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La danse s’invite à l’hôpital

Danse en chambres et sur ordonnance. Geneviève Pernin, danseuse contemporaine se produit dans les chambres des patients à qui elle offre une rencontre artistique inédite. Le CHU prescrit aussi des ateliers de danse à certains de ses patients qui se rendent au théâtre ou en studio...

Danse en chambres et sur ordonnance. Geneviève Pernin, danseuse contemporaine se produit dans les chambres des patients à qui elle offre une rencontre artistique inédite.  Le CHU prescrit aussi des ateliers de danse à certains de ses patients qui se rendent au théâtre ou en studio…
En chambres…
Geneviève Pernin, danseuse contemporaine, s’est déplacée à l’hôpital Nord Laennec le 17 novembre dernier. Le temps d’un après-midi elle a dansé dans les chambres des patients, au pied de leur lit. Un moment d’intimité partagé entre la danseuse et le patient, suivi d’un échange amical.

C’est à l’occasion d’une programmation à Onyx/La Carrière que Geneviève Pernin, artiste chorégraphe, est venue danser dans les chambres de ceux dont le corps est en souffrance. Un moment privilégié, un duo, un corps-à-corps, rien que pour eux, une petite danse, ou plusieurs, en musique ou en silence, exubérante ou minimaliste en fonction de l’état et de l’envie du patient.
Depuis 2005, Geneviève Pernin poursuit tout un travail de recherche artistique sur le thème de l’intime. Elle propose avec « Si vous avez juste 5 mn, je viens danser rien que pour vous », d’amener le spectacle à l’hôpital et de danser dans les chambres des patients hospitalisés.
La danseuse s’est produite dans deux services de l’hôpital Nord Laennec : l’endocrinologie et la chirurgie thoracique et cardio vasculaire, une quarantaine de lits à visiter. Plutôt déconcerté au début, le patient participe volontiers. Il dispose d’une liste de thèmes musicaux et y pioche son morceau favori. Dès que Geneviève Pernin entre dans la chambre et après les présentations d’usage, elle se lance en s’adaptant à la configuration exiguë de la chambre.
Les cinq minutes sont vite passées et le dialogue s’installe. Le patient évoque souvent avec elle l’émotion ressentie comme une bulle de poésie impromptue dans l’univers hospitalier.
…et « sur ordonnance »
Ils ont entre 15 et 21 ans et, tous les quinze jours, ils ont rendez-vous avec la danse. Des ateliers « thérapeutiques », menés par Loïc Touzé et Fabienne Compet, pour des jeunes en souffrance soignés à l’hôpital mère-enfant.
Le mal-être de certains adolescents se traduit par une souffrance psychologique mais aussi physique. Une prise en charge médicamenteuse est souvent nécessaire mais Claire Jolly, ergothérapeute en pédopsychiatrie de liaison, a pu mesurer aussi tout le bénéfice apporté par des ateliers de relaxation. C’est ce qui lui donne l’idée d’aller plus loin en organisant des ateliers de danse. Le Dr Georges Picherot soutient le projet qui prend rapidement forme avec la rencontre, début 2011, de Loïc Touzé, danseur et chorégraphe qui enseigne régulièrement dans des structures de formation professionnelle en Europe ainsi qu’au CNDC d’Angers, au Théâtre national de Bretagne, dans des universités (Rennes II, Paris VIII)… Il est immédiatement partant pour animer avec Fabienne Compet, chorégraphe et praticienne Feldenkrais, les ateliers qui débutent en mai 2011.
Les jeunes sont adressés par les pédiatres et notamment par un médecin de la douleur, le Dr Marie-Hélène Drouineau, qui connaît bien la question de la souffrance des adolescents.
Un groupe d’une dizaine de jeunes gens vient deux fois par mois au théâtre universitaire ou au studio de répétition des deux danseurs pour travailler le mouvement et, visiblement, cela leur fait du bien.
À tel point qu’ils ont souhaité en faire profiter leurs parents en se produisant sur scène à leur intention le 3 décembre dernier. Un moment de fierté partagée.

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