La coopération aide à lutter efficacement contre la résistance aux antirétroviraux. En matière de VIH/SIDA, la Caraïbe détient un triste record : 500 000 personnes vivent avec le VIH/SIDA soit 2,4 habitants sur 100, 53 000 nouvelles affections par an, 36 000 décès. Des chiffres qui font d’elle une des régions les plus frappées par l’épidémie après l’Afrique sub-saharienne. Les travaux du Pr Jean William Pape du Groupe Haïtien d’Etude du Sarcom de Kaposi et des Infections Opportunistes ont démontré l’opportunité des tri thérapies y compris dans des conditions socio-économiques défavorables. Cependant les cliniciens se heurtent à la résistance du VIH aux antirétroviraux et aux difficiles options des médicaments à introduire en deuxième ligne. C’est le cas en Martinique, où l’analyse des résistances guide les options thérapeutiques dans les situations d’échec virologique.
Face à cette situation, les professionnels de santé (experts, cliniciens, épidémiologistes, virologues, coordonnateurs de programmes nationaux) de la Caraïbe (hors Cuba), de la Pan American Health Organization (PAHO), du Canada et de la France se sont réunis du 10 au 12 mai 2006.
Objectifs : définir ensemble les modalités de mise en place d’un système de surveillance de l’évolution des résistances du VIH aux antirétroviraux, renforcer la coopération régionale dans la lutte contre le sida, consolider les capacités des laboratoires pouvant servir de centres de références et enfin offrir une réponse aux grandes interrogations de l’OMS à savoir :
– déterminer le niveau de résistance aux antirétroviraux des souches de VIH circulant dans la Caraïbe,
– apprécier son évolution,
– savoir si l’accessibilité accrue aux traitements induit une augmentation de la résistance.
Le premier atelier sur la mise en place d’un système de prévention, de surveillance et d’évaluation des résistances aux antirétroviraux dans la Caraïbe s’est déroulé sous l’égide du CHU de Fort-de-France, en étroite collaboration avec le CAREC (Caribbean Epidemiology Centre), la PAHO et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
D’après un article de J. Lahely et de P. Croulard