes.
Une campagne pour sensibiliser
Forte de ces résultats, la commission « Dossier patient » a décidé de mener une campagne de sensibilisation en interne sur le thème de la confidentialité déclinée sous forme d’affiches et d’articles dans le journal interne. Un slogan a été choisi « La confidentialité, c’est aussi notre métier » afin d’ancrer cette notion dans des habitudes professionnelles.
Des petits riens qui font tout
La campagne décline le thème de la confidentialité au quotidien. Les affiches, créées en collaboration avec le service de la communication du CHU, décrivent des situations typiques de « rupture de confidentialité ». Il n’est, cependant, pas question d’interdire aux professionnels de santé d’échanger des informations à propos des patients. Il est question de dire, que le plus souvent, peu de choses suffisent pour respecter la règle de la confidentialité : parler à voix basse dans un couloir ou un lieu public, privilégier les bureaux pour échanger, cacher le nom sur un dossier patient sont quelques exemples de ces riens qui font tout.
Les situations décrites se déroulent à l’intérieur de l’hôpital bien sûr, mais aussi à l’extérieur (tramway, restaurant). En effet, respecter la confidentialité s’applique de la même manière lorsqu’on passe l’enceinte de l’hôpital.